Le choc de la brutale répression policière et judiciaire qui s’est abattue à Rennes au printemps, alors que nous combattions « la loi travail et son monde », nous ont conduits à créer un collectif pour dénoncer et combattre la politique – désormais systématique – mise en œuvre par l’État pour faire taire les résistances.

Des nouvelles lois antiterroristes à l’instauration de l’état d’urgence, l’attirail répressif, pénal et administratif, s’est enrichi, élargi. Contre les syndicalistes en lutte, contre les soutiens aux sans-papiers et aux migrant.e.s, contre les zadistes de Sivens ou de Notre-Dame-des-Landes, contre les militant.e.s de la cause palestinienne, contre les manifestant.e.s de la loi travail, contre les victimes des violences policières, comme la famille Traoré, qui refuse de courber l’échine face à la brutalité l’État et ne cesse de crier justice.

Toujours plus violente, toujours plus coercitive – les interdictions de manifester et les assignations à résidence pleuvent et incarnent une nouvelle facette du maintien de l’ordre –, la mécanique répressive que l’état d’urgence a débridée prend peu à peu racine dans le quotidien. Sous couvert d’une lutte opportune contre le terrorisme, l’état d’urgence permet au pouvoir de frapper quiconque lui serait un peu trop encombrant (comme l’a lui-même avoué le président Hollande).

Au-delà de la dénonciation, nous voulons analyser l’évolution de ces dispositifs de répression, que l’on n’aurait pas imaginés il y a encore cinq ans, et combattre leur inéluctable banalisation. Comprendre pour se défendre.