Mineur-e-s isolé-e-s étranger-e-s mis à la rue le lendemain des fêtes de Noël

Sur Nantes la situation des mineur-e-s isolé-e-s étranger-e-s depuis cet été 2015 est préoccupante. Comme de nombreux exilé-e-s, ces mineur-e-s ont parcourus de grand chemins pour fuir les persécutions, les guerres et la misère. Comme de nombreux exilé-e-s, les politiques sécuritaires en Europe, pratiquées à l’échelle de la ville, les enferment dans des frontières qu’ils ne peuvent dépasser : celles de leur condition d’indésirables que l’on repousse aux marges de nos villes . Comme tou-te-s les exilés, ces jeunes portent les stigmates de leur exil, il ne peuvent être nulle part chez eux, dans la double absence, fuyant la terre qui les a vu naître et relégué à la condition d’illégaux dans nos sociétés.

En tant que mineur-e-s, ces jeunes tombent sous le statut de protection de l’enfance qui relève des compétences du conseil départemental qui doit assurer la protection et la prise en charge de n’importe quel mineur. Mais voilà, le conseil départemental de Loire Atlantique applique des quotas de prises en charge et rejette ces jeunes à la rue. Les services de la protection de l’enfance du département, en lien avec certaines associations conventionnées, appliquent une suspicion à la minorité et jettent à la rue les déboutés et ceux qui osent refuser les tests osseux, malgré les nombreuses critiques des légistes qui pratiquent ces tests qu’ils estiment biaisés.

Vous vous souvenez très probablement le 2 septembre dernier, lorsque que la photo d’Aylan, petit garçon mort sur une plage de méditerranée, avait déclenché une émotion très vive et une indignation face à la politique du « laisser mourir » de l’Union Européenne. A la suite d’un rassemblement place Royale, les pouvoirs publics, et notamment le conseil départemental, avaient révisé leur position et assoupli leur politique de prise en charge des mineur-e-s. Nous n’avions aucune illusion et savions que cette reconfiguration visait finalement à ne pas ternir l’image du Parti Socialiste à la veille des élections régionales.

C’est donc ce qu’il advint, au lendemain des fêtes de Noël, le lundi 28 décembre, 11 jeunes pris en charge par le département ont été mis à la porte de l’hôtel. Le département avec l’aide de sa délégation associative, St Benoît Labre, s’est acharné à grand renfort de test osseux à remettre à la rue ces jeunes. Le collectif de soutiens aux MIE et les militant-e-s qui accompagnent les jeunes ont donc accueilli en urgence les jeunes à la rue dans les 2 squats déjà bondés.

Il est important que nous puissions tout mettre en œuvre pour accompagner les personnes en exil qui se retrouvent piégées sans droit, sans toit et menacées d’expulsion. Nous devons apporter notre solidarité, de toutes les manières possibles, et exprimer notre défiance face à ces politiques inhumaines. Tout soutiens financier et matériel (matelas, vêtements, vaisselle, etc.) sont le bienvenue.

Les prochaines mobilisations :

– 21 janvier à 19H30 Gasprom : formation juridique sur la question des MIE, suivi d’un débat.

– 27 janvier rassemblement et action en soutien au MIE devant le palais de Justice à 12h

– 5 mars : formation  avocats/associations sur la nouvelle loi asile. Michel renvoie le tableau d’organisation pour que les assoc s’inscrivent dans les binômes avocat/assoc.

Contacts : Facebook : Urgence Solidarité Migrants 44 ; gasprom@nantes.fr

Gasprom 24 rue fouré 44000 NANTES Pause-qawa : accueil convivial, les mercredi de 14h-16h et vendredi de 15h-18h