L’idée de Rennes Troie est de lancer une dynamique de partage du savoir (ce qui veut dire aussi : du savoir-faire), et de réfléchir collectivement sur sa transmission et sa production.

Une des volontés centrales est de tendre à la plus grande horizontalité possible entre les participants, tout en assumant pleinement la disparité des connaissances relatives aux sujets abordés. Dans les grandes lignes, il y aurait : d’un côté des « exposés » ou des « cours », ponctuels ou sur le long terme, assumant une certaine expertise ; de l’autre, des « ateliers » ou des « groupes de travail », plutôt sur le long terme, et où l’élaboration se ferait en commun.

Des assemblées de Rennes Troie se tiendraient régulièrement, où nous planifierions les divers cours, et engagerions un retour critique sur les modalités de transmission du savoir employées dans les différents groupes.

La volonté de sortir des murs de la Maison de la grève est aussi affichée, que ce soit pour aller dans des lieux comme des MJC, des lieux où trouver des personnes intéressées par un sujet précis ou dans des salles universitaires prêtées pour l’occasion.

Deux intentions coexistent : il y a le désir de se former sur des sujets qui nous semblent importants (pas forcément des sujets politiques) ; il y a aussi celui de se transmettre des connaissances en sortant des cadres institutionnels rigides, sans mépriser le « savoir » ou simplement déserter la fac en y sentant le manque d’une certaine stimulation intellectuelle.

Plein d’idées ont déjà été formulées, un tableau est à disposition pour en avoir la liste, et éventuellement manifester son intérêt pour des sujets, car certains « cours » ou interventions n’auront lieu qu’avec un nombre suffisant de participants.

Tout le monde est bienvenu pour proposer une idée, quelle qu’elle soit, l’idéal pour cela étant de venir à une assemblée de Rennes Troie.

Voici une liste non-exhaustive des activités proposées : voile-navigation, informatique, cours de langues, atelier photo-sténopé, cours sur le mouvement révolutionnaire russe, etc.

——————————————————-

PRÉSENTATION
Lors du dernier mouvement contre la réforme des retraites, à l’automne 2010, nous avons réquisitionné les anciens locaux de la CFDT pour y installer la Maison de la Grève. Ça allait de soi : se doter d’un lieu pour s’organiser de manière déterminée par-delà les corporatismes et identités sociales (étudiants, travailleurs, chômeurs, travaillant dans le public ou le privé…). Un lieu pour partager nos analyses de la situation et coordonner nos actions, faire une caisse de grève pour s’entraider financièrement, organiser des cantines de grévistes alimentées en partie par des paysans nous soutenant, se retrouver dans des fêtes. Et imaginer comment faire durer la grève.

Au bout d’un mois et demi, la mairie de Rennes nous a expulsés, comme d’autres socialistes et toutes sortes de dirigeants organisent l’austérité ailleurs en Europe, et répriment ceux qui ne veulent pas plier. Après cette expérience, retrouver un lieu, cette fois pérenne, était une évidence. Pour construire, au fil des temps, une force locale déterminée à vivre autre chose que le capitalisme. Nous avons fini par nous installer dans les locaux d’une association au 37 rue Legraverend.

La Maison de la Grève est un lieu politique mais pas celui de professionnels de la politique. Ici, vous ne trouverez pas la clef pour sortir de l’impasse. La Maison de la Grève n’est qu’une ébauche, un commencement ici et maintenant d’autres possibilités. Avec son lot de difficultés et de joies.

Il est impossible de dire ce que la Maison de la Grève recouvre exactement et ceci pour une bonne raison : elle est plus que la somme des activités qui s’y passent, des événements qu’elle provoque ou auxquels elle prend part. Elle a la prétention de réussir à être en même temps plusieurs réalités, positions politiques, initiatives parfois même contradictoires sans se perdre dans l’éparpillement des luttes et le cloisonnement dans les manières de s’organiser.

Nous ne voulons plus laisser notre quotidien au hasard de ce monde. Nous voulons nous en ressaisir collectivement, partager et étendre des pratiques offensives. S’organiser contre le réaménagement de nos espaces, soutenir les grèves, imaginer des actions en dehors des mouvements sociaux, tout en se liant avec des initiatives d’ailleurs. Être un lieu d’où partir et où revenir, un lieu pour se projeter collectivement. Un lieu pour une mise en échec pratique et politique du pouvoir.

A la Maison de la Grève, vous trouverez une cantine, une université populaire, un atelier informatique, un magasin gratuit, une imprimerie (photocopieurs, sérigraphie), pour apprendre, manger, échanger, avancer. Vous pourrez aussi vous y rendre sans raison, pour prendre un café, trainer avec un ami, trouver un livre. Parce que la constitution d’une force tient autant dans sa capacité matérielle, à ses savoirs-faires, qu’à sa façon d’être et de marcher ensemble.

Ces dix jours ne sont qu’un debut ! Vous êtes les bienvenus !

https://maisondelagreve.boum.org/maintenant/article/du-…de-la