[rennes] guerre aux pauvres!
Themes: Répression
Places: PoitiersRennes
Action de soutien aux personnes arrêtées le 28 décembre à POitiers lors d'une récup.
Guerre aux pauvres !
Le 28 décembre, en soirée, deux personnes sont interpellées aux alentours de Poitiers alors qu’elles sont en train de repartir après avoir fait de la récup’ dans les poubelles d’un supermarché. Les agents de la BAC qui les arrêtent leur affirment que « Surveiller les zones économiques, ça fait partie de leur travail ». Bien qu’il n’y ait aucune effraction, les deux sont accusé.e.s de vol en réunion avec ruse et directement embarqué.e.s au commissariat pour 15h de garde à vue. Ce n’est que de justesse qu’il.le.s échappent à la comparution immédiate et à la détention provisoire.
La démesure de cette affaire nous laisse sans voix. Mais nous en tirons une bonne leçon : certaines ordures ne se trouvent pas dans les poubelles…
À toi le jeune qui galère, le moins jeune qui n’arrive toujours pas à boucler tes « fins de mois », le vieux qui continue à tirer la langue, ceux qui cherchent à bouffer, ainsi qu’à tous ceux qui ne supportent pas de voir le gaspillage quotidien de ce monde : remballez vos gaules, la flicaille vous a à l’oeil.
Au nom de la propriété privée, il faudrait qu’on avale toutes leurs couleuvres, mais surtout pas leurs miettes ! Bouffer les produits balancés par les supermarchés, ces temples de la fausse abondance, c’est encore trop.
Tu fais les poubelles ? Tu n’es qu’un voleur.
Tu te nourris des restes ? On te menace de taule.
Être un parasite, c’est simple ça ne fait pas bon ménage avec « l’ordre ». Tous ces gens la tête dans la benne, en train de glaner, ça fait tâche dans nos « belles villes propres et lissées » !
Le pendant de l’oppulence des uns doit toujours être l’affamement et la répression des autres. Le pauvre est dangereux, même quand il cherche seulement de quoi vivre.
Pourtant s’ils croient nous dissuader de les déranger dans leur scandaleuse surconsommation en arrêtant les gens qui font les poubelles, ils se fourrent le doigt dans l’oeil.
Ils veulent qu’on consomme, on continuera à récupérer et à se débrouiller par nos propres moyens. Parasites ou profiteurs selon eux, on se contente simplement de survivre et de venir prendre notre part du gâteau là ou on la trouve, là où on trouve qu’il est inadmissible de balancer autant de bouffe quand d’autres crèvent de faim.
Tant qu’ils se vautreront dans la consommation, on continuera à s’ébattre dans ce qu’ils ne considèrent plus digne de leur infect banquet.
Le 23 janvier à 14h à Poitiers aura lieu le procès des deux personnes arrêtées le 28 décembre.
Parce qu’il est inadmissible de laisser la police et le pouvoir poursuivre leur chasse aux pauvres et leur entreprise de répression massive, nous appelons à :
Une action de soutien le 23 janvier à 14h, place du Colombier.
Ramenez vos récups pour organiser un grand marché gratuit sur cette place.
Si la météo le permet nous partagerons une soupe 100% poubelle à la santé des poitevins et à la barbe des poulets.
OUps, j’ai oublié de mettre le lieu dans le titre.
C’est à Rennes. Si quelqu’un peut le rajouter, moi je ne peux manifestement pas le faire.
Ni honte, ni dette, ni culpabilité, s’organiser !
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5990
Le RSA, « absurdité » et « torture morale », une enquête à Paris
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5996
et
http://mcpl.revolublog.com/pourquoi-occuper-les-poles-e…98575
Juste pour infos une histoire un peu similaire en Allemagne à Lüneburg.
Quand on essaye de calmer des militants par tous les moyens…
http://blog.eichhoernchen.fr/post/Keksprozess-Berufungs…dlung
Deux personnes passaient aujourd’hui à 14H en procès pour de la récup’ dans un Spar de Saint-Benoît (sans plainte du proprio). Pour l’occasion et en solidarité, un rassemblement-tractage d’une trentaine de personnes devant le palais d’injustice. Ainsi qu’un marché gratuit sur un étal, toujours bien en face du TGI, avec des fruits et légumes récupérés au marché des Couronneries la veille.
On aura rarement vu spectacle aussi grotesque au tribunal — et pourtant fichtre, on a l’habitude. Pas moins d’une heure et quart à discuter autour du fait que deux personnes se soient servies dans une poubelle, pour récupérer des produits alimentaires périmés ! Le tout transformé en « vol en réunion avec effraction et ruse » — prière de ne pas rire (ça ne plaît pas trop au juge).
On comprend mieux le pourquoi d’un tel acharnement, à l’écoute du réquisitoire de la proc’ : n’ayant aucune preuve sous la main, puisqu’il n’y a rien dans ce dossier, les trois quarts de ses propos ont tourné autour du fait que ces deux personnes soient « militantes ». La proc’ a ainsi parlé un bon moment du tract rédigé pour l’occasion par les deux inculpé-e. À aucun moment la preuve d’un vol n’est établi, on fait donc avec ce qu’on peut : la proc parle du casier militant des deux personnes, leur reproche de n’avoir rien dit en gardav’…
On culmine dans le cocasse, à l’écoute de la peine finalement requise : huit mois de prison, dont deux ferme, pour chaque prévenu-e ! Prière de ne pas s’esclaffer ni d’applaudir cette prestation : le juge rouspète ce qu’il nomme une manifestation d’un « fan-club », et menace d’interrompre la séance si ça se reproduit encore.
L’avocate des deux personnes inculpées prend la parole. Elle trouve « extraordinaire » le fait qu’on leur reproche d’exercer leur droit au silence en garde à vue. Qu’on parle de militantisme pour cet acte si cruellement banal, pour ces deux personnes qui survivent avec peu de ressources comme pour tant d’autres. Elle démontre ensuite que le « vol » n’est constitué ni matériellement ni moralement, et encore moins « l’effraction » dont on ne trouve aucune trace. Que même s’il y avait eu entrée dans le local, cela ne pourrait constituer une infraction puisque la jurisprudence considère que la nourriture périmée abandonnée dans une poubelle n’est ni une « propriété » ni une « marchandise », et cite à l’appui une décision de justice de 2002, où quelqu’un avait été relaxé pour les mêmes faits (commis qui plus est à l’intérieur d’un magasin). Qu’il n’y a d’ailleurs même pas d’effraction du local, mais que la nourriture récupérée l’a été dans les poubelles… sorties du local pour l’occasion et déposées sur le parking public, à destination des éboueurs sur le bord de la rocade. Elle raille ensuite l’accusation de vol « avec ruse », vocable juridique complètement inadéquat puisqu’aucun « subterfuge » n’a été utilisé.
Après un quart d’heure de délibération, le tribunal rend un verdict d’évidence : RELAXE.
Néanmoins, chaque inculpé-e devra tout de même s’acquiter d’une amende de 100 euros pour refus de prélèvement ADN ; alors même que le délit n’a pas été constitué.
Mais de ça aussi, hélas, on a l’habitude.
Juanito, groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 23 janvier 2012.
Source : http://juralib.noblogs.org/2012/01/23/poitiers-relaxe-p…ecup/
Source