Chaque mois à Angers, une coïncidence fait se rencontrer de multiples individus. Un simple dénominateur commun : le vélo. Une fois rassemblés, il est tentant pour ces multiples cyclistes urbains d’emprunter un même chemin.

Si le nombre de participant(e)s est suffisant, ils s’imposent naturellement dans la circulation comme ne peut le faire un cycliste isolé. C’est enfin la possibilité de célébrer pleinement l’usage du vélo en suspendant un instant le flux infini du trafic automobile. Quelques minutes ou quelques heures, peu importe ! L’opération est à la fois drôle et subversive.

Une masse critique n’a pas d’organisateur. Il ne s’agit pas d’une nouvelle association mais d’un événement spontané, répété méthodiquement. Particularité des coïncidences : elles se produisent mais ne sont pas officiellement annoncées. S’il est permis aux automobilistes de circuler en masse tous les jours, comment pourrait-on nier ce droit aux cyclistes ? Chaque balade a une saveur différente, selon les faits et gestes des individus qui la composent.

En 10 ans, le phénomène « critical mass » est devenu un mouvement planétaire et le rendez-vous incontournable des cyclistes urbains. Il se produit au même moment, dans plus de 300 villes à travers le monde.