Le mercredi 1er août, le nouveau Centre de Rétention Administrative (CRA) a ouvert ses portes à St Jacques, tout près de l’aéroport de Rennes. Il a pour fonction de retenir des sans-papiers en attente de leur jugement d’expulsion. Véritable prison pour sans-papiers, ce CRA doit son existence à la politique de renforcement des reconduites à la frontière exigée par le nouveau gouvernement. L’ouverture en plein été n’est pas un hasard : les procès se multiplient alors que la période estivale rend la mobilisation de soutiens aux sans-papiers très difficile.

Pour le remplir rapidement, des sans-papiers sont arrêtés un peu partout en France. Parmi eux, 5 guinéens lillois en grève de la faim depuis le 15 juin sont enfermés à Rennes. En effet, 116 sans-papiers ayant commencé la grève de la faim à Lille ont été évacués le 1er août de la bourse du travail qu’ils occupaient et 56 ont été disséminés dans les centres de rétention de Lesquin, Toulouse, Cergy-pontoise, Bordeaux et Rennes. En plus de cette rafle et de l’enfermement de grévistes de la faim, on constate amèrement des passages à tabac de grévistes dans les commissariats lillois, leur expulsion des hôpitaux, des refus d’examen par certains médecins. Pour plusieurs grévistes à lille le taux de potassium avoisine les 3, seuil en dessous duquel les séquelles et l’accident mortel sont possibles. Dans le CRA de Rennes, les grévistes se voient refuser thé et café distribués aux repas, sous prétexte qu’ils ne mangent pas et n’obtiennent des sucres qu’au compte goutte.

Alors que les raffles policières des sans-papiers à Lille, mais aussi celle de Cherbourg ont été médiatisées, les juges de Rennes déclarent irrecevable l’argument des avocats invoquant la convention européenne des droits de l’homme qui interdit de procéder à des expulsions collectives ! ! ! Les avocats rennais travaillent dans l’urgence, débordés de dossiers et victimes du sous effectif estival. Dans le cas des grévistes de la faim lillois, ils n’ont pas accès au contenu de leur dossier de demande de régularisation, restés à Lille.

Va-t-on rester les témoins passifs de cette torture d’individus aux fondements purement racistes capitalistes et nationalistes ? Le seul moyen pour aider les grêvistes à gagner le plus rapidement possible leur combat c’est de renforcer leur rapport de force collectif face aux préfectures de Lille et Rennes en multipliant les actions de protestation pour rendre visible la grève de la faim et montrer aux préfets qu’elle nous concerne tous.

EXIGEONS LA LIBERATION ET LA REGULARISATION
DE TOUS LES GREVISTES DE LA FAIM ET DE TOUS LES SANS-PAPIERS !

Rassemblement samedi 11/08 à 15h place de la mairie