Dans son rapport « Partenaires criminels : enquête de Greenpeace sur le commerce
illégal de bois entre la Finlande et la Russie », Greenpeace a récolté les preuves
d’une exploitation illégale à grande échelle dans la République russe de Carélie. Au
cours de recherches discrètes menées entre les mois de juin et d’août 2006, les
enquêteurs de Greenpeace ont constaté que du bois était récolté en violation des
lois forestières et environnementales russes, puis transporté de l’autre côté de la
frontière pour y être transformé par les géants de l’industrie forestière que sont
UPM et Stora Enso. Les produits transformés par ces usines sont ensuite acheminés à
travers toute l’Europe, voire au-delà – comme au Japon par exemple. Parmi les
clients de ces usines, on trouve des fabricants d’emballages pour liquides, comme
Tetra Pack et Elopack.

« La Finlande ne peut plus aborder la question du blanchiment du commerce illégal du
bois avec détachement. Elle assure la présidence de l’Union européenne : il est donc
de son devoir de s’assurer qu’une législation efficace à l’échelle de l’UE entière
soit mise en place – législation qui doit pouvoir garantir un approvisionnement
légal et durable en produits bois en Europe », déclare Ludovic Frère, Chef d’Unité
biodiversité à Greenpeace France

La Commission européenne a promis de faire des propositions afin d’élaborer une
législation pour combattre l’importation de bois d’origine illégale en Europe, qui
pallierait les faiblesses d’un programme antérieur basé sur le volontariat – mais à
ce jour, elle n’a pas tenu promesse. La Finlande, jusqu’ici, a fait passer les
intérêts économiques avant la protection de la forêt, au motif que les mesures
volontaires proposées par l’industrie suffisaient à contrôler le commerce du bois.

« En l’absence de législation européenne interdisant la libre circulation du bois
d’origine illégale sur les marchés européens, les consommateurs sont, sans le
savoir, obligés de se faire les complices de crimes forestiers. Nous allons
travailler pour qu’ils se joignent à nous afin exiger une législation forte à
l’échelle de l’UE », explique Sébastien Risso, chargé de mission à l’Unité politique
de Greenpeace Europe. Greenpeace, aux côtés de 180 ONG et de plus de 80 entreprises
progressistes, réclame une législation efficace à l’échelle de l’Europe qui
interdise tout bois d’origine illégale et qui garantisse que tous les produits bois
sur le marché proviennent de forêts gérées de façon responsable.

Contacts :

– Ludovic Frère, chef d’Unité Biodiversité Greenpeace France 06 72 70 49 13
– Sébastien Risso, chargé de mission à l’Unité politique de Greenpeace Europe,
00324961270 09
– Sini Harkki, Greenpeace, Responsable Finlande de la campagne forêts, portable : 00
358 505 821107

« Partners in Crime : A Greenpeace Investigation into Finland’s Illegal Timber
Trade with Russia »,
La gestion et l’exploitation forestières de Carélie se basent sur des plans de
gestion n’ayant été évalués par aucun expert en questions forestières et
environnementales, ni par aucun représentant de la société civile, ce qui constitue
une violation claire de la Loi fédérale russe. Cette absence n’est cependant pas la
seule carence, et Greenpeace a relevé d’autres irrégularités sur le terrain.

Les déclarations de l’industrie et des ONG sur le processus d’application des
réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux (FLEGT) peuvent
être téléchargés à et à respectivement.