= tract1

COUCOU
C’EST ENCORE NOUS !

Pourquoi on réoccupe la fac ?
Pourquoi on se remet en grève ?

Nous avons incendié la France en novembre dernier, nous l’avons bloquée au printemps.
Mais rien n’a changé ou alors en pire avec les expulsions d’étrangers-squatters-noirs-pas-de-France-délinquants-terroristes-islamistes-antisémites-gauchistes-qui-violent-nos-emplois-et-prennent-nos-femmes-même-pas-foutus-de-gagner-la-coupe-du-monde-et-de-chanter-correctement-la-Marseillaise…

Et vous pensiez que la rentrée serait calme, qu’on vous laisserait tranquilles ? C’te blague !
On en n’a pas fini avec les curés !
(parents, profs, élus, journalistes, etc…)

Pour l’instant, nous ne sommes pas là pour bloquer la fac, mais seulement pour l’occuper. D’ailleurs, l’année dernière, la dernière AG a voté la fin du blocage, mais elle n’a jamais voté la fin de l’occupation ! Ce qui n’a pas empêché le président de la fac d’appeler les flics pour nous dégager.

Alors nous revoilà, sur la pelouse de la fac. Certains d’entre nous n’ont pas de logement et puis des logements où l’on pourrait se retrouver à plusieurs dizaines voire centaines, ça n’existe pas ! Occuper la fac, ça permet de se rencontrer, il y a plein de nouveaux qui n’ont pas pu goûter à la saveur de la subversion. On va briser l’ennui et l’anonymat des cours plan-plan. On va remettre les pieds dans le plat et de l’huile sur le feu !
Il faut qu’on parle de ce que nous constatons :
– Une logique néolibérale (capitaliste) mondiale qui tend systématiquement à détruire tous les minables acquis sociaux qui achetaient la soumission du plus grand nombre. Privatisation de tous les services publics, réduction des droits à la retraite, au chômage, à la santé, au logement…
– Un renforcement continu du contrôle social : guerres partout dans le monde, répressions policières, vidéosurveillance, flicage aux frontières, dans les transports, les commerces, les écoles, la rue… puçage et biométrie, travailleurs sociaux qui viennent jusque dans votre chambre à coucher vérifier que vous cherchez bien un emploi, et tout dernièrement la note de vie scolaire…
– Un culte du progrès et du rendement qui mène la planète au désastre écologique pour le plus grand bonheur des industries qui nous vendent leurs merdes pétrolières, nucléaires, plastiques, chimiques, génétiques, pesticides et insecticides, bétonnées, électromagnétiques…
– Des morales et des dogmes qui remplissent les hôpitaux psychiatriques et font la fortune des marchands d’antidépresseurs. Des « opiums du peuple » qui voudraient être les seules drogues légales : le spectacle télévisé, cinématographique, sportif, politicien, des modes vestimentaires ou des mythes tels que la « réussite scolaire », la « carrière professionnelle », bref le « Droit chemin » !

C’est pour toutes ces raisons que nous sommes ici et que nous entendons étendre la grève à tous les secteurs de la société.

On veut la révolution sociale ici, maintenant
et partout dans le monde !

Nous ne sommes pas utopistes, mais gravement réalistes car ce monde dans lequel tu vis nous conduit au suicide collectif. Qui oserait dire le contraire ?

= tract 2

Youpi c’est la rentrée !

Après un été de dispersion des rencontres et des actions (ou pas), voici venu le moment de relancer une dynamique de subversion plus locale. On va être entre gens qui se connaissent depuis quelques mois ou plusieurs années, même si on espère qu’il y aura plein de nouveaux. Justement. Si l’on veut être de plus en plus nombreux, il faudra penser à en finir avec les modèles chiants et disciplinés des vieilles traditions militantes proposées par les partis et syndicats (absorption de l’individu dans l’identité collective, maniement de la rhétorique symbolique plutôt que du rapport de force et de l’efficacité directe, suivre la « ligne » officielle non-violente et personnalisée…).

Réhabiliter la subversion amusante, ludique, libre !!!!!!

Profiter du fait que l’on peut unir nos forces afin de réaliser un plus grand nombre d’envies, de fantasmes, d’actions que lorsqu’on reste isolé dans son coin, dans sa petite tribu. Tisser des liens entre les groupes, se rassembler pour nous amuser dans des espaces-temps qui enrayent la bonne marche du système vers ce totalitarisme moralo-scientiste désespérément mortifère. Les « luttes » sont multiples et personne ne peut être sur tous les fronts à la fois. Il n’y a donc pas de priorité à préconiser, une quelconque conduite à suivre. Seule compte la multiplication des espaces et des moments. Seul, avec sa bande d’amis ou dans des manifs qu’il faudra égayer, dans la clandestinité ou au grand jour…

Qu’il n’y ait plus de fête sans subversion. Qu’il n’y ait plus de subversion sans fête.

Gagner en intensité et en consistance au niveau local, sans nous arrêter là. Tirer les leçons de l’année passée, exaltante et frustrante à la fois. Une trop grande séparation entre la « jeunesse des banlieues », les « étudiants », les « précaires », les « salariés », les « délinquants »… Preuve en est ces figures idéales que je viens de citer. Elles ne sont pas la réalité mais agissent sur elle ; les gens pensent à travers ces catégories. Il faut briser ces séparations.

Que la révolte qui gronde soit celle de tous. Qu’il n’y ait aucun doute là-dessus.

Tisser une toile nationale et internationale toujours plus profonde. Sortir des catégories pour que la coordination de tous les foyers de subversion tende vers un idéal de société sans hiérarchie ni dogme. Prendre en charge directement une bonne partie des aspects du quotidien pour les rendre gratuits, indépendants des règles qui instituent les inégalités et le désastre écologique. Ce n’est pas un programme électoral, c’est un but qui risque de ne pas être atteint avant plusieurs années, voire plusieurs générations. En attendant, il faut absolument que la subversion soit un plaisir.

L’objectif est lointain. Amusons-nous dès maintenant !

Il ne faut pas perdre de vue que malgré l’absence de perspective révolutionnaire à court terme, la société actuelle est prise dans un tourbillon gravissime tant pour les libertés individuelles (et la santé mentale) que pour la viabilité de l’écosystème (dont l’être humain fait partie). La raison, l’éthique la plus basique, commande de tenter quelque chose, même avec désespoir. Car si nous ne faisons rien, l’avenir ressemblera sans aucun doute à un lent et douloureux suicide collectif. Il n’y a rien à perdre dans nos tentatives de soigner des blessures mortelles avec des pansements.

Le jour où tout le monde croira à la révolution, celle-ci se réalisera d’elle-même…

« Et BOUM dans ta gueule ! »