Ayman El Kayman

Quibla.net

4 septembre 2006

http://quibla.net/edito2006/coupsdedents2006-2.htm
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J’avais dénoncé, dans le n° 5 de ma chronique daté du 26 juin le fait que Dieudonné Mbala Mbala, aspirant candidat à la candidature à l’élection présidentielle française de 2007, s’était fourré entre les pattes de la pire extrême droite française, (mal) conseillé en cela par ses deux éminences brunes, Marc Robert, son « directeur de campagne », et Alain Soral, écrivain pornographe membre du cercle des intimes de Jean-Marie Le Pen. Je n’ai reçu à ce jour aucun démenti de Dieudonné. En vertu du principe « qui ne dit mot consent », j’en conclus donc que mes informations étaient authentiques et inattaquables.?

Et voilà que Dieudonné vient de commettre un nouvel impair que sera très lourd de conséquences pour lui et va enterrer définitivement ses chances de recueillir les 500 signatures d’élus nécessaires pour présenter sa candidature. On ne peut être qu’atterré par un tel aveuglement, que je laisse le soin aux psychologues des profondeurs de décortiquer.?

L’homme aux yeux angéliquement fermés sur la photo ci-contre, à côté de Dieudonné, se nomme Frédéric Châtillon. La photo a été prise à Beyrouth la semaine dernière. Dieudonné s’y trouvait en délégation, en compagnie de :?

Marc Robert, son directeur de campagne ;?

Alain Soral, écrivain « sulfureux » ;?

Ahmed Moualek, président de l’association « La banlieue s’exprime », et l’un de ses fans les plus inconditionnels, ravalé au rang de « Beur de service » ;?

Thierry Meyssan, président du Réseau Voltaire, franc-maçon, auteur à succès d’un livre sur le 11 septembre et ancien porte-parole…des gays juifs parisiens (alors qu’il n’est, à ma connaissance, ni gay ni juif).?

Ça, c’est la liste officielle des délégués. Frédéric Châtillon n’y figure pas. Or, c’est lui qui a organisé le voyage, qui a obtenu les 5 000 Euro nécessaires du gouvernement syrien, et qui a arrangé toutes les rencontres à Beyrouth et Damas.?

Les visiteurs venus de Paris ont successivement rencontré le Président Lahoud, le général Aoun, le Président du CNA (équivalent libanais du CSA), la direction générale de la chaîne Al Manar, le Président du parti national social syrien, le Président du groupe « Soutien à la résistance » (Hezbollah) au parlement, le vice ministre des affaires étrangères de Syrie, le démocrate américain Jessie Jackson, et enfin le Président Hugo Chavez à Damas.?

De retour à Paris, ils ont donné une conférence de presse au Théâtre de la Main d’Or de Dieudonné le vendredi 1er septembre, qui a été un fiasco complet : était en tout et pour tout présent UN « journaliste », un envoyé social du site sioniste d’Elisabeth Scemla, proche-orient.info. La presse parisienne s’est donnée le mot : désormais, sur Dieudonné, elle observe un silence radio total.

Cela augure mal des chances du futur candidat. Pourquoi cette décision des médias parisiens ? Ils savent tout mais ne veulent rien dire ni écrire. Pourtant, il y aurait de quoi jaser et gloser.?

Frédéric Châtillon n’est rien moins qu’un fasciste expérimenté, l’un des ex-dirigeants du GUD de sinistre réputation. Le GUD, Groupe Union Droit a été un groupuscule armé fort actif à la Faculté de droit de l’Université d’Assas (Paris I) pendant les années 1970 à 1990. Ce groupuscule violemment anti-Noirs, anti-Arabes, anti-Musulmans, anti-Juifs, s’est progressivement profilé comme « antisioniste », faisant le coup de poing à l’occasion avec ses alter ego du (gros) Bêtar juif.

Châtillon et sa bande sont au fil des années devenus un vivier de recrutement de mercenaires pour sales guerres et sales besognes en tous genres, du Liban aux Comores en passant par les Balkans. Selon l’ancien chef des services de renseignement sud-africains, témoignant devant la Commission sud-africaine Vérité et réconciliation, Eugene de Koch, ce sont deux « combattants » de l’extrême-droite française, dont un militant du GUD, recrutés par le BOSS (les services sud-africains de l’apartheid) et mis au service de Bob Denard, le « mercenaire de la République » aux Comores, qui ont assassiné à Paris la représentante de l’ANC de Nelson Mandela, Dulcie September, le 29 mars 1988. Ceci avec la complicité évidente des services de renseignement français.?

Frédéric Châtillon est ainsi devenu l’un des agents d’influence des services de renseignement syriens en Europe, chargé de mobiliser – contre espèces sonnantes et trébuchantes – certains réseaux d’extrême-droite. Il est concurrencé en cela par un autre réseau, le surréaliste Parti communautaire national, dirigé par un acteur de porno belge, qui mange, lui, à deux râteliers : ceux du Colonel Kadhafi et ceux de Bachar Al Assad.?Châtillon est en contact étroit depuis de longues années avec le général Mustapha Tlass, ancien ministre de la défense d’Hafez El Assad. Et comme cela est d’usage, Châtillon travaille évidemment aussi pour certains autres services et réseaux dont celui du fameux Didier Julia, encore un de ses mercenaires off shore de la République. Vous savez bien, comme il est dit dans « Mission impossible » : « En cas d’échec de votre mission, l’agence niera avoir quelque lien que ce soit avec vous ».?

Lorsqu’il a appris que le voyage de Dieudonné était organisé par Châtillon, un membre de son équipe de campagne, qui, est, lui, d’extrême-gauche, a convaincu Therry Meyssan de se joindre à la délégation pour l’équilibrer. Cela n’a pas arrangé les choses.?

Au début, la délégation devait compter 15 personnes. Mais en ces temps de vaches maigres, les Syriens n’ont pas voulu aligner les 15 000 € nécessaires. Donc, la délégation s’est trouvée réduite à la portion congrue.?

En s’accrochant ce nouveau fil à la patte, Dieudonné se retrouve désormais pris au piège : à chaque pas qu’il fera, les casseroles qu’il traînera produiront un …silence assourdissant.?

By bye Dieudo !