Un prisonnier politique basque en grève de la faim illimité

Appel à tous les groupes et personnes solidaires afin quils manifestent leur indignation auprès des consulats et ambassades espagnoles au sujet de la situation de Iñaki de Juana Chaos, prisonnier politique basque en grève de la faim illimité (texte d’info ci-dessous). Il est demandé également d’écrire massivement aux adresses suivantes qui sont celles des responsables directs de la situation dont souffre Iaki de Juana Chaos.

José Luis Rodriguez Zapatero Presidente del Gobierno Espanol Palacio de la Moncloa, Avda. Puerta de Hierro, s/n. 28071 Madrid Espana jlrzapatero@presidencia.gob.es Fax : 0034 913900217

Carlos Divar Blanco Presidente Audiencia Nacional C/ Garca Gutirrez, 1 28004 Madrid Espana Fax : 0034 913973381

Mercedes Gallizo Llamas Directora General de Instituciones Penitenciarias C/ Alcal, 38-40 28014. Madrid Espana Fax : 91 335 40 52

SAUVONS LA VIE DE INAKI !

Iñaki de Juana Chaos, prisonnier politique basque, en grève de la faim pour défendre son droit à la liberté

Le prisonnier basque Iñaki de Juana Chaos a commencé, le 7 août, une grève de la faim illimitée pour exiger le respect de son droit à la liberté.

Iñaki de Juana aurait dû sortir de prison le 25 octobre 2004, après avoir accompli sa peine complète de 18 ans de prison. Mais le juge de la première chambre pénale de l’Audiencia Nacional, Gómez Bermúdez prenait le 22 octobre, une décision par laquelle il essayait d’annuler les remises de peines dues au fait que le prisonnier basque avait travaillé, ce qui impliquait le maintien de de Juana en prison . Face à l’impossibilité de justifier cette décision, le juge a alors demandé la détention préventive contre lui pour un présumé délit d’appartenance à organisation armée et de menaces terroristes. Les faits sur lesquels le juge s’est basé pour ouvrir un nouveau dossier ont été deux articles d’opinion que Iñaki de Juana a écrit et envoyé au quotidien Gara . Il serait tout à fait impossible de trouver dans ces articles une base rationnelle suffisante sur laquelle maintenir ces accusations.

Le 14 juin 2006, la décision du juge de l’Audiencia Nacional espagnole, Santiago Pedraz, était rendue publique. Selon ce juge, dans ces deux articles, Iñaki de Juana exprime son soutien au Mouvement de Libération Nationale Basque (MLNV), mouvement qui « ne peut être comparable à ETA ». Il ajoutait « que ce mouvement n’était pas qualifié comme organisation terroriste » et qu’ainsi il considérait que l’existence d’un délit de menaces n’était pas prouvée. A ce moment-là , s’est déchaînée une campagne médiatique contre la décision du juge. Le titulaire du Ministère de la Justice, Juan Fernando López Aguilar a déclaré : « Nous construirons de nouvelles accusations pour éviter qu’ils sortent de prison ! ». Le Ministère public de l’État, Cándido Conde-Pumpido, a, quant à lui assuré : « Nous continuerons à nous opposer à leur sortie de prison dans la mesure de ce qui est légalement possible » après avoir fait appel de la décision du juge Pedraz. Cette situation a poussé la section trois de la chambre pénale de l’Audiencia Nacional à annuler la décision du juge Pedraz en considérant que de Juana a fait « étalage » de son appartenance à ETA dans les articles publiés, dont le contenu, selon la mise en accusation, « révèle clairement une possible menace terroriste », pour laquelle est demandée une nouvelle peine de 96 ans de prison.

Ces derniers temps nous avons assisté à une brutale initiative de la part de la direction du gouvernement espagnol et du tribunal d’exception antiterroriste, l’Audiencia Nacional, laquelle, en ne respectant pas les principes les plus fondamentaux de la légalité actuelle, a pour but d’éviter la sortie de prison des prisonniers politiques basques qui ont déjà accompli leurs peines. L’État espagnol pense, pour des raisons de pure vengeance politique, qu’Iñaki de Juana et d’autres prisonniers politiques basques, n’ont pas accompli entièrement les peines auxquelles les tribunaux les avaient condamnés. Ainsi, le gouvernement de Zapatero prétend promouvoir une situation de « prison à vie » contre le collectif des prisonnières et prisonniers politiques basques en violant le droit universel à la liberté des personnes qui ont complètement accompli leurs peines. Plus encore, en ce moment politique sensible où s’ouvrent certaines possibilités de résolution du conflit qui oppose depuis plusieurs années le peuple basque et l’État espagnol, le gouvernement espagnol instrumentalise les prisonnières et les prisonniers pour rendre plus difficile cette résolution démocratique du conflit politique. Dans ces circonstances, Iñaki a décidé qu’il ne lui restait aucune autre sortie que de commencer une grève de la faim illimitée, même si cela implique sa mort. Nous demandons votre solidarité active avec Iñaki et nous lançons un appel à l’opinion publique internationale pour dénoncer l’inconsistance des faits sur lesquels se base cette nouvelle accusation et pour réclamer son droit à la liberté.

Sauvons la vie d’Iñaki ! ! !

1 – Iñaki a été jugé sur la base du code pénal franquiste de 1973. La période maximale d’incarcération est de 30 ans et c’est sur cette période que sont appliquées les réductions de peine obtenues pour avoir travaillé , pour avoir eu un bon comportement en prison, pour avoir poursuivi des études, etc. La réforme du code pénal de 1995 supprime les réductions de peine et élève la période maximale d’incarcération à 40 ans pour les prisonniers accusés de « terrorisme », en imposant de nouvelles difficultés à la sortie de prison des prisonniers politiques basques une fois leur peine accomplie.
2 – Ces articles se trouvent à www.kalera.org/modules.php ?op=modload&name=News&file=article&sid=495