En fait tout à commencé à l’INPI (Institut National de la Propriété Industriel) où je m’étais rendu pour déposer la marque « InLibroVeritas ». C’est un endroit tout à fait sympa et chaleureux où l’on vous
accueille avec le sourire. C’est ainsi que j’ai appris comment fonctionne un dépôt de marque, qu’une marque peut être figurative, semi-figurative, en couleur ou non, et que la protection ce range dans des ‘classes’. Par défaut le dépôt couvre trois classes, mais le
spécialiste qui m’aida pour le dépôt m’expliqua qu’il valait mieux en prendre quatre, garantissant une meilleure protection dans mon domaine d’activité qu’est l’édition de livres traditionnels papier mais surtout
d’édition en ligne sur internet. Dont acte. Je rempli les dossiers, je paye et me voila doté d’un beau diplôme me garantissant la protection de InLibroVeritas sous le n° 05 3 345 686 du 9 mars 2005 publié au Bulletin Officiel n° 05/32 Voll II du 12 Août 2005.

Pour moi et ma conception du libre je ne voyais pas forcément un immense intérêt à la manoeuvre -surtout que ce n’est pas donné- mais je n’avais pas tellement envie de voir InLibroVeritas finir sur un livre destiné à un public adulte, ou pire…

Fort de cette protection, nous nous sommes mis au travail. Toute l’équipe au complet : composé de Thomas Boitel et moi-même. Sabre au clair, la fleur au fusil et en avant vers l’aventure InLibroVeritas !

Des dizaines d’heures par jours, 7/7, nous avons travaillé dur. Pour voir petit à petit une communauté de passionnés de lecture et d’écriture venir lire et écrire sur le site, et parfois même composer et éditer
leur livre unique à la carte en ligne sur notre site internet. Les auteurs et les lecteurs devenant leur propre éditeur. Une communauté admirable composée de gens qui proposent à tous la possibilité de lire
leurs oeuvres en entier, librement et en sans contrainte. Une bouffée d’air.

Aujourd’hui cette communauté peut être fière d’elle-même : 319 auteurs ont écrit 1897 oeuvres entièrement lisibles en ligne gratuitement, sous
licence libre. Un effort considérable que l’on ne peut que saluer humblement. Car InLibroVeritas ne serait rien, et n’aurait donc finalement pas de sens, sans ses auteurs et ses lecteurs. Grâce à eux une petite partie de la culture se propage librement dans le respect des
auteurs, des lecteurs et des oeuvres sur le réseau des réseaux. Ce sont eux, c’est vous, la véritable richesse du site, qui lui donne toute sa valeur.

Et puis un jour d’été vous découvrez complètement par hasard que lorsque vous tapez ‘inlibroveritas’ dans google.fr un lien commercial apparaît. A droite (voir le screenshot
) ou au dessus (voir le screenshot ) le
mot clef ‘inlibroveritas’ a été acheté par lulu.com pour attirer du monde sur son site, avec une phrase d’accroche toute simple « soyez votre propre éditeur. Publiez gratuitement vos propres livres », ça ne vous rappelle rien ?…

Allons bon, une société américaine qui aura vendu 60.000 livres rien qu’en mai et réalisant chiffre d’affaire de 5 millions de dollars en 2005, cherchant à s’implanter en France ne trouve rien de mieux que
d’utiliser InLibroVeritas pour se faire.
« Allons bon » me dis-je. Pourtant lorsque j’avais répondu à une petite interview de Radio France International sur, justement, l’arrivée de
lulu.com en France j’avais répondu que InLibroVeritas n’était qu’une toute petite souris face au géant et qu’une comparaison des deux ne voulait pas dire grande chose, et qu’on se croiserait -peut être- sans jamais se rencontrer.

Ne sachant pas trop quoi faire, je demandais à l’huissier qui faisait le constat de la chose le 1er aout ce que je pouvais faire. Il me conseilla
un cabinet d’experts en la matière. Ni une ni deux, je téléphone au cabinet d’experts qui me répondit en substance qu’il s’agit manifestement d’un acte de contrefaçon et de concurrence déloyale. La
DADVSI serait-elle devenue mon amie !? Deux possibilités s’offrent alors
à moi :
– Prendre un avocat spécialisé dans le domaine de la propriété industrielle et attaquer lulu.com au Etats-Unis et Google France, payer (beaucoup et souvent) et attendre la procédure.
– Ecrire à Google par recommander AR pour qu’il retire la possibilité à lulu d’utiliser la marque InLibroVeritas comme argument marketing. Cabinent qui me proposera ce service pour 400 EUR HT par lettre.

Ah.

C’est alors que je pris une décision : boire une grande gorgée de bière bien fraiche à la terrasse d’un café, au soleil, dans la petite brise de l’après midi. Selon que vous serez puissant ou misérable… Le puissant et le misérable n’est finalement pas celui qu’on croit.

Lorsque l’on fait des choses, lorsque l’on porte un projet à bout de bras. Plus qu’un projet, un rêve. Jours après jours, semaines après semaines, mois après mois on fini par avoir le nez dans le guidon et on
a bien du mal à faire le point. Les décisions sont elles les bonnes ? Est-ce le bon chemin ? Est-ce la bonne option technique ? Le bon choix ?

J’ai heureusement la chance d’être entouré d’une équipe extraordinaire et d’une communauté magnifique sur qui je peux compter et avec qui je peux échanger et partager pour choisir avec eux, en concertation, la
bonne voie. C’est ce liant et cette complicité autour d’un plaisir commun qu’est le livre qui a fait d’InLibroVeritas le début de quelque chose d’essentiel : la réalisation d’un rêve. C’est ce que nous montre
lulu.com aujourd’hui.L’analyse des mots clefs (par eux même ou une société spécialisée) à démontré que le mot InLibroVeritas avait un intérêt et qu’ils devaient
donner un peu de leur argent à google pour qu’un clic sur ‘InLibroVeritas’ mène sur lulu.com. Merci à Lulu de nous avoir montré que nous étions sur la bonne voie, que nous n’avons pas travaillé, écrit, édité et lu en vain. Tant reste à faire, mais avec passion.

Je ne sais pas encore ce que je vais/peux faire. Probablement pas grand-chose. Lulu a été pris la main dans le pot de confiture et ne recevrait probablement qu’une petite tape sur les doigts « C’est pas bien, il faut pas le refaire. Sinon la prochaine fois c’est le juge qui dira ». Je sais aussi que je vais devoir apprendre les différentes langues de la communauté européenne où est déposé InLibroVeritas pour voir si ça ne recommence pas ailleurs.

La sagesse populaire dit que l’on se rend compte de la vraie valeur des choses lorsqu’on en est dépossédées. La bêtise de lulu.com d’avoir usurpé, subtilisé numériquement ILV a montré à quel point InLibroVeritas
avait de la valeur. Et surtout, mais qui en doutait ? à quel point /vous/ aviez de la valeur ;-)

Source :
http://www.inlibroveritas.net/actualites/299…


Mathieu Pasquini
_ Gérant & Fondateur
_ La littérature équitable : www.inlibroveritas.net
_ Restez libres… : www.ilv-edition.com
_ L’éditeur des auteurs libres : www.inlibroveritas.eu
———————-
/First, they ignore you,
_ Then they laugh at you,
_ Then they fight you,
_ Then you win.
_ MAHATMA GANDHI/