Appel a soutien des sdf pour le respect de leurs droits

les fait

Depuis quelques semaines, un petit groupe de S.D.F. avait organisé un campement sur les berges de l’adour, derrière le lac de l’Estey. Certains y avaient passé l’hiver selon les consignes édictées par Monsieur le Maire et sa Police municipale, d’autres les ont rejointsuite à l’expulsion d’un « squatt » depuis un mois.

Pour information, le CHRS (Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) de Dax, malgré le projet initial, s’est toujours refusé à accepter des gens avec des chiens, ce qui les empêche d’avoir accès aux douches. Ce système a d’ailleurs ses limites puisqu’il n’offre aucune alternative à des publics qui, pour diverses raisons, ne sont pasforcément dans une logique de réinsertion. Il est aussi limité dans le temps (5 nuits maximum) et n’apporte pas de solution à ceux qui sont sédentarisés sur l’agglomération. Une grande partie, les jeunesnotamment, sont originaires de la région et/ou vivent en camion, dansune voiture, quelques uns travaillent.

Une cuisine, des espaces collectifs et des tentes individuelles ont été aménagés dans un lieu ombragé à 200 mètres de la première habitation, en-dessous de la digue afin qu’ils puissent vivre avec un minimum de décence. Un parc pour les chiens était envisagé, des toilettes sèches, le tri sélectif des déchets… Leur vie s’écoulait tranquille jusqu’à ce que la Police municipale assistée de la Policenationale ait décidé de procéder à une expulsion sur l’ordre de Monsieurle Maire, ce vendredi 21 juillet 2006 (des curistes se seraient plaints) ; outrepassant leur mission, ils ont eux-mêmes procédé au démontage et au saccage du campement avec ordre des les évacuer de la ville au mépris de la liberté de circulation. Question : pour aller où Réponse loin de Dax, quitte à leur payer les billets de train

Tous ont choisi de rester sur Dax et ne demandent qu’à être en paix ; ils n’ont pas répondu aux provocations, ont gardé leur calme et entrepris une démarche auprès de Monsieur le Procureur de la République, via laGendarmerie nationale.

Ce que nous demandons pour eux

le respect par Monsieur le Maire des droits fondamentaux de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1947 : la libre circulation, le droit à la dignité et le respect même de ses directives (qu’ils restent sur les bords de l’adour), l’arrêt du harcèlement quotidien dont sont victimes les S.D.F. à Dax de la part de la policemunicipale (qui se voulait de prévention) : contrôle d’identité répétés,vexation, propos diffamants et/ou humiliants, mesures arbitraires etdiscriminantes

la prise en compte des spécificités liées à cette forme de grande pauvreté, et d’exclusion par les différentes instances :la Communauté des communes, la Maison du logement, la D.A.S.S.(Direction des Affaires Sanitaires et Sociales), le C.C.A.S. (CentreCommunal d’Action Sociale), le Pôle de santé publique (Hôpital), laPréfecture dans le cadre du Plan Canicule.

une concertation avec les différents organismes et associations caritatives de l’agglomération qui, depuis 10 ans, font état d’une situation qui ne fait qu’empirer et face à laquelle rien n’a été fait ; au contraire, un jeune de 26 ans est mort l’année dernière sur les bords de l’adour, cet hiver un S.D.F âgé de 40 ans a été retrouvé mort dans le bois de Tercis. Il n’y a, à Dax, ni éducateur de rue, ni de point d’accueil jour digne de ce nom comme c’est le cas dans de nombreuses villes. La seule initiative a été menée à bien par les S.D.F. l’année dernière qui ont ouvert un « lieu d’hébergement solidaire »baptisé la Fraternité dont ils ont été expulsés au printemps sur lequel tout a été dit, sauf la vérité….

votre compréhension, votre soutien votre intérêt pour leurs revendications ainsi que pour les propositions que nous pouvons faire, sont indispensables et nous vous en remercions.

Collectif de soutien aux sans-logis et S.D.F. « la Fraternité » Dax, le 22 juillet 2006 Pour plus d’informations, vous pouvez nous contacter au 06-08-46-35-18

S.D.F. DAX (suite)

Nous précisons que cette expulsion est probablement consécutive à une action (non violente) qui a eu lieu à l’occasion du passage du Tour de France (« AltertourdeFrance »).Faisant état de la précarité dans tous ses aspects, un tract visait à dénoncer aussi cettesituation ; elle n’a pas été médiatisée

Ce lundi 24 la police municipale s’est à nouveau présentée, vers 9H30,aprés les provocations habituelles, ils ont a nouveau redemandé leurs intentions aux sdf. Ils sont repartis puis revenus 1HR plus tardaccompagnés de policiers nationaux et d’une commissaire. Dans un premiertemps elle a évoqué notre méconaissance des lois Sarkozy et donc la possibilité -selon elle- de mettre tout le monde en garde à vue et leschiens en fourrières ! La présenced’un bénévole de l’association ainsi que celle d’un journaliste deradio « France Bleue Gascogne » a semble-t’il favorisé par la suite unclimat de dialogue.

Un accord verbal a consisté à déplacer le campement de quelques centaines de mètres ( en dehors des limites de la commune) àété respecté.Du moins l’emplacement finalement retenu (le premier peu accecible) est encore plus éloigné de toute habitation…A ce jour lapolice municipale n’a rien touvé à redire.

Face à une interview poignante d’un des sdf expliquant sa chute depuis quelques mois, Mr Forté Maire de Dax s’est retranché derrière l’application des lois Sarkozy, puis dans des explications vaseuses sur le nombre de chiens des sdfs multiplié par le nombre de « déjections »

Ce jeudi 27 une manchette dans le journal S.ouest (groupe Hersant)fait état de l’expulsion (soit six jours plus tard, ils ont eu le tractsamedi matin à la rédaction de Dax)

Visiblement ils ne savent pas lire de plus dire que les sdf ont portéplainte est faux, les sdfs ont simplement informé Mr le procureur de la république.

Enfin bonne nouvelle, une invitée surprise s’est jointe au « tour de rue » de l’asso « à l’exception culturelle » en la personne d’une envoyée de la DDASS laquelle a pu constater de visu, la présence de sdf (aussi divers que variés) sur l’agglomération, ainsi que le manque d’infrastructure. A la veille de la visite du ministre des affaires sociales.

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