PAS EN NOTRE NOM !

Publié le 12-07-2006

Un missile israélien a tué 3 enfants palestiniens à Beit Hanoun hier soir, tandis qu’un quatrième est gravement blessé, portant le bilan des hommes, femmes et enfants tués dans la Bande de Gaza à 51 et celui des blessés à 140 en l’espace de quinze jours. Dans le même temps, l’armée israélienne détruit tout sur son passage : ponts, routes, écoles, centrales électriques, maisons, champs… Plus d’un million d’habitants de la Bande de Gaza sont toujours privés d’eau potable et d’electricité, risquant de graves maladies, tandis que le manque de nourriture et de médicaments affecte la partie la plus vulnérable de la population.

Cette sauvagerie (« réaction disproportionnée », selon l’euphémisme employé par la plupart des médias) bénéficie de l’appui de nombreux gouvernements –à commencer par le nôtre– qui font mine de s’inquiéter du sort du soldat israélien capturé lors d’une attaque militaire palestinienne mais ne sont nullement gênés par le kidnapping de 10 000 hommes, femmes et enfants palestiniens, dont 8 ministres et une vingtaine de députés, par le gouvernement israélien. Palestiniens de tous âges, raflés, torturés, emprisonnés le plus souvent sans le moindre jugement et sans que leurs familles sachent où ils se trouvent, ni pour combien de temps.

Abject.

Tous ceux qui se gargarisent de mots contre le terrorisme, mais encouragent le terrorisme d’Etat israélien, ont du sang sur les mains.

Et les crimes qu’ils commettent en ce moment le sont en notre nom, puisque ce sont nos représentants. Nous les avons élus, ils parlent et agissent en notre nom. Les Palestiniens sont en train de se faire massacrer en notre nom. Et nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Pas besoin de chambres à gaz, ni de fours crématoires pour martyriser tout un peuple. On peut l’affamer, provoquer des épidémies, le terroriser en lâchant des bombes à partir de drones (fabriqués en collaboration avec la France), élever des murs et fermer toutes les frontières pour l’empêcher de communiquer avec qui que ce soit et de recevoir de l’aide.

Le gouvernement français participe activement à ce nettoyage ethnique : il laisse le gouvernement israélien interdire aux ressortissants français de pénétrer dans la Bande de Gaza. Ainsi l’équipe médicale du Professeur Christophe Oberlin, qui allait faire des interventions chirurgicales dans la Bande de Gaza, n’a pu y entrer la semaine dernière. Elle n’a pu aller travailler qu’en Cisjordanie, à Jénine.

Les autorités diplomatiques françaises en Israël n’apportent aucune protection aux Français qui sont sur place et qui expriment la volonté de se rendre dans la Bande Gaza. Pire, toute une série de ressortissants français arrivés à l’aéroport de Tel Aviv, se sont vu refouler vers la France ces jours-ci, sans que les pouvoirs publics, qui laissent entrer en France tous les Israéliens, y compris des criminels de guerre, ne bronchent ! Pas de témoins dans la Bande de Gaza pendant qu’on assassine !

http://europalestine.com/article.php3?id_article=2213

MASSACRE À L’AUBE À GAZA : UNE MÈRE ET SES QUATRE ENFANTS ASSASSINÉS PAR L’AVIATION ISRAÉLIENNE

Publié le 12-07-2006

Avec le soutien des gouvernements américain, français et arabes, pour ne citer qu’eux, l’aviation israélienne a perpétré mercredi matin un massacre supplémentaire de civils palestiniens, tuant au moins 6 d’entre eux et en blessant des dizaines d’autres dans la ville de Gaza.

Le raid aérien israélien a frappé et détruit un immeuble de trois étages densément habité : selon un bilan très provisoire établi par les services de secours palestiniens, 6 civils ont été tués sur le coup, dont une mère de famille, ses quatre enfants, et un civil de sexe masculin. Des dizaines d’autres ont été blessés, et l’on craint que des morts supplémentaires ne gisent sous les décombres de l’immeuble.

Selon la propagande israélienne, le raid avait des objectifs « militaires », et visait des chefs de la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al Qassam, dont l’un des responsables, Mohammed Def, aurait été blessé. Cette affirmation a cependant été démentie par un porte-parole des brigades, qui a assuré que Mohammed Def n’avait pas été touché.

Le nouveau raid israélien, qui porte à près de 60 le nombre de Palestiniens, dont une grande majorité de civils, tués par Israël ces dix derniers jours, ne représente que l’un des volets de la guerre d’extermination en cours contre la population des territoires palestiniens occupés.

Tandis que se poursuit un blocus impitoyable, où les deux tiers des habitants de Gaza, soit plus d’un million de personnes, sont privés de courant électrique, on apprenait mardi soir la survenue de premiers décès, parmi les Palestiniens bloqués dans des conditions inhumaines au poste-frontière égypto-palestinien de Rafah (sud de la bande de Gaza).

Dès la capture du caporal Guilat Shalit par des combattants palestiniens, Israël a ordonné la fermeture du passage de Rafah, le seul permettant la circulation des Palestiniens de la bande de Gaza vers le monde extérieur, l’Egypte en l’occurrence. Les autorités égyptiennes et les « observateurs européens » présents à Rafah ont aussitôt docilement obtempéré.

Résultat : plus de 3.000 civils palestiniens, hommes, femmes et enfants, dont un grand nombre sont des malades, retour d’un déplacement pour soins médicaux, sont bloqués à Rafah, côté égyptien, dans le dénuement le plus total.

C’est dans ces conditions, rapporte le journaliste israélien Avi Issacharoff, du Haaretz, qu’au moins 4 d’entre eux viennent de mourir.

Mona Ismail, une jeune femme de 19 ans, venait de subir une intervention chirurgicale au Caire. Le petit Hamze Abou Taleb, âgé de 18 mois, est lui aussi tombé, victime d’un coup de chaleur sous le soleil impitoyable. Hani Daoud, lui, avait 70 ans, et il a succombé à un infarctus du myocarde, au terme de 9 jours d’attente, après avoir après bénéficié de soins médicaux en Egypte. Idem pour Mohammed Shuhab, 15 ans, qui revenait d’une intervention chirurgicale cardiaque.

Des officiels de la Croix-Rouge ont demandé, vu le blocus terrestre imposé par Israël, que les civils palestiniens puissent être transportés par voie maritime, depuis le littoral égyptien du Sinaï (à El-Arish, quelques dizaines de kilomètres à l’ouest de la bande de Gaza) jusqu’à Gaza. Mais Israël y a opposé la même fin de non recevoir. Pendant ce temps, les chancelleries du monde entier ne se contentent pas de fermer les yeux, mais applaudissent, au contraire, au massacre en cours.

Le sioniste toulousain Douste-Blazy, ci-devant ministre français des Affaires étrangères, répète sur les ondes qu’il a une priorité unique : « la libération sans conditions de notre concitoyen Guilat Shalit », alors que même en Israël, tout le monde sait désormais que la détention de ce prisonnier de guerre par la résistance palestinienne n’a été qu’un prétexte pour l’extension du terrorisme de l’Etat israélien.

Les gouvernements arabes, sous la houlette du Qatar, ont pondu, au cours de la journée de mardi, un projet de résolution du Conseil de Sécurité des Nations-Unies donnant entièrement satisfaction à Israël : ce projet réclame la restitution à Israël du soldat Shalit sans conditions, l’arrêt du tir des roquettes palestiniennes en direction du territoire israélien ; et, s’il demande, en contrepartie, l’arrêt de l’offensive terrestre israélienne sur Gaza (les drones et autres aéronefs pouvant continuer de semer la mort et la désolation), il ne demande même pas la libération des otages palestiniens les plus emblématiques enlevés par Israël, à savoir les ministres et députés du Hamas de la dernière rafle.

Mais c’est encore bien trop. Le représentant israélo-américain (ou américano-israélien, comme on voudra) aux Nations-Unies, John Bolton, a publiquement rejeté, mardi soir, le projet qatari. Le martyr du peuple palestinien doit pouvoir continuer, imperturbé.

Par CAPJPO-EuroPalestine

http://europalestine.com/article.php3?id_article=2214