Circulaire de mr Sarkozy une jeune lycéenne piégée

Les propos de Mr. Klarsfeld, selon lesquels  » il n’y aurait pas d’expulsion cet été  » nous avaient laissé très sceptiques. La cruelle réalité n’a pas tardé à donner raison à notre méfiance.

AMINATA DIALLO, lycéenne de 19 ans scolarisée à Sarreguemines pendant toute l’année scolaire, est née en France. Après avoir grandi au Mali, elle est revenue en France vivre avec son oncle qui est en situation régulière.

Elle vient de passer le bac. Elle est inscrite à la rentrée pour continuer ses études.

Aminata s’est fait piéger alors qu’elle se rendait à la Préfecture pour demander sa régularisation suite à la circulaire du 13 Juin ! Arrêtée en cours de chemin, elle est passée hier après-midi devant le Juge des Libertés. Une dizaine de militants du réseau étaient présents. Elle a été placée en centre de rétention à Strasbourg.Un recours va être fait au tribunal administratif.

– Pour demander la régularisation de toutes les familles, de tous les jeunes sans papier

– Pour demander la libération d’Aminata

LE RESF DE MOSELLE APPELLE A UNE MANIFESTATION LE MERCREDI 5 JUILLET A SARREGUEMINES A 15H (rue piétonne).

ENVOYEZ VOS FAX DE PROTESTATION A LA PREFECTURE DE MOSELLE : 03 87 325739

Une délégation sera reçue à la sous-préfecture à 15H.

Même si la circulaire adressée aux préfets le 13 juin 2006 par le ministre de l’Intérieur est un indéniable encouragement pour tous ceux, enseignants, élèves et parents d’élèves, militants de la cause des droits de l’Homme qui, depuis deux ans se sont battus pied à pied aux côtés des familles et des jeunes victimes des lois iniques sur le séjour des étrangers, l’improvisation qui a présidé à la parution de ce texte prouve qu’il a été pris sous la pression des événements et de la mobilisation contre les menaces sur la sécurité des familles proférées par le ministre de l’Intérieur.

– Quand bien même elle serait appliquée de façon très libérale, cette circulaire ne règlerait pas le problème des jeunes entrés entre 13 et 18 ans pour rejoindre de la famille régulièrement établie en France mais que les conditions draconiennes mises au regroupement familial empêchent de vivre légalement auprès de leur famille. Non expulsables pendant leur minorité, ils vivent comme des garçons et des filles comme les autres qui étudient, font du sport, ont des copains. et qui deviennent brutalement sans papiers à 18 ans.

– La circulaire ignore les cas (peu nombreux mais humainement très douloureux) des mineurs et jeunes majeurs isolés qui, pris en charge par l’ASE après l’âge de 15 ans, risquent de se retrouver pour certains sans papiers à leur majorité et menacés d’expulsion alors que beaucoup se sont reconstruits un avenir en France.

– La procédure dite « des expertises osseuses » dont on sait qu’elle est contestable scientifiquement est toujours utilises au pays des Droits de l’homme. Elle a le pouvoir de transformer des mineurs en faux majeurs. C’est pratique pour augmenter le nombre d’expulsions .

2 jeunes se retrouvent depuis quelques jours en centre de rétention de Strasbourg suite à ces expertises.

– La circulaire exclue explicitement de ses dispositions les familles « réadmises » vers le premier pays par lequel elles sont entrées dans l’Union européenne (accords Dublin II).

– Reste enfin la question de tous les autres sans papiers, en particulier ceux parents des enfants n’ayant pas encore atteint l’âge de la scolarité que Monsieur Sarkozy se propose toujours d’expulser. La chasse au nourrisson serait-elle plus honorable (ou moins risquée politiquement) que la chasse à l’enfant ?

D’autre part,

le RESF de MOSELLE APPELLE A UN RASSEMBLEMENT LE JEUDI 6 JUILLET A17H30 devant l’hôtel de ville de Metz où le Conseil Municipal doit débattre de la construction d’un centre de rétention à Metz. Nous demanderons que le Conseil Municipal prenne position contre la construction de ce centre .

Ces lieux sont la face la plus sombre d’une politique migratoire dont le but n’est pas tant d’interdire l’Europe aux migrants et aux réfugiés que de les inscrire dans un système d’inclusion sélective, qui définit et gère les illégalités en hiérarchisant les droits et en assignant des places vis-à-vis des lois et des droits politiques.

Créer des centres de rétention supplémentaires, ces « horreurs de la République », ne se comprend que dans le cadre de la croisade contre les sans papiers mené par le gouvernement. Quelles que soient les situations de détresse des personnes sans-papiers, seuls comptent les chiffres qui passent avant les destinées des êtres humains, bafouant au passage les Droits Fondamentaux et les Droits de l’Enfant.