La victoire de la France sur le Brésil au football, une contribution au développement énorme du national-populisme en France ! ! !

La France a battu le Brésil.

Une France qui expulse ses étrangers jusqu’aux plus jeunes scolarisés fête une équipe dont elle parquerait les membres dans des ghettos s’ils ne savaient pas gagner au football pour leur nation.

Les cafetiers, hérauts de la petite-bourgeoisie, avaient paré leurs cafés de drapeau français, Villepin écrivait déjà à son « cher Raymond » (Domenech, le sélectionneur) que « Tous les Français sont avec vous et fiers de vous », Chirac nous disait qu’il « considère que tous les Français, aujourd’hui, doivent, non pas s’associer à des critiques stériles et malsaines, mais soutenir sans réserve une équipe qui les représente et qui le fait bien ».

Jusqu’au joueur Willy Sagnol qui reprochait qu’on ne soutienne pas assez l’équipe de France.

Il faut comprendre, il est payé pour cela, et même jusqu’à 240 000 euros pour une victoire en finale.

Fini la culture de la lutte anti-CPE, fini le mouvement de la jeunesse de novembre 2005, place à la patrie, à l’union de toutes les classes sous le drapeau.

Le football n’est plus un sport, tout comme l’art n’est plus l’art : dans l’impérialisme tout est prétexte à l’investissement du capital, à la production et la consommation, à la hiérarchie, la concurrence.

Le football est un sport parfait : les joueurs forment une équipe mais sont en concurrence, les attaquants se voient attribués une aura de prédateur et de chef de guerre, tandis que les tribunes excitent la culture tribale et patriarcale.

Aujourd’hui en France l’équipe de France est soutenue par des gens ne jouant pas au football, ne s’intéressant pas au football comme sport, des gens dont la seule motivation est la fusion nationaliste.

L’heure est au national-populisme, qui préfigure l’option du second tour à la présidentielle, où on aura le choix entre la droite populaire à la Sarkozy – Le Pen ou à la gauche policière à la Jospin – Royale.

Le football n’est pas l’opium du peuple, dans la religion il y a une idéologie d’amour, il y a la compassion par rapport au malheur, il y a du baume au coeur, il y a un esprit ou comme dit Marx la religion « c’est l’esprit d’une époque sans esprit ».

Alors que le football, c’est la concurrence, c’est la guerre : le baume au coeur c’est la haine de l’autre. C’est la base du fascisme.

En cela Arlette Laguiller joue un rôle typiquement trotskyste en ayant affirmé que la coupe du monde relevait de l’ecstasy.

Car l’ecstasy est choisi par ses consommateurs pour sa capacité à éveiller les sens, à être « perché », en transe presque amoureuse – Arlette se la joue moderne et progressiste alors qu’elle n’aboutit à rien d’autres que contribuer à la criminalisation de la frange de la jeunesse partisane des free parties.

Non, le football n’est pas l’opium du peuple. Le football c’est justement l’absence d’esprit, c’est la stratégie barbare utilisée par les romains : du pain et des jeux (du cirque) pour rendre barbares les masses.

Notre époque est bien celle de la décadence complète de l’impérialisme et chaque communiste doit comprendre l’alternative : socialisme ou barbarie.

Pour le PCMLM, juillet 2006.

Source : http://www.lescommunistes.net/~infos/docus2/footballjuillet2006.html