RAPPEL
La population reclame le depart du 1er ministre Alkatiri, juge responsable des problemes du pays. Il avait revoque, fin avril, le commandant Reinado, ainsi qu environ 600 autres soldats, soit quelque 40 % des forces timoraises, qui avaient deserte en signe de protestation contre ce qu’ils consideraient etre des discriminations a leur egard. Cette mesure de sanction a suscite de nombreuses critiques a l’encontre du premier ministre et a ete l element declencheur des violences. Le president semble tenter de calmer la situation.

ACTUALITE
Ci dessous, des informations supplementaires transmises par Charline Bodin, etudiante francaise actuellement stagiaire dans une ecole d art a Dili, capitale du Timor Oriental :

Dili, le 06 juin 2006, 18h

Aujourd hui un evenement important s est produit. Une manifestation contre Mari Alkatiri a eu lieu. Il y a eu un incident pres de Comoro Market, un endroit generalement risque. Les sympathisants du premier ministre ont commence a lancer des pierres sur les manifestants. C etait le seul endroit risque mais les militaires australiens ont vite controle la situation.
Il y avait enormement de monde et sur les pancartes ont pouvait lire TIMOR LESTE ENSEMBLE, A BAT ALKATIRI. Cela a rassure la population et, mis a part l incident pres du marche, cette manifestation contribuera surement a une possible amelioration de la situation.
C etait tres tendu car il etait difficile de prevoir les reactions des timorais mais tout s est bien deroule. Tous les journalistes etaient presents pour cet evenement et les manifestants saluaient la population.

Pourtant peu de temps apres, sur la meme route, on observait des maisons qui brulaient encore. L armee australienne et l armee malaisienne n ont pas bouge, ils n etaient pourtant pas tres loin. Alors que nous ramenions des refugies chez eux, le feu commencait… Apres avoir decouvert les restes de conflits des jours precedents dans le quartier des familles que nous ramenions, sur le chemin du retour, nous decouvrions que deux ou trois maisons brulaient totalement.

Dili, le 08 juin 2006, 11h

Tout semble se calmer aujourd hui a Dili. Il n y a eu que quelques incidents hier mais rien de tres grave. Les manifestants ont pu parler au president. Ce dernier a promis qu’il trouverait une solution a tous ces problemes. Dans quinze jours il reviendra des differents districts et il pourra ensuite parler au premier ministre, Mari Alkatiri.
De notre cote, l ecole d art ressemble de plus en plus a une ecole d’art ! Les refugies rentrent petit a petit chez eux. Les eleves ont de plus en plus de temps pour suivre leurs cours, peindre et dessiner.

Extrait d email qui donne un apercu supplementaire de la situation. Dili, 8 juin 2006.

Le gouvernement ne fait rien malgre ce qu’ils disent, les manifestants sont toujours en colere et meme si aujourd’hui la situation se calme, je ne crois pas (loin de la) que cela soit termine. De toute facon, comme dans beaucoup de pays sous developpes, tout est calcule je crois, c’est un pays controle par les corrompus, les interets des pays qui aident ne sont pas tres louables (les australiens sont ceux qui se sont battus pour obtenir le petrole du Timor Oriental…). Les aides ne sont pas calculees. On envoit 30 000 militaires comme si c etait un pays en guerre mais ce qu il manque reellement c est du riz, de l’eau, l aide urgente des ONG, etc… Ceux qui se battent disparaissent des que les militaires arrivent (en effet, pour la plupart, ils ne sont pas armes). Un pays bouffe par la violence n a pas besoin d autre violence.
En tout cas, pour le moment cela se calme, les refugies rentrent chez eux et nous retournons petit a petit a notre emploi du temps.

Dili, 6 et 8 juin : Charline
Introduction : Jerome