Compte-rendu de la réunion du 30 mai 2006

Exceptionnellement la réunion s’est tenue dans la cour de l’école de la rue Noire en présence d’une quarantaine de personnes (parents d’élèves, enseignants, représentants du lycée Leloup Bouhier à Nantes, représentants d’associations telles que le MRAP, la LDH, le SNUIPP … et d’autres qui nous pardonneront de ne pas toutes les citer).

Sur le plan de la situation des familles, la tension s’accroît en cette fin de mois de mai autour de plusieurs écoles où de nouvelles familles se retrouvent sans logement.

Voici un bref état des lieux à la date du 31 mai :

Les familles en difficulté étant de plus en plus nombreuses lors des réunions, nous évoquerons seulement chaque semaine les nouvelles situations et les avancées significatives sur les situations déjà connues.

Dès qu’il y a des nouveautés, bonnes ou mauvaises, elles sont lisibles sur le blog : http://enfantsetrangers.hautetfort.com qui, en l’espace d’un mois, a reçu plus de 2000 visiteurs différents.

A ce jour , plus d’une quinzaine de familles ont été expulsées de leur logement et sont provisoirement relogées dans des conditions de fortune très précaires généralement liées à la solidarité des parents et enseignants des écoles.

– Henri Bergson : une famille avec 2 enfants : invitée à quitter son logement depuis le 11 avril s’y maintient toujours sur les conseils de son avocat.

– Emile Péhan : Une famille et 2 enfants: le logement est prolongé jusqu’au résultat d’un recours.

– Léon Blum : la bonne nouvelle annoncée il y a plusieurs semaines ne s’est toujours pas traduite par le logement qui avait été annoncé. Des contacts ont été repris avec le cabinet du Maire.

– Mobilisation en cours à l’école Molière autour de trois familles (6 enfants menacés à Molière + 4 à Leon Blum ) : une maman d’origine russe a été soutenue par une quarantaine de parents, enseignants de l’école et autres sympathisants du Collectif le mardi 30 mai devant le Tribunal Administratif qui, à ce jour n’a pas fait connaître sa décision quant à l’appel déposé par la famille face à l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. Dans la même école, une maman d’origine algérienne et ses trois enfants n’a plus de logement.

– Rue Noire & collège Gaston Serpette : mobilisation des parents d’élèves mais toujours pas de solution d’hébergement au-delà de mai pour la famille angolaise.

– Collège Guist’hau, Chêne d’Aron, Plessis Gautron : une maman et ses trois enfants, logée par la solidarité des parents d’élèves et enseignants.

– Ecole René-Guy Cadou à St Herblain : une famille originaire de Biélorussie avec un enfant n’a plus officiellement d’hébergement depuis le 11 Avril

– Contacté, le cabinet du Maire de St Herblain reste désespérément sourd aux appels de détresse lancés par une famille d’origine algérienne régularisée depuis plusieurs semaines sans solution de logement depuis fin avril… après des mois d’errance, d’une cave à une autre. – Toujours pas de solution, donc, pour Monsieur Hamidi, sa femme et leurs deux filles (dont on peut maintenant citer le nom car ils ont des papiers depuis plus d’un mois et demi maintenant) qui est encore obligé de faire le 115 tous les soirs… en vain, comme nous avons pu le vérifier à plusieurs reprises ! La situation est inacceptable, il faut faire bouger la mairie de St Herblain dont la surdité chronique est tout simplement affligeante … et doit être connue de tous !

– Collège Talence : mobilisation à l’initiative du conseil local FCPE de l’établissement: pétition remise en préfecture, contacts avec la presse…en soutien à la jeune Bolorozia et sa mère qui seraient à la rue depuis le 3 mai sans le soutien de la communauté scolaire.

– Collège Jules Verne : présence de parents d’élèves de l’établissement.

– Ecole André Lermite : mobilisation autour d’une famille kurde avec trois enfants contrainte de quitter son hôtel le 2 mai (la même famille qu’au collège Jules Verne).Rencontre avec la CIMADE,contacts CG pour trouver une solution d’hébergement+ pétition …

– Urbain Le Verrier : une famille avec 2 enfants à la rue depuis le 24 avril. Une autre maman isolée avec une petite fille (Teresa) scolarisée en maternelle est également en situation de grande précarité.

– Ecole La Fontaine et Collège des îles de Loire à Saint Sébastien : Suite à la rencontre du 18 avril avec le CCAS de St Sébastien et le directeur de cabinet du Maire , on a appris qu’une maman Kurde et ses 5 enfants étaient maintenus à l’hotel jusqu’au 9 mai, puis jusqu’au 31 sur intervention du directeur, des enseignants et des parents d’élèves… mais après ??

– Ecole La Cerisaie à Sainte Luce : importante mobilisation de la population lucéenne autour de la jeune Dina privée d’hébergement avec ses parents depuis le 3 mai. Bons retours presse. Responsables associatifs, parents, enseignants ont fait circuler des pétitions ,écrit au préfet, rencontré des élus(P.Brasselet,J.Floch ,Y.Pratt) créé une cellule de vigilance…(cf compte rendu réunion du 21/04 sur le net.  » Mobilisation pour DINA ») …+ …nombreux articles de presse, reportage Canal sat,article dans « L’hebdo des lucéens »

– Ecole les Tilleuls à Ste Luce : une famille logée à l’hôtel devait en sortir le 25 avril : la femme étant enceinte,et devant accoucher en mai ; l’hébergement a été maintenu jusqu’au 30 juin.

– Ecole Léon Say : solidarité autour d’une jeune maman guinéenne et de sa petite fille scolarisée en maternelle: cette dernière est en age d’être excisée en cas de retour dans son pays d’origine; contact avec SOS Femmes.

– Ecole Fellonneau : une femme Sénégalaise +4 enfants: l’un d’eux a été hospitalisé avec à la clé un traitement de 2 ans et un suivi qui ne peut se faire qu’en France; dossier entre les mains d’ATD et du Gasprom

– Ecole des Grands Bois +collège Le Hérault à St Herblain: une femme en France depuis 5 ans, élevant ses 3 enfants sera prochainement contrainte dequitter son appartement géré par Francisco Ferrer .

Là encore, comme à Ste Luce, une mobilisation de parents d’élèves s’est mise en place et le blog en a parlé.

Dans la commune du Loroux Bottereaux, une famille originaire d’Azerbaïdjan avec 2 enfants est menacée d’une expulsion prochaine. Un comité de soutien s’est mis en place.

Dans la ville de Machecoul une autre famille d’ Azerbaidjan avec 3 enfants scolarisés est hébergée jusqu’en fin juin; un comité de soutien s’est mis en place, avec maintien de la vigilance autour de la famille et interpellation des politiques.

– Une nouvelle famille d’origine russe à Avessac (44) ; des parents d’élèves devraient venir à la prochaine réunion.

Sans oublier la famille d’origine péruvienne de La Chapelle sur Erdre passée hier au Tribunal Administratif avec son enfant de 6 mois, ou cette maman isolée mère d’un enfant de 17 mois originaire de Russie et hébergée à l’issue de la réunion d’hier au soir par une maman de l’école André Lermite.

1 – point le plus important examiné ce soir, l’ organisation de la journée de mobilisation du samedi 1er juillet autour du Collectif, la répartition du travail et des compétences, en résonance avec la mobilisation nationale orchestrée par le Réseau Education Sans Frontières.

Le projet a été adressé à Patrick Mareschal (qui nous a déjà assurés oralement de son soutien) et Jacques Auxiette pour lui demander l’accès au grand hall du Conseil Régional, si la fête se tient au Crapa, à la pointe est de l’île Beaulieu.

– pique-nique solidaire autour des familles et des jeunes majeurs isolés.

– Troupe « lézards animés » pour distraire les enfants.

– Conférences avec des personnalités comme : Jean Pierre Roseinweg ( ?), juge de Bobigny, spécialiste du droit des enfants et du droit au logement, pour avoir un argumentaire juridique.

Noiriel, historien de l’ immigration, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et auteur d’une dizaine d’ouvrages parmi lesquels Le Creuset français. Histoire de l’immigration xixe-xxe siècle (Seuil, 1988)

Jean LeGall, spécialiste du droit de l’enfant et de la méthode Freinet.

Et s’il fait beau , vers 17 heures une animation musicale avec Laoud Charki.

Des collectifs d’autres villes ont été contactés et sont susceptibles de nous rejoindre : Rennes, Angers, Cholet, La Ferté-Bernard, Le Mans, Poitiers, Lannion et Brest.

Autre lieu pressenti pour le déroulement de cette journée : les abords de l’Ile Feydeau.

Les parrainages : toute personne, qu’elle soit élue, célèbre ou anonyme, peut effectuer un parrainage républicain afin d’ accompagner les réfugiés expulsables dans leurs démarches administratives et de les soutenir dans les instants.

Propositions de travail :

– expositions de dessins d’enfants, faits dans les écoles avec l’ accord des enseignantes

– création d’un livre de cuisine composé de recettes des « sans papier ». Mais déjà se posent des problèmes de délais, d’ autorisations, de coût. Comment trouver un imprimeur qui accepte que seule la main d’œuvre lui soit payée ? Un papa photographe professionnel se propose de faire les photos.

Un texte explicatif pourrait être ajouté qui explique la souffrance des gens qui, des mois durant, ne peuvent pas faire la cuisine dans les hôtels.

A titre d’exemple, un ouvrage similaire, tiré à 1000 exemplaires a coûté 800 euros il y a 3 ans. C’est pourquoi il faut envisager, dans le cadre de l’organisation de cette journée, de déposer des demandes de subvention.

L’argent récolté par la vente de ces livres sera réinvesti dans l’hébergement des familles en difficulté.

– proposition de l’ école Léon Blum : faire des T-Shirts avec le logo de la chaise vide. Charles a pris contact avec un imprimeur qui s’engage, dans des délais raisonnables à tirer gratuitement une première cinquantaine de tee-shirts qui pourront être arborés par les participants aux fêtes des Ecossolies (10 juin) et des langues (17 juin). Une impression de plus grande ampleur pourrait alors être envisagée, l’imprimeur acceptant d’être payé au fur et à mesure de la vente. On en reparle et on décide mardi prochain 6 juin. Les bénéfices de la vente de ces tee-shirts frappés de l’affiche à la chaise vide sera réinvesti dans l’hébergement des familles que nous nous engageons à « prendre sous notre protection » selon l’esprit de la pétition RESF qu’il faut continuer de faire signer partout où c’est possible.

Personnalités approchées : voir le projet. A noter le silence de la majorité des syndicats enseignants du second degré.

Médias : l’émission de Télénantes : « Oui mais Non » sera enregistrée publiquement dans les jardins de la Manu, jeudi 1er juin 2006 à partir de 21 heures autour des problématiques qui suscitent et animent notre mobilisation.

Témoignages, débat avec des députés du PS, de l’UMP, et des enseignants.

Calendrier :

– 31 mai à 18h : manifestation : tous unis contre le Céséda, contre l’ immigration jetable. (place du Commerce) ( 18 h)

– 31 mai à 20h30 : conférence – débat à la faculté de médecine , amphi 9, dans le cadre du prochain Forum mondial des Droits de l’ Homme qui se tiendra à Nantes du 10 au 13 juillet.

– 1er juin : à l’ Onyx, à Saint Herblain, rendez-vous à 19h30 pour la soirée de clôture des Rencontres Théâtre Jeunes ; interpellation de responsables de la municipalité de Saint Herblain pour essayer de résoudre le problème de 2 familles à la rue… dont l’une d’elles a obtenu des papiers il y a déjà plusieurs semaines après plusieurs années d’une errance qui n’a que trop duré.

– 6 juin : mobilisation des parents d’élèves et enseignants du Collège Talence à Nantes autour de Bolorozia à partir de 18 h.

– 9-10 juin : participation aux Ecossolies, organisées par Les Verts 44

– 14 juin : 2ème conférence-débat à la faculté de médecine sur l’état des Droits de l’Homme en France.

– 17 juin : participation du Collectif à la Fête des langues , place du Bouffay.

En marge de ces mobilisations, nous invitons toutes les écoles concernées par des menaces d’expulsion à organiser des temps forts et à alerter régulièrement la presse et les cabinets des collectivités locales sur ces questions.

Prochaine réunion :

Mardi prochain, 6 juin à 18h30 , à la Manu pour reprendre les vieilles habitudes et retrouver celles et ceux qui, apparemment nombreux nous y ont attendus en vain tandis que nous battions le pavé autour des chaise vides devant l’école Léon Blum ou goûtions l’hospitalité de la cour d’école de la Rue Noire.