Le grand mouvement social unitaire que la France vient de connaître a crié victoire lors du retrait du CPE. Ce dernier ne représentait néanmoins qu¹une toute petite partie des enjeux de la contestation. Nous sommes loin d¹avoir obtenu une réponse satisfaisante à nos revendications. L¹étude des lois contre lesquelles nous étions mobilisés (CNE, « loi sur l¹égalité des chances », CESEDA) a ouvert de nombreux débats et questionnements, de nouvelles réflexions sur les processus de précarisation. C¹est aussi le début d¹un combat sur le terrain plus large de l¹ensemble de la précarité et des processus d¹exploitation mis en oeuvre en France et en Europe (voir les appels des Coordinations Nationales Unitaires de Nancy et Bordeaux).

Nous avons été surpris de rencontrer à nos côtés (dans les manifestations, dans les actions et dans les universités occupées) des Italiens, des Allemands, des Anglais, des Espagnols, des Belges, des Portugais, des gens d¹Europe et de plus loin encore. Ils ont suivi avec espoir notre mouvement, ont manifesté leur intérêt et apporté leur soutien. Ils nous ont surtout fait comprendre que cette lutte devait être menée non seulement au niveau national mais aussi au niveau européen.

Nous avons donc lancé un appel à tous ceux qui ont placé leur espoir en ce « mouvement du Mars 2006 français » (qui n¹est pas fini). Pour ne pas rester sur une amère victoire, nous devons continuer ce mouvement. Nous sommes l¹Europe. Une Europe faite de luttes, de résistances et de différences. Notre présence massive et internationale à Paris pour ces Premier et Deux Mai 2006 sera pour nous le coup de relance de ce mouvement et le coup d¹envoi de convergences, de réflexions, d¹autoformations et d¹échanges, d¹une solidarité européenne dans tous nos combats : locaux, globaux, européens.

En lien avec le réseau euromayday, nous serons nombreux à manifester dans toute l¹Europe ce premier mai et de nombreux européens, venus spontanément ou répondant à notre appel, seront à nos côtés à Paris. Dans cette dynamique, nous organisons collectivement une Assemblée Européennes le Mardi 2 avril à partir de 10 heures à Censier regroupant de nombreux collectifs, organisations, individus, français, européens…

Organisons nous dans tous nos pays et au niveau européen pour imaginer et construire ensemble une alternative économique et politique à tous les processus de précarisation qui nous sont imposés. La question de la répression des mouvements sociaux, cruciale, est aujourd¹hui partout brûlante. Il nous faut également nous organiser et trouver sur ce terrain des réponses, des moyens d¹action et de revendication collectifs.

:: comité 1mai autogéré ::