Sur Tours, manif de 20000 personnes. Gros cortège étudiants/Lycéens et CGT. 2400 dans le cortège SOLIDAIRES (deuxième OS).
Ce matin, à 9H, rassemblement de SOLIDAIRES 37 pour accompagné un étudiant (SUD Etudiant(e)s) au commissariat pour une convocation. Une centaine de personnes. Il lui est reproché, sans aucun élément de preuve, des dégradations légères sur le local de l’UMP. Mais la police, sous pression lui a « avoué » qu’elle voulait aligner les « meneurs » (ou prétendus tels…). Il rejoint le lot des deux autres camarades arrêtés vendredi (voir ci dessous). Un des camarades était aussi un adhérent de SUD Etudiant(e)s comme par hasard…

« Dès 11h je me trouve place Jean Jaurès. Avec quelques camarades étudiants nous participons à un rassemblement appelé par le collectif des sans papiers et des demandeurs d’asiles. Peu avant midi, je parts avec mon amie J. acheter à manger. La sandwicherie est à une quarantaine de mètres de la place Jean Jaurès. C’est devant cette sandwicherie que deux policiers en civils m’arrêtent. Ils arrivent par derrière, me montrent furtivement leurs cartes de police et me disent : « Monsieur Bureau, suivez nous. » Ils m’empoignent alors chacun un bras et m’éloignent de la place Jean Jaurès, direction la rue de Bordeaux. Je dis à mon amie de partir tout de suite prévenir les camarades qui sont place Jean Jaurès. J’alerte la population en criant : « Je m’appelle Antoine Bureau, je suis militant anti-CPE, la police est en train de m’arrêter alors que j’acheter un sandwich, prévenez les gens qui sont place Jean Jaurès et ceux qui sont à la faculté. » Au début de la rue de Bordeaux, ils m’emmènent dans le renfoncement d’une galerie marchande, me plaquent contre la vitrine d’un magasin et me passent les menottes. Je continue d’alerter les passants. Les policiers sont vites débordés par l’arrivée de mes camardes. Ceux-ci protestent l’arrestation et essaient de s’interposer. Un policier appelle alors la voiture d’urgence. Celle-ci déboule rue de Bordeaux et stoppe à notre hauteur. Le conducteur et le passager sortent, leur tonfas à la main pour disperser par la force mes camarades. Ils m’embarquent violemment dans la voiture. Ils démarrent à toute vitesse, malgré la présence de personnes devant la voiture. Le passager dit clairement : « Ecrase les on s’en fout, faut dégager ! », ou alors : « On sort les gazer ! » Les personnes se poussent au dernier moment. Deux policiers sont assis à côté de moi. Celui qui se place à l’opposé de moi me lance un premier coup de poing sur le visage en me traitant de « sal enculé de gauchiste de merde. » Puis ont volé les « enfoiré ! », « connard ! », « fils de pute ! », « ordure ! ». Il me frappe une deuxième fois au ventre : « Tu vas voir sal bicot ce que c’est la gégène ! », « Cette nuit on viendra te casser toutes les dents ! », « Tu vas payer cher, on va te péter ta gueule de merde ! », « On n’aurait pas d’ordre tu serais déjà mort ! » Arrivés dans le parking du commissariat, le même policier me sort de la voiture en m’étranglant à l’aide de mon écharpe. Je demande la venue immédiate d’un médecin pour constater les coups. Il me répond : « Le jour où je t’envoie un médecin ce sera un médecin légiste. » Là il me jette contre un chambranle de porte en se marrant. Puis il me traîne jusqu’au bureau des gardes à vues. Je demande la raison de ma présence. Il m’empoigne par le col et me dit : « Ferme ta gueule, je t’entends parler encore une fois je t’explose ! T’as compris connard ? » Il m’arrache mes habits pour les fouiller. Déchire mes badges « non à l’université de classe » et « agir contre la guerre » en détériorant ma veste. Ils me mettent nu, sans me toucher, je peux me rhabiller. Puis, ils me jettent dans une cellule. Un quart d’heure plus tard, un policier vient me signaler que je suis en garde à vue pour 24 heures. Le motif : dégradations en bande organisée sur les locaux de l’UMP. Je suis resté entre 4 et 5 heures en cellule. J’avais demandé un médecin, je ne l’ai pas vu. Je n’ai rien signé, à part ma levée de garde à vue. Je dénonce ici fermement les violences physiques et verbales, les intimidations et les injures racistes que les forces de police m’ont fait subir. Antoine Bureau.

Je suis convoqué le 28 juin 2006 à 9h au tribunal de Tours pour comparaître avec 5 autres camarades »