{{Peut-on profiter sans danger pour sa santé des plages de sable noir propres au littoral camarguais ?

La question se pose,}} (voir le reportage « L’énigme des sables noirs » de 26 mn en Realvideo 33Kb de Jean Charles Chatard et Solange Graziani).

246 zones particulièrement radioactives ayant en effet été répertoriées sur les plages qui s’étendent de Port-Saint-Louis-du-Rhône à l’ouest de Marseille à Palavas-les-Flots au sud de Montpellier, toutes les plages qui s’étendent sur ce littoral de 300km sont concernées. Selon Michel Fernex, un ancien médecin de l’OMS, les doses de radiations auxquelles s’exposent les baigneurs ne sont pas anodines, dès lors, pourquoi les autorités alertées depuis mars 2000 n’ont-elles pris aucune mesure ?

Les sables radioactifs de Camargue sont-ils dangereux ? Diffusé sur France 2, un reportage sur les plages camarguaises du Grau-du-Roi jusqu’au Rhône, relance le débat sur le sable noir radioactif, trois ans après l’alerte de la CRIIRAD.

L’affaire avait été révélée fin mars 2000 par André Paris un géologue indépendant qui tente d’établir un atlas des retombées radioactives de Tchernobyl. Membre de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD), il avait détecté, sur plusieurs plages de Camargue, des zones où la radioactivité dépassait de 50 à 200 fois les valeurs naturelles attendues sur cette portion du littoral. A l’époque, cette radioactivité anormale avait été mesurée sur des échantillons d’un sable noirâtre bien connu des habitants de la région. Composé d’uranium 238 et de thorium 232, deux isotopes considérés comme très radiotoxiques, ce matériau est beaucoup plus dense que le sable commun. Aussitôt, la CRIIRAD avait alerté les préfectures du Gard et des Bouches du Rhône, ainsi que les principales institutions publiques des deux départements. Dans la foulée, l’office de protection contre les rayonnement ionisants (OPRI) indiquait que ce sable radioactif ne présentait aucun danger sur le plan sanitaire. Depuis, l’affaire avait sombré dans l’oubli et plus grand monde ne se préoccupait de savoir quels risques éventuels prenaient les baigneurs en allant étendre leurs serviettes sur le sable noir de Camargue.

La Provence

y était toutefois revenue en mars dernier, un universitaire nîmois réaffirmait que la radioactivité naturelle de ces sables noirs était sans danger.

L’été dernier, Jean Charles Chatard et Solange Graziani, deux journalistes déjà auteurs d’un documentaire sur les retombées de Tchernobyl, ont pourtant décidé de reprendre l’enquête. « Parce que deux ans et demi après les mesures d’André Paris, il ne s’était rien passé. Malgré le doute sur les effets de cette radioactivité » expliqueront-ils. Après huit mois de travail,de très nombreuses interviews d’experts et de multiples contacts avec les institutions du nucléaire, leur film « L’énigme des sables noirs » a été diffusé hier soir dans l’envoyé spécial sur France 2
« Ce qui nous a troublés au départ, avouent les auteurs, c’est l’empressement des pouvoirs publics à dire que cette radioactivité était sans danger et leur peur d’entrain, ensuite à vérifier que c’est bien le cas ».

Il est vrai qu’après les révélations de la CRIIRAD, aucune campagne de mesures précises n’avait été diligentée et aucune information délivrée au public.
Pourquoi ? Mystère. Alors les deux journalistes ont eux-mêmes prélevé du sable l’ont fait analyser, y compris par les labos officiels. Et là, surprise, les taux de radioactivité étaient souvent supérieurs à ceux relevés en 2000. Est il finalement dangereux de lézarder au soleil sur les plages de Camargue ? Un ancien médecin de l’OMS, Michel Fernex, connu pour ses sympathies écolo, suggère que les baigneurs soucieux de leur santé seraient avisés de ne pas trop s’y allonger. Et Pierre Laroche, un médecin colonel de la Marine, spécialiste du thorium, ne conteste pas le danger qu il y a à inhaler ce radioélément. Plus inquiétant, c’est à partir du moment où les deux journalistes ont commencé leur enquête que les institutions du nucléaire ont commencé de bouger. En mars dernier, Jean-Charles Chatard et Solange Graziani ont ainsi croisé les experts en plein travail de mesure entre le Grau-du-Roi et Salins de Giraud. Dans l’intervalle, une carte a été établie qui répertorie 246 zones anormalement radioactive le long de ces 90 Km de littoral de l’Espiguette à la pointe de Beauduc en passant par Faraman et l’embouchure du Rhône. Les résultats de l’étude entamée au printemps dernier sont attendus d’ici à la fin de l’année. Permettront-ils de trancher le mystère des sables noirs et de leurs dangers ?

Voir

le communiqué (en Pdf) de la CRIIRAD du vendredi 20 juin 2003 sur la radioactivité anormalement élevée sur certaines plages de Camargue.

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