14 Juillet 2003 : fête de la Liberté ou deuil de Sans Papiers en préparation ?

Le 14 juillet 1789, le peuple Français lançait un message d’espoir à l’humanité en prenant la Bastille, symbole de toutes les oppressions. Depuis cette date est aux yeux de tous les démocrates du monde un symbole de la lutte pour la liberté et pour la démocratie. Si la France peut s’honorer d’avoir donné à l’humanité un tel symbole, d’autres périodes de l’histoire de France sont marquées par la honte. C’est le cas de la période pétainiste, marquée entre autre par la chasses aux  » métèques  » et aux étrangers.

C’est également le cas du 14 juillet 1953, malheureusement encore trop souvent occulté. Ce jour là, une manifestation pacifique participant à la commémoration du 14 juillet fut endeuillée. Au cours du cortège, des militants Algériens du MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques), soutenus par des progressistes Français, sont agressés par les forces de l’ordre. Huit militants Algériens et deux militants Français sont tués.

En cette veille de 14 juillet 2003, alors que des femmes et des hommes sont au 57° jour de grève de la faim, et que M. Richer continue par ses  » manoeuvres  » à mettre leur vie en danger, une question se pose à tout citoyen, à toute association, à tout syndicat, à tout parti politique : pour honorer le 14 juillet 1789, comment éviter la réédition en cours du 14 juillet 1953 ?

Certaines pratiques de la préfecture sont indignes des valeurs représentées par le 14 juillet 1789 :

– proposer des APS (autorisation provisoire de séjour sans droit au travail) au 55° jour de grève de la faim

– menacer par la police des grévistes de la faim qui refusent cette scandaleuse APS de les menoter et de les expulser

– refuser la régularisation de Monsieur Assarar, alors qu’il a travaillé à dans cet endroit hautement symbolique qu’est la TRU pendant six ans

– jeter des sans papiers, dont Monsieur Assarar, à la plaine Méo comme des  » encombrants  » au milieu des crottes de chien , au 48° jour de grève de la faim

– ne pas régulariser Monsieur Chatioui Hassan, alors qu’il est désormais paralysé d’une face, alors que dix membres de sa famille vivent en France, que huit parmi eux sont de nationalité française

– ne pas régulariser Monsieur Zegalem A. (alors qu’il n’a plus la fonctionnalité de ses jambes) et dont le père a travaillé en France jusqu’à la retraite.

Des exemples de ce type sont légion parmi les cent cinquante sans papiers en lutte pour la dignité.

Toutes ces pratiques ont un nom : LE MEPRIS, et c’est justement contre le mépris que se sont révoltés les Sans-Culottes, sans lesquels le préfêt Richer n’aurait même pas de poste aujourd’hui.

Ce sont des procédés indignes, qui font le jeu du front national, et qui sont l’exact opposé de l’esprit et de la lettre de la révolution de 1789 et du vote massif du 5 mai 2002 pour faire obstruction au faschisme.

A l’heure où le préfêt Richer invite les associations, syndicats et personnalités à une cérémonie le 20 juillet 2003 à 11 heures pour  » à l’occasion de la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat Français et d’hommage aux  » Justes  » de France  » il devrait avoir la pudeur d’avoir un minimum de cohérence, c’est à dire de mettre en conformité ses paroles et ses actes ! On ne peut pas jouer avec la vie des  » Justes  » que sont les grévistes de la faim sans papiers et prétendre commémorer  » les victimes des crimes racistes et antisémites  » de l’Etat Pétainiste.

Monsieur Richer, la fidélité à la mémoire  » des victimes des crimes racistes et antisémites  » de l’Etat Français, c’est de régulariser les 150 sans papiers en lutte. La fidélité à la mémoire de 1789, c’est de régulariser les 150 sans papiers en lutte.

Bourse du Travail de LILLE, le 13 Juillet 2003

Merci à la Croix Rouge pour les formations aux premiers secours, qu’elle dispense à 7 sans papiers et 4 soutiens.

Programme de la semaine:

Lundi 14 juillet 2003 au 57éme jour

– Mgr Gaillot Jacques vient rendre visite aux grévistes de la faim à 11h à la Bourse et dans les hôpitaux.

– A 17h à la Bourse puis à la Place Sébastopol : manifestation commune CSP59, Intermittents et Confédération Paysanne.

– A 19h visite du Syndicat des Avocats de France (SAF) aux grévistes de la faim à la Bourse du Travail.

Mercredi 16 juillet au 59éme jour

Manifestation de la Bourse du Travail à 18h

Samedi 19 juillet au 62éme jour

Manifestation de solidarité avec les grévistes avec tous les partenaires du CSP59

Après les visites de Mgr Brunin et de l’Imam de la Mosquée de Lille sud, Omar Lasfar
Une veillée de prière réunissant Musulmans, Catholiques, Protestants et Bouddhistes dans la semaine