Il parait que 2003, c’est l’année de l’Algérie

. Parmi les festivités, il y a au moins une commémoration oubliée par les officiels.

Le 14 juillet 1953 – il y a cinquante ans – au terme d’une manifestation populaire, sur la place de la Nation à Paris,

les policiers ouvraient le feu, tuant sept manifestants paisibles

dont six travailleurs algériens. C’était seize mois avant le début de la Guerre d’Algérie. Ils étaient tous citoyens français.

Pour que la mémoire de cet assassinat collectif ne disparaisse pas dans les oubliettes de l’histoire, l’Observatoire des Libertés Publiques, Témoins, le
CLAIR, AC ! Rhône, DiverCité, Ici et Là-bas vous demandent d’assister au dépôt d’une gerbe de roses rouges…

… au pied du Veilleur de Pierre, place Bellecour à Lyon, le lundi 14 juillet 2003 à 18 heures,
l’heure du crime…

Commémorons une tuerie dont il n’existe nulle trace dans la mémoire officielle de la police parisienne : cela s’est passé le 14 juillet 1953.

Le préfet de police s’appelle alors Jean Baylot. C’est sous son règne qu’ont lieu des réintégrations de policiers révoqués à la Libération (une importante partie de la police française s’était mise aux ordres des nazis en organisant les grandes rafles de 1941 à 1944 et leur a même suggéré d’emmener enfants et vieillards juifs pour faire plus de chiffre) et que,
parallèlement, sont révoqués d’anciens résistants suspectés d’être communistes. Maurice Papon est secrétaire général de la préfecture de police.

Ce jour-là, le 14 juillet 1953, à l’issue d’une manifestation pacifique de 20 000 personnes, où participait le Mouvement pour le triomphe des libertés
démocratiques (MTLD) de Messali Hadj, six Algériens et un Français sont tués, place de la Nation, par les balles de la police, et une quarantaine de personnes sont blessées.

Un député UMP a déposé récemment un projet de loi aberrant visant à glorifier le colonialisme français en Algérie, alors que la France continue sa politique impérialiste en Afrique et réhabilite des collabos comme Papon. A côté de cela, le mouvement revendicatif est réprimé aujourd’hui, car il est dangereux pour le système capitaliste. Il est donc important de se
remémorer les combats pour l’indépendance algérienne, pour la liberté, et ses répressions, afin de déjouer les pièges réactionnaires et liberticides actuels.