INTERVENANTS :
– Membres du collectif
– Hélène FRANCO, Juge des Enfants, Vice -présidente du Syndicat de la
Magistrature
– Jean Danet, Professeur de droit pénal

Absence de perspectives, précarité, discriminations … constituent le quotidien des jeunes dits en difficulté qui sont les premières victimes de l’insécurité sociale. Faute de réponses probantes en termes de politique économique et sociale, les gouvernements qui se sont succédés ces dernières années multiplient les mesures sécuritaires qui renforcent la stigmatisation d’une partie de la jeunesse en la désignant comme une
nouvelle classe dangereuse. Le traitement répressif des émeutes dans les banlieues vient confirmer cette unique orientation. Une centaine de jeunes a été incarcérée à la suite de ces violences urbaines alors que la
majorité d’entre eux n’avait aucun passé judiciaire !
Dans ce contexte de repli sécuritaire, la Justice des Mineurs est peu à peu vidée de sa spécificité éducative notamment au travers des lois Perben 1 et 2 qui privilégient les réponses répressives au détriment des mesures éducatives. Ainsi, la création de nouveaux délits, de nouvelles peines, l’abaissement de la majorité pénale à 10 ans… mais aussi la création de
Centres Fermés et des futurs Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs (EPM) marquent un véritable retour en arrière dans le « traitement de la
délinquance juvénile ».

D’énormes moyens sont consacrés à cette politique d’enfermement au détriment de la prévention. Ainsi, dans notre région, la construction de l’EPM d’Orvault conduira à doubler le nombre de places d’incarcération
pour les mineur-e-s alors que dans le même temps, le gouvernement proclame sa volonté de faire diminuer le nombre de mineur-e-s incarcéré-e-s. Pour cautionner cette politique, les EPM sont présentés par le Ministère de la Justice comme des lieux où enfin on pourrait « éduquer et réinsérer » ces jeunes. C’est une imposture car, sauf à vouloir soumettre ou redresser,
l’éducation ne peut être contrainte. Les jeunes en difficulté ont besoin, comme tous les adolescent-e-s, de se confronter au contexte de la vie en société et d’être soutenus sur le plan éducatif en s’appuyant sur le lien social.

Le collectif anti-EPM d’Orvault vous invite à venir débattre des transformations actuelles de la justice des mineurs et des solutions alternatives à la politique d’enfermement qui prévaut dans le « traitement de la délinquance » juvénile en compagnie d’Hélène franco, Vice-Présidente du Syndicat de la Magistrature et Juge des Enfants à Bobigny (93) et de Jean Danet, Professeur de Droit pénal à l’université de Nantes.

* Le collectif anti-EPM d’Orvault est soutenu par : La FSU 44, Union Syndicale Solidaire 44 (Sud Santé-sociaux), Syndicat des Avocats de France, la Ligue des Droits de l’Homme, la LCR, le MRAP, le Gasprom-Asti, le Collectif Action Sociale, le Collectif contre les Dérives Sécuritaires, AC Cun, AC Nantes, « La belle à perpèt »…