1,25 million de personnes sont aujourd’hui bénéficiaires du RMI (sans compter
leurs ayant droits): c’est une augmentation de 6,2 % pour la France
métropolitaine.

Cette augmentation est principalement liée au nombre d’exclus du régime
d’assurance chômage, qui ne peut qu’augmenter avec les mesures de contrôle des
chômeurs et les radiations, ainsi qu’avec la nouvelle convention d’assurance
chômage en cours de négociation.

L’accord Unedic, dont certaines déclarations syndicales montrent qu’il pourrait
être signé dès vendredi, réduirait encore la durée d’indemnisation tout en
imposant des formations obligatoires dans les métiers  » en tension « .

Quant à l’augmentation du nombre de Rmistes, elle a lieu malgré les mesures de
restriction pour les étrangers appliquées depuis 2003 (il faut bénéficier
d’une carte de résident pour avoir droit au RMI, et celle-ci est attribuée,
selon le bon vouloir des préfectures, au bout de 5 ans de présence avec un
titre de séjour d’un an).

Elle a lieu bien que nombre de précaires, parce qu’ils ont un conjoint qui a
des ressources, ne perçoivent absolument rien.

Le nombre de Rmistes explose malgré la mise en place des contrats aidés, qui
sont pourtant de véritables aubaines pour les employeurs. Non seulement ceux-ci
sont exonérés de charges sociales, mais les patrons touchent aussi le RMI de
leur salarié. Et même plus : un Rmiste hébergé ou locataire (soit 90% des
Rmistes) perçoit 374 euros. Les employeurs de CI-RMA ou de contrats d’avenir
toucheront 425 euros (montant du RMI sans déduction du forfait logement).

Le nombre de Rmistes explose. Et pourtant, les conseils généraux, qui gèrent le
RMI depuis 2004, ont généralement fait leur possible pour faire baisser le
nombre d’allocataires : convocations massives, y compris en plein été,
radiations, dispositifs de retour à un emploi non choisi et sous payé.

Tout ceci sera amplifié par le projet de loi de réforme des minima sociaux qui
sera examiné en janvier par le Sénat, après avoir été approuvé à l’Assemblée
Nationale. Ce projet de loi prévoit la mise en place d’un système de prime à
l’emploi largement plus désavantageux que l’ancien cumul. Selon les cas, unE
Rmiste reprenant une activité salariée perdra sur un an entre 1000 et 3000
euros par rapport au système actuel. Est également prévue la criminalisation
des Rmistes avec amendes en cas de fraude mais aussi de « déclarations
inexactes », ou encore un parcours d’insertion individualisé et obligatoire dès
l’entrée dans le dispositif. Et cela vise non seulement les Rmistes, mais aussi
les bénéficiaires de l’API (allocation parent isolé), qui sont en majorité des
femmes seules avec des enfants de moins de 3 ans.

C’est dans l’esprit d’un retour à l’emploi à tout prix qu’un accord cadre a été
signé il y a quelques jours entre l’Association des Départements de France et
l’ANPE. Celle-ci pilote déjà les contrats d’avenir et les CAE (contrat
d’accompagnement vers l’emploi).Cet accord permettra « le placement dans
l’emploi des bénéficiaires du RMI », c’est à dire un suivi renforcé et des
pressions pour que les Rmistes acceptent n’importe quel boulot.

…/…

Un retour à l’emploi ? Mais vers quels emplois ?

Outre le fait qu’il n’y a que 200 000 emplois (tous types de contrats confondus)
non pourvus au maximum sur toute la France, la politique menée par des
départements de droite comme de gauche montre bien qu’il s’agit d’emplois
précaires, de courte durée, mal payés et pénibles dans la plupart des cas.
Dans le Rhône, dirigé par l’UDF Mercier, des centaines de Rmistes ont été
convoqués pendant l’été pour faire les vendanges. A Paris, où le socialiste
Delanoë est Président du Conseil Général, l’insertion est largement
sous-traitée (et subventionnée) aux associations, qui proposent du travail
temporaire d’insertion ou CDD, par exemple pour rénover des HLM de l’OPAC.

Alors que les Rmistes ont des difficultés à se loger, à se soigner, à se
déplacer, à payer leurs factures d’électricité, à bien manger, l’insertion est
en train de se réduire à la seule insertion professionnelle contrainte, puisque
les formations choisies sont de plus en plus inaccessibles. La politique du
gouvernement et des départements, c’est toujours moins de revenu, c’est
toujours l’exclusion du RMI des jeunes de moins de 25 ans, des étudiants ou de
ceux qui vivent en couple avec un revenu supérieur à 520 euros. C’est moins de
droits pour les précaires, avec une insertion sociale qui se rapproche de
zéro.

AC ! se bat pour que les minima sociaux deviennent des droits personnels, pour
que leur montant soit revalorisé au minimum au niveau du SMIC et pour la fin
de leur interdiction aux jeunes et aux étrangers, pour l’accès inconditionnel
de tous à nos besoins fondamentaux: logement, énergie, transports, culture,
formation …

La colère des précaires monte, elle s’exprime dans tout le pays. Réquisitions de
richesses à Leclerc (Dijon) et à Lenôtre (Paris) le 3 décembre, occupations à
chaque date des négociations Unedic à Paris et à Toulouse, série
d’interventions dans les ANPE et les forums pour l’emploi à Rouen, prise à
partie du directeur de l’ANPE, Christian Charpy, à Nantes et à Paris : pas un
jour sans que les précaires ne s’expriment !

AC ! NANTES (Agir ensemble contre le Chômage et la précarité)

21 allée Baco, 44000 NANTES. Permanence le mardi et le jeudi de 16 H. à 18 H.
Tél. : 02.40.89.51.99 Portable : 06.77.21.31.22 Em@il : ac.nantes@free.fr
Site : http://ac.eu.org