LA TOLERANCE ZERO

Petit Robert rencontre Ledka le Scarla.
Petit Robert : « Bonjour Ledka le Scarla ».
Ledka le Scarla : « Ouèch P’tit Rob ! Ca roule ? Qu’est-ce-t’as, t’es kéblo ?
– Si je bouge trop, tout mon savoir va changer, et après je ne saurais plus tout.
– Ah oué, parce que tu sais tout toi, t’as plus rien à apprendre alors ; tu dois te faire yéch mon frère !
– Oui.
– Eh ! dit moi toi qui sait tout, ça veut dire quoi racaille ?
– Populace méprisable.
– Et populace méprisable, ça veut dire quoi ?
– Populace, c’est le bas peuple. Et méprisable, c’est des gens hautains qui considèrent la populace comme indigne d’attention.
– Ah oué ! les cums de la France d’en haut qui s’prennent pour des stars. Qui s’la raconte, et qui calculent pas la France d’en bas. Eh y zon l’droit de faire ça ?
– Non, la constitution nous dit que la république est une et indivisible et que le peuple est souverain.
– Ah la carotte mon frère ! Et racisme ça veut dire quoi ?
– C’est un peuple qui fait croire aux autres qu’il est la race supérieure.
– Ah oué ! un genre de France d’en haut light quoi ! Et pourquoi y veulent faire ça ?
– Eh bien dans l’antiquité…
– A Saint Ouen ?
– Non avant Jésus Christ.
– C’est qui ce cum ?
– Un personnage de la bible.
– Eh ! C’est quoi la bible ?
– Un livre.
– Ah oué ! comme Tintin et Milou !
– Laisse moi continuer ! Donc dans l’antiquité, il y avait des cités où les gens passaient leur temps à discuter, à écrire des livres…
– Y s’faisaient pas yéch à bédave dans les cages d’escaliers ?
– Non.
– Et, Pourquoi ?
– Parce qu’ils avaient des esclaves qui travaillaient pour eux, ils les appelaient les barbares parce qu’ils ne parlaient pas comme eux
– Barbarbar !
– Par exemple, les Romains avaient des esclaves gaulois Qu’ils appelaient barbares. Mais au fil des siècles, ceux-ci ont imité leurs maîtres.
– Ah oué ! Un peu comme maintenant quoi ! Des jeunes imitent des keufs qui imitent les gouvernants. La tolérances zéro, ça devrait commencer par la France d’en haut quoi !
– Au Moyen-Âge, on a utilisé une invention extraordinaire…
– Ah oué, c’est quoi !
– Le grand Maître surveillant tout le monde avec l’œil de Caïn qui lisait dans toutes les pensées.
– Oh trop fort ! même avec la caméra de surveillance, on fait pas mieux !
– Le peuple d’en haut n’avait plus besoin de surveiller celui d’en bas, et ceux qui n’acceptaient pas étaient condamnés pour infidélité.
– Oué ! un autre genre de racisme quoi ! Après ça ya eu des copieurs, c’est pour ça qui ya eu plusieurs d’yeux , y zon du se marave !
– Rien ne dure, tout se transforme ! Nous arrivons à la Renaissance, où l’on commence à envoyer le peuple d’en bas en Amérique, en Afrique… pour éviter qu’il ne se venge sur le peuple d’en haut, envoyer le ressentiment sur des boucs émissaires…
– Oué ! Comme nous dans les cités quoi !
– Les nouveaux esclaves n’ont pas la même langue, pas d’âme, pas la même couleur. Tu remarqueras que la couleur est plus difficile à imiter !
– Oué ! Mais nous on sait que c’est un gros plan de mytho ! On aurait pu les lancebas ces tarbas d’en haut,
– Le problème, c’est que ceux qui écrivent les livres, s’ils veulent les vendre, ils n’ont pas intérêt à critiquer le système d’en haut. Donc, ils ont appelé bougnoules les sénégalais, puis les magrébins… Ensuite l’esclavage a été aboli, mais les terres n’ont pas été redistribuées.
– Ah oué ! C’est pour ça que les pauvres, c’est les queblas chez les riquains !
– Oui ! Pas de réforme agraire, et un nouveau maître l’argent. Le Dieu économie permet de continuer à piller les richesses de l’Afrique.
– Ah oué ! C’est pour ça que mon daron, il est venu ici.
– Au milieu du 19iéme, on a abandonné les expériences de cité ouvrières fouriéristes, car elles engendraient de la déliquance.
– Ah oué ! Les cums d’en haut, ya un bail qu’ils le savaient. Les técis en dehors des villes avec la bédave en plus ! Ah oué ! c’est pour ça que Scarface c’est un immigré ! Mais comment y font leur magouille ?
– Dans les paradis fiscaux tout ce beau monde se côtoie : politique, vendeurs d’armes, patrons de multinationales, mafieux…instrumentalisant les raisons des Etats en soi-disant guerre permanente.
– Ah les chétanes !
– En 1793, le mot étranger avait un sens différent…
Ah oué ! Les clandos c’étaient les chétanes d’en haut. On va te débloquer P’tit Rob !