Ah! Votre santé…

 » Vaut mieux être riche et bien portant !.. »

Bulletin N°1 Novembre 2005

ahvotresante@webpratic.zzn.com

Ah! Votre Santé c/o CNT/AIT interco, maison des associations 2 bis rue Albert de Mun 44600 St Nazaire
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Mefiez-vous des publicités
Sur une plaquette de présentation d’etablissement pour handicapés on peut vous faire miroiter la présence de nombreux médecins et spécialistes, or, il ne s’agit bien souvent que de quelques heures de présence ou de vacations pour des dizaines de patients.

Etonnant non ?
Suite à un signalement de dysfonctionnements ou de traitements pour le moins douteux dans une maison pour handicapés dont le conseil général est administrateur.
Réponses à ce signalement :
1/ De la part du conseil général: « Le conseil générale n’est pas compétent pour intervenir… »
2/ Le procureur: « Cette affaire … ne relève pas de ma compétence ».
3/ La DASS: « A d’autres préoccupations »

Le saviez-vous ?
Des services de soins dits médicalisés pour handicapés manquent cruellement d’infirmiers (en fait, en dehors des heures de bureaux, il n’y en a quasiment pas). Les médicaments (neuroleptiques lourds) sont distribués par du personnel sans qualification qui en cas d’erreurs de traitements, de malaises ou d’accidents des patients hésiteront beaucoup à déranger l’infirmière qui elle-même reflechira bien avant d’appeler le médecin ou le SAMU.
Dans certains services pour handicapés, les couches sont soigneusement comptées et le personnel chargé d’économiser. (On pourrait penser que celui-ci s’amuse à changer les patients par plaisir). Que faire en cas de diarrhée ? Que faire pour qu’ils urinent moins ? Ne plus les hydrater ? Les laisser macérer dans leurs souillures ? Les prix de journée payées devraient pourtant couvrir quelques couches par jour !

Devoir de réserve, pour protéger qui ?
Lorsque vous constatez un usage abusif d’alcool sur le lieu de travail, par du personnel ayant en charge des patients. Si vous demandez un conseil discret à une association d’anciens alcooliques (surtout si la présidente est une ancienne alcoolique de la boite) vous avez droit à un blâme.
Lorsque vous constatez que pour un même secteur, donc un même prix de journée, certains patients bénéficient beaucoup moins d’activités, de sorties, de séjours en camps… que
d’autres, vous avez l’esprit mal tourné.
Remercier des collègues qui ne signent pas une pétition à votre encontre est blâmable.
Demander l’aide d’associations humanitaires ou d’aides aux patients serait manquer à son devoir de réserve.

Qu’en pensez-vous?
Pour des syndicalistes, il n’est pas admissible de se désolidariser et de désapprouver un collègue maltraitant ?
Certains syndicalistes en CDI (Contrat à Durée Determinée) se déchargent du travail merdique et des horaires qui vont avec, sur des CDD (Contrat à Durée Indeterminée) ou intérimaires.
Lutter pour une augmentation de salaire au pourcentage creuse les différences entre les salariés. Une même somme demandée pour tous serait plus juste.
Travailler pour le service Public serait un honneur si nous servions la population sans condition de fortune ou de situation.
Le service public doit rester au service du public et les travailleurs servir la population et non l’institution.

Cherchez l’erreur:
Dans un etablissement, le travailleur de jour à une base de travail hebdomadaire de 35 heures, si l’on retire congés, RTT, récupérations… il effectue 1505 heures par an. Dans ce même établissement, le travailleur de nuit à une base de travail de 32,50 heures hebdomadaire. Or celui-ci travail sur un roulement de 4 nuits de 10,50 suivi de 4 repos. Ce qui donne déjà, par semaine : 4X10,50 = (42:8)X7 = 36,75. Si on compte les heures annuelles (en enlevant les congés qui sont moins nombreux la nuit) cela donne 1680heures. 175 heures de plus annuellement pour base hebdomadaire prétendue à 32.50 ?
De plus pour la « journée » de travail sans paye pour la solidarité le travailleur de nuit donne 10,50 heures.
Qu’est ce qu’on sert sur les tables de négociations ?

USAGERS, TRAVAILLEURS EN CDI, EN CDD, PRECAIRES OU CHOMEURS TOUS SOLIDAIRES !
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A Votre Santé

Travailleurs invisibles dans leurs familles, les femmes sont appauvries par des emplois indispensables à la société que nul ne songe à payer à leur juste valeur.
Aides à domicile, aides ménagères, auxiliaires de vie, aides soignantes, toutes ces professions s’exercent au seins des institutions ou au domicile des personnes dans des conditions inacceptables pour ceux qui exercent ces emplois comme pour ceux qui en sont bénéficiaires.
Les aides soignantes à domicile, pour des salaires de 1000 euros, doivent fournir leur véhicule personnel utilisés comme véhicule de fonction de l’entreprise.
Quelle belle économie faite sur le dos des salariés qui paient ainsi I’outil de travail assurant sur leur temps de loisir l’achat l’entretien, le remplacement devant même trouver et financer le prêt nécessaire à l’achat du véhicule.
Leur temps de trajet entre l’entreprise et le premier malade, soit il parfois d’une demi-heure 4 fois par jour soit 2 heures en tout n’est pas pris en compte dans leur temps de travail, les kilomètres à moitié remboursés et les réunions de travail prises sur le temps de soins des malades ou menacé de l’être sur leur temps personnel. Nulle astreinte infirmière prévue le dimanche ou les jours fériés mais parfois un portable confié à l’une des aides soignantes cumulant alors la responsabilité sans supplément de salaire ni compétence particulière de la répartition des malades en cas d’arrêt maladie d’une des collègues ou de tout autre problème.
Comment imaginer que des personnes soumises un rendement par nombre de malade, réinstituant le travail à la pièce aboli par la loi, puissent apporter la qualité de soin nécessaire à des personnes âgées elles même précarisées et isolées à leur domicile comme en maison de retraite ou nul ne se soucie de ces vieillards transformés en matière première rentable.
Une fois de plus les femmes sont la solutions et la surcharge de travail qu’on leur impose en plus des bas salaires et des risques que représentent ces professons sur leur santé témoigne que la mauvaise gestion des politiques de vieillissement de la population va se faire leur leur dos.
Combien d’entre nous sont victimes ou auteurs d’accidents de la route liés à notre rythme de travail. Ces risques ne sont même pas comptés comme accidents du travail si les horaires sont dépassés par une soignante surchargée de boulot.
Nous refusons d’être complice de cette organisation systématique de la maltraitance de nos anciens qui nous est imposé par des conditions et des cadences de travail indigne d’un pays riche brandissant sans vergogne à la tête de ses populations les plus pauvres les droits de l’homme et la démocratie.
Quel respect pour ces personnes déplacées de leur domicile, perdant tous leurs repères et bousculées dans des rythmes de soins où elles n’ont plus contact que quelques minutes pressées d’un soignant débordé qui ne pense qu’à boucler au plus vite sa tâche pour tenir le planning lui lui est imposé. Quelle pauvreté aux domiciles des personnes âgées de plus en plus dépourvues matériellement, vampirisées par un système de maintient à domicile si coûteux que les plus pauvres ne peuvent plus rester chez eux. A la maison comme au travail les femmes restent majoritaires dans la prise en charge des malades et des personnes âgées. On aurait pu penser que la création d’organismes employant du personnel formé et salarié améliorerait les conditions de vie des femmes et des personnes dépendantes. En réalité, les conditions de travail auquel nous sommes soumises portent atteinte aux personnes auprès de qui nous assurons des soins et dégrade nos conditions de vie, mettant en danger notre propre santé.
UNE A.S. LA ROCHELLE
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St-Nazaire, le 22.09.05

Lettre ouverte à
Médecins Sans Frontière

Madame, Monsieur,

J’ai bien reçu vos informations sur la faim dans le monde et particulièrement la souffrance des enfants. C’est vraiment insupportable et surtout horrible d’injustice quand on connaît les gaspillages de notre époque:
-Surproductions détruites pour sauvegarder les cours.
-10% de la population possédant 85% des biens.
-Les productions et impôts des travailleurs utilisés pour enrichir les hauts fonctionnaires, fournir des aides au patronat ou entretenir des guerriers (quand on sait que la famine est la conséquence des guerres et du mauvais partage des richesses !)
Alors nos dons ne suffiront jamais si la logique capitaliste perdure, puisque le but même du capitalisme est le profit à tout prix, même celui du sacrifice horrible de ces enfants. Pas plus que n’arrangera le sort des humains le droit d’obtenir quelques miettes tombées sous la table des riches.
Aussi, même si je reconnais vos actions (une misère soulagée n’a pas de prix). Je consacre autant que je peux d’énergie à soutenir ceux qui par leurs combats luttent contre l’oppression et l’exploitation par toutes leurs force et leur intelligence. En France, des militants tels que ceux d’Action Directe par exemple, qui ont combattu, donné leur énergie, risqué leur vie pour faire cesser ou réduire les exactions des affameurs ou assassins des pauvres sont maintenus emprisonnés toute leur vie.
Je souhaite que vous parveniez à soulager le plus de misère et surtout que les générations futures connaîtront un monde plus juste ou chacun recevra le minimum vital. Nous en avons les moyens si les biens sont partagés. Pour cela nul besoin de se tuer à la tâche une quinzaine d’heures utiles par semaine suffiraient.
Fraternellement. CT
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Hôpital 2007… En chantier !
Après le plan Juppé de 1995 et la création par ordonnance d’une superstructure technocratique devant encadrer et gouverner le système sanitaire, via l’ARH (Agence Régionale d’Hospitalisation), on assiste de façon accélérée à un remaniement de grande ampleur sans précédent de ce secteur vital. La France, de la gauche plurielle à la droite s’est engagée il y a quelques années à se conformiser à l’exigence de soumission aux critères de marché de tous les actes rythmant la vie des services publics. La Santé et l’Education Nationale étant particulièrement visés. Toutes les politiques actuelles vont dans ce sens. Ainsi derrière la décentralisation se profile une deterritorialisation des lieux d’hôspitalisation devant ainsi échapper au contrôle municipal et être pris en main par une technostructure supérieure d’orientation libérale. Lorsque de pseudo-experts, en réalité intéressés par l’accession à la chefferie des nouveaux pôles sanitaires, indiquent qu’ils faut fermer 200 hôpitaux de proximité, c’est de cela qu’il s’agit. Ainsi lorsqu’une résistance locale permet d’éloigner un plan de fermeture d’un hôpital, un nouveau directeur y est envoyé avec la mission occulte (promotionnelle pour lui) de tout faire pour liquider la structure. Par exemple en fermant des lits faute de soignants, tout en refusant de nouvelles embauches sur des postes pourtant existants et budgétés. Ce genre de directeurs peut s’appeler, au choix un liquidateur, voire un « killer ». Ainsi l’ancienne PDG de chez Danone se retrouve aujourd’hui Directrice de l’Hôpital Tarnier à Paris… Le plan hôpital 2007, déjà en chantier permanent car les décisions de déstructurations sont déjà prises et doivent s’appliquer, c’est aussi la transformation du statut des médecins hospitaliers. Désormais ces derniers seront nommés par la direction sur des critères de soumission aux impératifs administratifs.
Ils seront licenciables à tout moment par les directions et auront un choix restreints de postes qu’ils ne pourront refuser sauf à démissionner. Les médecins hospitaliers ne seront plus salariés mais payés à l’activité (Tarification à l’activité) selon des critères conformes aux lois du marché. Ceci encouragera la concurrence et la guerre des médecins contre les médecins et des services contre les services. De quoi sonner le glas du service public. De quoi assujettir le système de soin aux impératifs dictés par le marché.
En psychiatrie l’enjeu est de soumettre la psychiatrie afin qu’elle abandonne ses soins aux vrais patients psychiatriques (trop improductifs) et qu’elle devienne l’auxilliare obéissant du sécuritaire et de la conformisation. Les schizophrènes dépendant n’auront alors qu’à mourir dans la rue.
Du côté de la sécurité sociale, tout est cadeau pour les laboratoires privés: de nouvelles molécules très chères sont remboursées, alors que les anciennes peu coûteuses et ayant fait leurs preuves sont elles déremboursées, une façon de les liquider. Mais il faut que les petits fassent place aux grands! Ne vous étonnez donc point du trou de la sécu, il est structurel et alibi à le creuser d’avantage!
La finalité de tout cela: éliminer, en soignant moins bien, tous ceux et celles dont le système économique n’a plus besoin (pas même comme consommateurs). Il n’y a plus de plein emploi, seuls les plus forts des précarisés doivent tenir, c’est marche où crève! Les autres sont en trop, ils doivent mourir plus vite.
La santé c’est un système à trois vitesse: une santé payante pour ceux qui peuvent payer, une santé standardisée aux plateaux techniques réduits pour la masse de travailleurs précarisés, et pour les autres, une santé à la bonne grâce de la charité! Mieux vaut ne jamais être malade…

YM – CHI Clermont.