La renégociation de l’assurance-chômage et la réforme des
minima sociaux partent d’un présupposé : les chômeurs et les
précaires auraient trop de droits et en abuseraient…
Le fait qu’AC ! (Agir ensemble contre le chômage et la
précarité) continue de voir affluer dans ses permanences,
chaque semaine, des dizaines de chômeurs et de précaires,
montre que les abus ne sont pas là où l’on pense.
Rappelons par ailleurs que les Assedic ne sont pas une oeuvre
de charité ; tous les chômeurs ont, à un moment ou à un autre,
cotisé aux Assedic et ont donc apporté leur écot à ce qui leur
revient de droit.
A l’heure où les « partenaires sociaux » et les pouvoirs publics
s’organisent de leur côté au mépris des premiers concernés,
nous avons choisi de vous présente, jour après jour, le
quotidien des personnes accueillies dans nos locaux.

Mlle B est intérimaire depuis plusieurs années. Ayant
travaillé plus de 910h en 12 mois, elle s’est inscrite aux
Assedic, sous le régime intérimaire. Celui-ci permet en
théorie aux intérimaires de toucher un complément
d’allocations chômage les mois où ils ont eu peu ou pas du
tout de mission. Comme tous les chômeurs inscrits à l’ANPE,
les intérimaires doivent déclarer le cas échéant le nombre
d’heures travaillées et le salaire perçu. Tous les mois, à
partir des informations dont elle dispose, Mlle B déclare donc
ses missions. Mais très régulièrement, elle reçoit des Assedic
des avis de trop perçus avec parfois des menaces de
recouvrement judiciaires. Après avoir essayé en vain d’avoir
des explications par téléphone, nous décidons d’aller
collectivement dans son agence Assedic. Le responsable de
l’Assedic, après avoir tenté de remettre en cause le droit à
l’accompagnement des usagers, reçoit Mlle B et un militant
d’AC !. Nous découvrons alors les subtilités du régime
intérimaire : les entreprises de travail temporaire n’éditent
les attestations Assedic complètes qu’un mois et demi après la
fin de la mission. L’intérimaire est donc confronté à un choix
qui de toutes façons le désavantage : soit il déclare en fin
de mois une estimation de son salaire, avec le risque que
l’attestation de la boîte d’intérim fasse apparaître un
salaire plus important, entraînant le recouvrement d’un trop
perçu (qui sera prélevé sur les prochaines allocations), soit
il attend l’attestation définitive pour être payé par
l’Assedic. Le complément n’étant versé que lorsque le salaire
est faible, l’intérimaire aura alors son allocation au plus
tôt deux mois après… Par contre, les charges mensuelles
(loyer, déplacements, etc…) doivent bien être payées tous les
mois !

AC! Paris Air Libre
23 bis rue Mathis 75019 Paris M° Crimée
01.40.09.27.49

Permanence pour et par des précaires
tous les mercredis de 14h à 17h30