Voici le texte d’appel avec les premiers signataires, accompagné de la
présentation envoyé à la presse, cité dans Libération (voir fin de
message) d’aujourd’hui et qui a été qualifié par les médias d’opération
Ramuleau. Il a réussi par le nombre de signatures recueillis à répondre
à une attente en dépassant les lignes de clivages souvent factices
internes aux partis, syndicats, associations pour sans doute espérer
déboucher sur un renouveau du débat politique, en prenant clairement ses
distances avec le social-libéralisme tout en acceptant le débat de la
relation aux institutions. Cet appel aura de nombreuses conséquences
politiques. Il a déjà eu comme premier effet, la sortie du PS de
François Simon , tête de liste du PS à Toulouse, ou d’avoir accélérer le
départ de l’aile gauche du MRC de Chevénement avec des personnes comme
Eric Halphen.
Je laisse à chacun et chacune le temps de se faire sa propre opinion à
la lecture de l’appel et des signataires.

Jérome

Vous pouvez encore le signer en envoyant un mail à
alternative-gauche@club-internet.fr

Voici une toute première liste des signataires de l’appel « Pour une
alternative à gauche », 500 noms réunis en quatre jours. Il s’agit bien
de signatures individuelles. Cette liste se caractérise par la diversité
de ses signataires : diversité d’engagement (des militants politiques,
des syndicalistes, des militants associatifs, des intellectuels, des
journalistes, des artistes, des membres de comité de rédaction de revues
; diversité politique (des alternatifs, des communistes, des
socialistes, des Verts, des militants d’extrême-gauche et du MRC, ainsi
que des membres de différents groupes et formations, nationales ou
locales, ou des militants d’appels divers) ; diversité géographique.

APPEL POUR UNE ALTERNATIVE A GAUCHE
Nous sommes des militantes et militants politiques, associatifs ou
syndicaux, des élu-e-s locaux, nationaux et européens, artistes,
intellectuels, journalistes… Nous décidons de créer une coordination
permanente pour une alternative politique à gauche, résolument
antilibérale. Nous appelons à ce que de telles coordinations se
démultiplient localement.
La planète est menacée par la mondialisation capitaliste qui plonge des
pays dans le chaos, menace l’existence de milliards d’individus et
l’équilibre écologique. Ici, nous affrontons une offensive brutale
contre les retraites, les services publics et, demain, l’assurance
maladie. L’attaque se poursuit contre les chômeurs et les précaires.
Tous les salariés – et en premier lieu les femmes – sont victimes de la
concurrence généralisée et de la course au profit. Les petits
agriculteurs disparaissent sous les coups d’une politique productiviste
et exportatrice à tout prix, également ruineuse pour les paysans du Sud.
Dans la phase actuelle du capitalisme, le vivant, la culture,
l’éducation et toutes les activités humaines ont vocation à être
transformées en marchandises. Dans le même temps, les discriminations
fondées sur l’origine, le genre ou la sexualité sont renforcées par le
retour de l’ordre moral et la dérive sécuritaire. Profit, contrôle
social, guerre : nous refusons cet avenir.
Face à cela, les mouvements s’amplifient, dévoilant de plus en plus
nettement les enjeux de société chaque fois sous-jacents, rejetant
massivement la logique libérale et les rapports de domination, portant
haut l’exigence d’un autre monde. La mobilisation du printemps 2003 est
étonnante par sa durée, nouvelle par sa jeunesse, riche de ses
rencontres entre secteurs de la population qui habituellement
s’ignorent. Le gouvernement est passé en force, mais n’est pas tiré
d’affaire : la contestation reste soutenue par l’opinion publique et a
permis une réappropriation large du débat politique. Pourtant, le
mouvement social profond, qui ainsi se construit et s’affirme, vient
régulièrement buter sur la détermination des pouvoirs en place,
gouvernement et Medef associés. Il a besoin d’un prolongement politique.

La politique menée de 1997 à 2002 à l’initiative du Parti socialiste a
été sévèrement rejetée, notamment parmi celles et ceux dont la situation
sociale est insupportable. Il faut tirer un bilan lucide du 21 avril
2002 et des échecs de l’alternance depuis 20 ans. Face à la droite, nous
affirmons notre refus complet de la pente du social-libéralisme et du
bipartisme. Le rassemblement à gauche n’est possible que s’il propose un
contenu social et politique rompant clairement avec le libéralisme. Il
ne peut se réduire à des accords tactiques de sommet et doit être
clairement enraciné dans la participation des citoyennes et citoyens à
la définition de tout projet. L’accompagnement de la mondialisation
capitaliste qui a dominé la politique du gouvernement de la gauche
plurielle est une impasse. La gauche social-libérale, convaincue que le
capitalisme est indépassable, est de ce fait même incapable de répondre
aux aspirations populaires et aux enjeux de société. Ceux qui ont voulu
les privatisations, les réductions d’impôt, la baisse des charges des
entreprises, l’Europe telle qu’elle va, incarnent un courant politique
dont la cohérence s’est affirmée à la tête de la social-démocratie
européenne. Si nous ne faisons rien, c’est l’extrême droite qui, un
jour, risque de troubler le jeu tranquille de l’alternance.
Pour que l’espoir revienne à gauche, il faut ouvrir une alternative
politique qui rompe avec la politique classique : élisez-moi et vous
verrez ce que je fais. La rupture doit porter sur le fond et sur la
méthode. L’alternative à gauche, ce sont d’abord des propositions qui
montrent que les politiques libérales ne sont pas les seules possibles ;
c’est, au bout du compte, un projet social à dessiner collectivement.
Cela ne peut se faire ni dans la soumission des organisations du
mouvement social aux partis ni dans leur mutuelle ignorance. Un travail
politique commun est nécessaire, pour lequel les uns et les autres sont
également légitimes et que chacun prolonge dans son rôle propre. Les uns
et les autres (syndicats, partis, associations, etc.) sont
indispensables à la définition du projet comme à sa mise en oeuvre.
L’alternative, c’est aussi une autre façon de faire, car la crise de la
représentation politique est patente. Si l’on ne remet pas radicalement
en cause l’éloignement de l’immense majorité de la population des
processus d’élaboration, de décision et de contrôle, si les formations
politiques ne changent pas de posture et de fonctionnement à cet égard,
les propositions alternatives auront du mal à voir le jour ou resteront
lettre morte. Face aux logiques institutionnelles, il est temps de
favoriser de nouvelles pratiques démocratiques pour aider les habitants
de notre pays à intervenir toujours plus, à s’organiser, à être les
acteurs de leur vie. Rompre les isolements, soutenir les luttes, les
faire entendre y compris dans l’arène institutionnelle qu’il faut
profondément transformer: voilà l’objectif.
Pour construire cette alternative, nous décidons d’oeuvrer à la
convergence de toutes celles et de tous ceux qui refusent de se résigner
au capitalisme. Il ne s’agit pas de créer un nouveau parti, mais un
cadre de débat et d’initiatives communes. Ni plus, ni moins. D’ores et
déjà, les sensibilités que nous réunissons se côtoient régulièrement
dans les mobilisations. Nous avons eu l’occasion de défendre des
positions voisines pour les droits des femmes, les libertés, contre les
discriminations et pour l’égalité des droits des migrants et des
étrangers, pour les services publics, les 35 heures sans les concessions
au Medef, les retraites, la défense et l’amélioration du droit du
travail, l’augmentation des minima sociaux et des salaires, de nouveaux
rapports Nord-Sud, la défense du climat, des ressources en eau potable
et de la biodiversité, contre le pillage des ressources naturelles,
contre la guerre en Irak… Ce n’est pas mince. Ce n’est pas tout. Nous
avons des différences et des divergences sur beaucoup de sujets
importants que nous ne dissimulerons pas. Elles seront, au contraire,
matière à débat public. Mais nous avons la conviction qu’elles
n’empêchent pas que nous réfléchissions et agissions ensemble.
C’est pourquoi nous décidons de nous coordonner, dans le respect des
identités de chacun, pour le débat et pour l’action. Cette coordination
permanente et souple n’a pas pour objet de se substituer aux
organisations politiques existantes qui se réclament de la gauche
anti-libérale. Mais il est nécessaire de constituer un lieu commun de
confrontations et d’initiatives politiques. Nous y discuterons de ce qui
fâche, mais nous consacrerons plus d’énergie encore à approfondir ce qui
nous rapproche. Nous ferons connaître, chaque fois que possible, des
prises de positions communes. Nous mènerons ensemble dès campagnes
politiques. Nous discuterons de la manière d’inscrire cette démarche
dans les élections de 2004. Nous chercherons toutes les occasions de
rassembler des millions de personnes autour de « l’alternative à gauche
». Dans l’esprit de ce qui nous rassemble, nous organiserons des
rencontres publiques dès la rentrée prochaine.

Premiers signataires :

ABBAD Robert, ADAM Etienne, AGHABABAI Syamak, ALAMARTINE Françoise,
ALAOUI Hafid, ALAUX Jean-Pierre, ALFONSI Gilles, ALLAIRE
Marie-Elisabeth, ALLEGRAUD Jocelyne, AMARD Gabriel, AMIRSHAHI Pouria,
ANDREANI Tony, ANDROS Josiane, ANGOT Michel, ANIESA Tonio, ANSART
Karine, AOUNIT Mouloud, ARHAN Yannick , ARIES Paul, ARNEGUY Janie,
ASSANTE Vincent, ASSOULINE Daniel, AUBERT Olivier, AUDUC Arlette, AUTAIN
Clémentine, BACCHUS Nicolas, BARBAZANGES Jean-Marie, BAREY Jean-Jacques,
BARTH Armand, BATAILLARD Christiane, BATAILLE Jean-Pierre, BAUSERO
Pedro, BAVAY Francine, BECHU Claude, BECKRICH , BEGOC Eugène, BELKHOTJA
Tarik, BELLEGARDE Bruno, BEN Jean-Marc, BEN HIBA Tarek, BENABOUD Cécile,
BENARD Gilles, BENIES Nicolas, BERGE LAVIGNE Maryse, BERGER Denis,
BERNARD Franck , BEROUD Sophie, BERRUE David, BERTHO Alain, BEYNEL
Eric, BIESSY Romain, BIHL Agnès, BILLARD Martine, BILLIOTET Anne-Marie,
BIRSINGER Bernard, BIZOUERN Nadine, BLANCHARD Martine, BLANDIN
Marie-Christine, BLUTEAU Philippe, BOIFFIER Jean-Yves, BOISLAROUSSIE
Jean-Jacques, BOJKO Jean, BONNEUIL Christophe , BOSC Bernard,
BOUFFARTIGUE Paul, BOURGAIN Michel, BOUTAULT Jacques, BOUTES Francis,
BOUZID Ahmed, BOVIS Rémy, BRAFMAN Jean, BRAOUEZEC Patrick, BRAUD Alex,
BREMOND-SALESSE Isabelle, BREUILLET Daniel, BRODY Patrick, BROUDIC
Jean-Jacques, BRUN François, BUCAS Français Anne, BUISSON Michel,
BUNALES Roger, CADEZ Bruno, CAHEN Michel, CALABUIG Bernard, CANDIER
Laure, CANEPA Bruno, CANTAL-DUPART Michel, CARON Bernard, CARROY Yves ,
CHAMPION jacques, CHARDINE Joël, CHAUMERON Jean-Claude, CHEMLA
Dominique, CHEREAU Isabelle, CHIVOIS Marie-Claude, COLLIN Denis,
COMBESQUE Marie-Agnès, CONTE Francine, COPETTI Gianfranco, COQUEREL
Eric, CORBIERE Alexis, CORDIER Anne, CORONADO Sergio, COTTA Jacques ,
COTTEL Gabrielle, COTTON Jean-Pierre, COUDERC Amaury , COURS-SALIES
Pierre, COURTADON Gérald , COUSIN Jean-Gilles, CUNIN Marcel, DALGALIAN
Gilbert, DARCEAUX Christian, DARRE Patrick, DAUCE Noël, DAUVERGNE
Raymond, DAYOT Daniel, DAYOT Liliane, DE RUSS Pierre , DE SAINT-DEO
Valérie, DEBALS Didier, DEBONS Claude, DELAPIERRE François, DELARUE
Christian, DELATTRE Michel, DELBENDE Anne, DELEPINE Didier, DELLA SUDDA
Bruno, DELLA SUDDA François, DELORCA Frédéric, DELPHY Christine, DENTAL
Monique, DESCAMPS Raphaël , DESPRETZ Gérard, DESRUMEAUX David, DETHYRE
Richard, D’HERMIES Suzanne, DIEHLMANN Françoise, DIGNAC Yannick, DION
Bruno, DONTAINE Alain, DUBARRY Véronique, DUBIEN Roger, DUBOIS Loïc ,
DUFOUR Ian, DUGUET Vincent, DUPARC Jean-Paul, DUPOND Cédric , ELMAS
Hasan, ENDEWELD Marc, EPELOIN Sophie, ESCOT Magali, ESMIOL Roger,
Espagne Vincent, ESTANO Bernard, ESTRAGON Gérard, ETIEMBLE Fernand,
EVERAERE Bernard, EYRAUD Laurent, FAIVRE André, FARBIAZ Patrick, FECCI
Marie-Jo, FERAL Henri, FIANT Michel, FILOCHE Gérard, FIOLE Jean-Louis,
FITAMANT André, FLACHER Bruno , FLAMENT Gilbert, FLAUTRE Hélène, FLEURAT
Dominique, FLORIS Bernard, FONTAINE Jacques, FORESTIER Yann , FORTIN
Jérémie, FRACHON Olivier, FRAGER Dominique, FRETELLIERE Gérard, FRIGOUT
Gweltaz, FRITZEN Rémy, FULLANA Jean-Manuel, GAILLARD Marcel, GALLAND
Françoise, GANTIN Karine, GARCIA Danielle, GARELLI Pierre, GARNON
Patrick, GARO Isabelle, GASCUEL Didier, GAUTHIER Elisabeth, GAYRAL
Pierre, GEAY Bertrand, GELOT Didier, GENE Raymond, GENEVEE Frédérick,
GIBERT Florence, GICQUEL Marc, GIGAND Michel, GINESTE Pierre, GIROD
Alain, GIROD Pascale, GIRY Thomas, GLEIZES Jérôme, GRAUX Alain ,
GRELET Stany, GRIVEAU Jean-Louis, GROSDOY Augustin, GRUENET Alain, GUEDJ
Jérôme, GUES Marie-Noëlle, GUEYE Mustapha, GUEZE Philippe, GUIBERT
Bernard, GUICHARD Serge, GUILHOT Patricia , GUILLAUMET Franck, GUNTHER
Georges, HALPHEN Eric, HAMELIN Philippe, HAUDEBOURG Brigitte, HEBERT
Benoît, HEBERT Pierre, HEMON Pierre, HERBOUX Marie-Claude, HERVE
Nicolas, HORDE Max, JOLLET Anne, JOUVE Juliette, JUSFORGUES Julien ,
KERAMANE Nabila, KERLAN Marie-France, KOMOROWSKI Georges, KORZEC
Pierre, KOWAL Claude, KRIBI Hamed, KUNTZ Gilles, LABEYRIE Pierre,
LACHAUD Jean-Marc, LADA Pierre, LAFON Eric, LAFOURCADE Stéphane, LAGACHE
Richard, LALLEMAND Jean-Charles, LALOUETTE Roger, LANGLOIS Bernard,
LANGLOIS-MALLET David, LARUE Sylvie, LASCOUX Jean-François , LATAPIE
Maurice, LAVITOLA Emeric , LAVRAT Guy, LE BER Didier, LE BOURHIS
Jean-Louis, LE DUFF Jean, LE LAGADEC Jannick, LE NEOUANNIC Pascale,
LECLERC Patrice, LEDEME Pierre , LEGROS Alex, LEMAIRE Jean-Pierre,
LENIAR Roland, LEPLUS Cathy, LERICHOMME Jacques, LESAGE François,
LESTRAT Anne, LEVARD Laurent, LEVY Laurent, LHOMET Max, LIOT Dominique,
LIPIETZ Alain, LOMBARDI-PASQUIER Caroline , LONGERINAS Francois , LOPEZ
David , LORAND Isabelle, LORIDANT Chloe, LOUESDON Gaël, LOUIS Véronique
, LOUIS Pascale, LOUP Michele, MADROLLE Christophe, MAFFEIS Laurent ,
MAINGAULT Philippe, MANGENOT Marc, MANGEOT Philippe, MARANZANA Bruno,
MARCHAND-PROCHASSON Martine, MARCHILLE Jean, MARCU Alain, MARECHAL
François, MARIS Bernard, MARLIERE Philippe, MARTELLI Roger, MARTIN
Alain, MARTIN Christian, MARUCHELLI Fernanda, MAS Kya-Françoise, MASSE
Dominique, MAURO Claude, MEHL Didier, MELENCHON Jean-Luc, MENEHEM
Georges, MERIEUX Roland, MERME Henri, MESSAOUDENNE Madgid, MESSINA
Richard , MEYROUNE François, MIGNOT Dominique, MINENNA Michel, MOCCOZET
Laurent , MORE Eugène-Henri, MOREL Ricahrd, MORENO Hugo, MOSMANT Daniel,
MOULARD Régis, MOULIER-BOUTANG Yann, MOURIAUX René, NAÏM Antonia, NEUMAN
Alex, NOGUERES Dominique, NORMAND Gaëlle, OEHLER Serge, OLIVIER Jacques,
ORIOL Paul, OTTAVI Alain, OUESLATI Ramzi, PAGNOTTE Guy, PAINT
Jean-Pierre , PARCOLLET Marie-Françoise , PARKING Gustave, PAYSOKHAN
Nazy, PECHET Yves, PELLISSIER Jean-François, PENTOSCROPE José,
PEREAU-BEZOUILLE Gérard, PERINELLI Guy, PERRET Laurence, PERREUX
Jacques, PERRIER Gérard, PERRIN Evelyne, PETITJEAN Patrick, PEU
Stéphane, PEURIERE Gérard, PEYRON Jean-Louis, PIEL Gérard, PIGNOT Sonia,
PIRIOU Bruno, PLUTA Christine, POCRAIN Stéphane, PRENEAU Françoiss,
Préveral René , PROULT David, QUERBOUET Rémy, QUINTON Luc, RAFATJOU
Makan, RAMAUX Christophe, RAMDANI Hélène, RAUZE Marjolaine, REIGNER
Paul, REVOL René, REZNIK Claude, RICARRERE Vincent, RICHEZ Albert,
RIONDET Bruno, RIOT-SARCEY Michelle, ROBERT Jean-Marie, ROBERT Marc,
ROBIN Jacques, ROD Didier, ROMAND Joseph, ROME Daniel, ROMEAS Nicolas,
ROMET Daniel, ROSSI Eleonora, ROSSIGNOL Joseph, ROSSIGNOL Claude,
ROULLIER Isabelle, ROY Philippe , RUAS Jean-Claude, RUSSIE Laurent,
RYCKEBOER Edouard, SAEZ Sébastien, SAINT-ARNOULT Annie, SAINT-SAENS
Isabelle, SALA Bernard, SALESSE Yves, SAMARY Catherine, SANCHEZ
Danielle, SAROLEA Pascale , SCHALSCHA Bernard, SCHERER Nathalie, SELLIN
Jean-Christophe, SERIEYS Jacques, SERRA Luciana, SEVE Lucien,
SHEPPLER-DUBEAU Josiane, SIGALAS Pierre, SILBERSTEIN Patrick, SILHOUETTE
Cécile, SIMON François, SIMONIN Denis, SIMONNET Danielle , SIROT
Isabelle, SITBON Stéphane, SLAMA Serge, SPOEL Daniel, STAMBOULI Mylène,
STRUILLIOU Yves, SURDUTS Maïa, TALEB Claude, TASSEZ Thierry, TASSO
Nicolas, TEPPER Bernard, TERRAIL Jean-Pierre, THEOBALD Gérard, THOMAS
Olivier, TORCOL Séverine, TOUCHEFEU Claude , TOULERON Alain, TOVAR
José, TRICOT Catherine, TRICOT-DEVERT Sylvie, TRIGON Marcel, TRONCHET
Anne, VAKALOULIS Michel, VALLS Corine, VASSALO Patrick, VASSELON
Raymond, VERCKEN Nicolas, VERGNAUD Valérie, VERGNAUD Paul, VERGNAUD
Daniel, VERONESE Alain, VEY Daniel, VEZINHET Joël , VICUNA NAVARRO Juan,
VIDAL Aude, VIDAL Gérard, VIGIER Rudy, VILLIERS Claire, VINCENT
Jean-Marie, VOISIN Nicolas, VOLPINI Pierre, VOLPINI Marinette,
WEISSELBERG stéphane , WINTERHALTER Roger, WORTHAM Geneviève , ZARKA
Pierre, ZARKA Josiane, ZARROUGUI Toufik, ZEDIRI Malika, ZEMOR Michèle,
ZLOCH Julien, ZUNIGA Merche

Article de Libération avec ses erreurs o;)

Les antilibéraux se fédèrent loin du PS
Les socialistes, cibles implicites de leur «appel»rendu public hier.
Par Alain AUFFRAY et Pascal VIROT
mardi 01 juillet 2003

Le Ramulaud n’accouchera pas d’une souris. A en croire les principaux
animateurs de ce groupe, fondé le 10 juin dans la brasserie parisienne
Chez Ramulaud, l’appel, qu’ils ont rendu public hier, aurait recueilli
en un temps record près de 500 signatures (1). Militants politiques,
associatifs ou syndicaux, les recrues s’engagent à titre individuel et
proclament leur volonté de «créer une coordination permanente pour une
alternative politique à gauche, résolument antilibérale». A l’origine,
ce groupe a rassemblé une quarantaine de dirigeants de tout l’éventail
de la gauche radicale : des trotskistes de la LCR en passant par des
communistes, des Verts… Et même un socialiste en la personne de
Jean-Luc Mélenchon (Libération des 13 et 25 juin).
«Refus». L’«appel pour une alternative à gauche», principalement rédigé
par Yves Salesse, président de la fondation Copernic, veut tendre la
main au mouvement social qui «vient régulièrement buter sur la
détermination des pouvoirs en place, gouvernement et Medef associés». Ce
mouvement «a besoin d’un prolongement politique». Il ne s’agit pas non
plus de «créer un nouveau parti mais un cadre de débat et d’initiatives
communes», pour «oeuvrer à la convergence de toutes celles et de tous
ceux qui refusent de se résigner au capitalisme». Sans que son nom soit
écrit, le Parti socialiste est accusé des pires maux. «La gauche
sociale-libérale, convaincue que le capitalisme est indépassable, est
(…) incapable de répondre aux aspirations populaires et aux enjeux de
société.» D’où un «refus complet» de glisser sur «la pente du
social-libéralisme et du bipartisme». Les signataires annoncent enfin
leur décision de se constituer en «coordination permanente et souple»
qui organisera des rencontres publiques «dès la rentrée». Ils ne cachent
pas leur volonté d’«inscrire cette démarche dans les élections de 2004».

Signer un tel appel «ne pose aucun problème» à Jean-Luc Mélenchon,
ancien sénateur de l’Essonne et coleader du courant socialiste Nouveau
Monde. Selon lui, le PS «ne peut pas être réduit à sa caricature
libérale», version Laurent Fabius ou Dominique Strauss-Kahn. Si les
communistes refondateurs, dont Roger Martelli, directeur de la revue
Regards, n’ont éprouvé aucune difficulté à parapher le texte, la
direction du PCF a hésité à s’engager. Elle le fait du bout des lèvres à
travers la signature du maire de Bobigny, Bernard Birsinger, membre du
comité exécutif du parti. «Ce n’est pas une prise de distance», précise
Olivier Dartigolles, présent, au nom du PCF, à la première réunion du
groupe.
Allergiques. Chez les Verts, la situation est plus complexe. Gilles
Lemaire, secrétaire national, et Yves Contassot, porte-parole, n’ont pas
rallié le manifeste pour éviter une nouvelle crise interne entre
partisans et adversaires d’un rapprochement avec le pôle de radicalité.
Issu de l’aile gauche des Verts, Lemaire n’est majoritaire que grâce au
soutien du courant «pôle écolo», dont les militants sont allergiques à
l’extrême gauche. En retrait, il entend montrer qu’il n’a pas l’ambition
d’entraîner tous les Verts derrière lui et laisse à ses amis Alain
Lipietz, député européen, et Martine Billard, députée de Paris, le soin
de s’afficher avec les antilibéraux.
Parmi les autres signataires verts, une demi-douzaine de responsables
proches de Noël Mamère (dont Francine Bavay et Patrick Farbiaz). Mais
comme rien n’est simple chez les Verts, l’ex-candidat à la
présidentielle s’est abstenu de signer lui-même, sans doute pour ne pas
trop irriter ses amis «voynétistes». Qui considèrent qu’aucune
alternative ne pouvant se construire sans le PS, l’initiative du groupe
Ramulaud est vouée à l’échec.
(1) Dont celles de Jean-Pierre Alaux (Gisti), Mouloud Aounit (Mrap),
Clémentine Autain (adjointe apparentée PCF au maire de Paris), Patrick
Braouezec (maire PCF de Saint-Denis), Claude Debons (CFDT), Gérard
Filoche (PS), Olivier Frachon (CGT), l’ex-magistrat Eric Halphen,
Philippe Mangeot (Act Up), Dominique Noguères (LDH) ou Claire Villiers
(FSU).