Alors même que l’emploi continue de se précariser et assure de moins en moins des moyens d’existence convenables (un tiers des sans domicile est employé, la catégorie des « travailleurs pauvres » explose) ; alors que l’ immense brutalité des inégalités de richesse occasionne un soulèvement d’une partie de la jeunesse des banlieues auquel on prétend répondre par la proclamation de l’état d’urgence et des promesses. d’emploi ; le gouvernement et ses partenaires « sociaux » préparent un nouveau durcissement des conditions de vie faites à tous ceux dont l’existence dépend à un moment ou un autre du droit à une allocation chômage.

Parce que l’intermittence assure encore une certaine continuité de droit et fait ainsi figure d’alternative à la précarité, elle est à nouveau directement visée : après avoir diminué la durée d’indemnisation avec le protocole Unedic de 2003, on veut augmenter le nombre d’heures d’emploi nécessaires à l’affiliation. Une « politique de l’emploi culturel » normalisatrice prévoit une série de mesures destinées à restreindre le nombre d’intermittents : contrôles et sanctions des structures les plus fragiles, octroi de subventions conditionné au volume d’emploi permanent, numéro d’objet .. (cf. Nous avons lu le rapport Guillot)

La convention chômage actuelle produit progressivement ses effets d’éviction (sorties vers le RMI, l’ASS ou rien, politique de radiations) et autant d’ économies sur le dos des chômeurs précaires et intermittents ; à tel point que les prévisions budgétaires de l’Unedic, malgré un déficit annoncé de 14 milliards, tablent sur un retour à l’équilibre financier. Mais, cette fois encore, l’argument comptable du déficit sera employé pour réduire les droits (baisse de la durée d’indemnisation, durcissement des conditions d’accès). Aujourd’hui, alors que leur nombre ne cesse d’augmenter, des centaines de milliers de « chômeurs employés » actuellement indemnisés par les Assedic, travailleurs précaires dont le revenu dépend à la fois de salaires et d’ allocations chômage (intérimaires, intermittents, saisonniers, employés en CDI en activité à temps réduit, autres travailleurs précaires, .), sont particulièrement visés par cet argument du « surcoût ».

La politique de l’emploi détruit toujours plus les protections des salariés (CNE, explosion du nombre de CDD, flexibilité accrue) Les chômeurs sont dénoncés comme des parasites et des profiteurs d’un système pour justifier de nouvelles mesures de contrôles et de radiations de plus en plus aberrantes et catastrophiques (convocation mensuelle à l’ANPE de tous les demandeurs d’emploi) C’est cette même logique de l’emploi à tout prix et du déni de droit qui est à l’ouvre avec le RMI, une étape va être franchie demain 9 novembre, avec la présentation au conseil des ministres d’une loi de réforme du RMI : contrôles et radiations seront accélérés pour forcer les allocataires à accepter n’importe quel emploi, à n’importe quel prix (RMA, contrats d’
avenir)

Face à ces attaques, nous appelons tous, les salariés, intermittents, chômeurs, précaires à rejoindre les collectifs et structures existants et à en créer de nouveau, à s’organiser pour que rien en puisse se décider sans les premiers concernés.

C’est de nos vies dont il s’agit. Nous ne sommes pas des variables d’ ajustement

Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile-de-France 14-16 quai de Charente 75019 PARIS www : cip-idf.org