Le géant du matériel informatique Hewlett-Packard, ne manque pas d’argent, mais prépare son avenir à la façon capitaliste, dans un environnement capitaliste pour restaurer sa compétitivité e, maintenir ses parts de marché menacées par la concurrence (Dell en particulier).
Après avoir licencié sa PDG précédente, le groupe vient de racheter l’éditeur de logiciels Peregrine Systems pour 425 millions de dollars, le spécialiste du stockage AppIQ, et la filiale néo-zélandaise de Capgemini. De manière complémentaire, il a décidé un gigantesque « plan de restructuration » : les licenciements viseraient 10% de ses effectifs dans le monde, soit 14 500 salariés en Europe, en Amérique du Nord, en Asie et au Moyen Orient. La filiale française serait particulièrement concernée avec 1 240 emplois supprimés, dont de nombreux travailleurs qualifiés baptisés « cadres », mais sans autorité hiérarchique.
Alors qu’il s’agit d’une offensive patronale d’envergure internationale, les responsables CFDT, CFTC, CFE-CGC, FO et CGT se limitent à la France, en font un problème français. Alors que seule une lutte de classe résolue pourrait empêcher cette décision patronale, les chefs syndicaux appellent à des débrayages impuissants d’une heure et sèment des illusions criminelles sur le gouvernement français. Ils organisent des manifestations avec des élus MDC et UMP et imposent parfois qu’elles soient silencieuses, ce qui a pour effet inévitable de décourager les travailleurs.
Tout en n’offrant que des perspectives inefficaces et mensongères aux salariés, les directions syndicales françaises se sont réunies le 23 septembre avec la direction de la filiale française durant plus de trois heures. Au lieu de refuser tout licenciement, elles ont accepté de « négocier » pour, prétendument, réduire leur nombre :
Le plan HP a soulevé un tollé depuis une semaine dans l’Hexagone. Sous la pression des syndicats, les pouvoirs publics (président de la République, gouvernement, élus locaux, …) se sont en effet relayés pour dénoncer «l’inacceptable» avec comme objectif de peser sur la direction pour qu’elle atténue son plan de restructuration. (FO, 23 septembre)
Qui peut croire que les élus UMP, Chirac, de Villepin et Sarkozy sont soucieux d’éviter des licenciements ? Non seulement des dizaines de milliers de travailleurs ont été chassés de leurs postes sous Chirac, mais ce gouvernement vient de créer un contrat qui permet de licencier durant deux ans.
« Atténuer le plan », c’est accepter la restructuration, c’est admettre les licenciements. Et quand on accepte d’emblée des milliers de licenciements, on est rarement en mesure de les limiter. Il y a urgence à ce que toutes les organisations syndicales concernées appellent à la grève générale l’ensemble des travailleurs de la firme multinationale.
Les travailleurs d’HP doivent s’adresser à leurs sœurs et frères exploités des autres pays et imposer, par leurs assemblées générales, à toutes les organisations syndicales du groupe la grève générale pour arracher : Pas un seul licenciement ! Si la direction s’obstine : Contrôle ouvrier sur toute l’entreprise ! Expropriation des actionnaires de HP !
Groupe Bolchévique le 25 septembre 2005 . site internet : www.revolution-socialiste.info