Front unique en défense des 14 postiers du CTC de Bègles
_ Bas les pattes devant nos camarades !
_ Levée de toute sanction !

Des grévistes traités comme des criminels
_ Le GIPN (groupement d’intervention de la police nationale) a été mis sur pied, soi disant, contre le grand banditisme et le terrorisme. Le 26 mai 2005, un commando du GIPN armé et cagoulé, intervenait contre des grévistes du centre de tri de Bègles-Bordeaux, prétextant une « séquestration avec violences ».
_ Dans les jours qui suivirent, l’employeur prenait des sanctions : 14 postiers étaient mis à pied et suspendus de fonction. En outre, il saisissait le justice pénale : 9 d’entre eux étaient mis en examen sur plainte de La Poste.
_ Les postiers grévistes risquent des peines de prison et de fortes amendes. Surtout, certains sont menacés de perdre leur emploi. Les 7 et 8 juillet, six militants syndicaux (3 CGT dont le secrétaire de section et 3 SUD dont le secrétaire de section) sont convoqués en commission centrale de discipline au siège de la Poste, à Boulogne. La sanction demandée est la révocation. Quant au contractuel, il est convoqué le 20 juillet en commission consultative paritaire. La sanction demandée est le licenciement.
_ Il ne s’agit pas d’une affaire locale. La direction bordelaise a reçu l’aval, sinon la consigne, de la direction nationale.
_ La direction de la Poste veut briser toute résistance aux plans de privatisation et d’exploitation du gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy
_ En retardant le départ de quelques cadres, nos camarades se sont défendus, comme travailleurs, et ont fait changer la peur de camp durant quelques heures. Voila ce que les patrons et leur ministre de l’Intérieur ne peuvent tolérer.
_ La direction de la Poste veut frapper vite et fort pour faire taire toute contestation et toute résistance à sa politique de casse des statuts et de division du personnel, de restructuration des services et de privatisation. Elle veut faire un exemple pour impressionner les postiers et museler toute opposition afin d’appliquer ses plans :
– Cap qualité courrier, ses dizaines de fermetures de Centre de Tri et ses 60 000 suppressions d’emplois ;
– Cap relation clients au Réseau Grand Public ;
– Mise en place de la Banque postale.
_ Au-delà de la Poste, c’est l’ensemble de la classe ouvrière qui est visée. L’ennemi n’est pas aux Etats-Unis ni à Bruxelles, il est dans notre pays. La Poste a une autorité de tutelle qui la couvre et l’encourage dans cette voie : c’est le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy. Le Préfet de Gironde n’a pas envoyé le GIPN sans le feu vert de son supérieur : c’est Sarkozy, ministre d’Etat et chef de l’UMP.
_ La violence est avant tout celle de la minorité exploiteuse et des ses mercenaires
_ Les chefs des partis bourgeois (dont un a même torturé) qui échappent à la justice d’une manière ou d’une autre, les patrons qui licencient par milliers ou ont empoisonné à l’amiante coulent des jours tranquilles et confortables. Mais quand des ouvriers et les employés qui n’ont que leur force de travail à vendre montrent leur force collective en faisant grève et en retenant les représentants de la direction qui les exploite et qui privatise, ils sont traités comme des bandits dangereux.
_ Par contre, l’amiante n’a été interdit en France que trente ans après les autres pays. En 2003, 41 673 cas de maladies professionnelles ont été reconnues. Chaque jour, se produisent 2000 accidents du travail avec interruption d’activité, au total 750 000 accidents du travail déclarés ont donné lieu à un arrêt de travail en 2003, dont 661 décès. Parmi eux, 181 ouvriers du bâtiment (INRS, 2005). Le non-respect des règles d’hygiène et de sécurité est sanctionné dans 1,2 % des cas (Management, mai 2005)
_ La minorité capitaliste a besoin de la majorité laborieuse pour engranger des profits monstrueux et mener un train de vie que personne n’imagine. Mais la majorité quand elle retrouvera confiance en ses capacités, quand elle aura un parti digne de ce nom, sera à même de se débarrasser de cette minorité parasite et d’organiser le travail et la production selon un plan établi pour satisfaire les besoins de tous.
_ Tous les gouvernements bourgeois d’Europe et du monde renforcent l’exploitation, liquident les acquis (sécurité sociale, retraites, allocations chômage…) et tentent d’empêcher les travailleurs de prendre conscience de leur force, tentent de les isoler et de les intimider.
_ A peine désigné, le nouveau gouvernement a annoncé de nouveaux cadeaux aux patrons, une mesure de privatisation de Gaz de France et plus de flexibilité pour les travailleurs (« contrat nouvelle embauche »). Il n’a pas eu besoin de constitution européenne pour cela, pas plus que son prédécesseur n’en avait eu besoin contre nos retraites, contre les remboursements santé, contre l’enseignement public.
_ Le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy diminue le nombre de fonctionnaires dans l’éducation et aux impôts, il ferme des lits d’hôpitaux, mais il continue à inaugurer des prisons, à recruter à tour de bras des militaires de carrière, des gendarmes, des policiers, des gardiens de prison, des juges, des espions… Moins de dépenses sociales mais de plus en plus d’Etat comme appareil de répression, moins de libertés démocratiques mais plus de violence étatique : et certains appellent cela « le libéralisme », alors que l’Etat bourgeois est omniprésent.
_ Cet Etat policier n’est pas conçu pour protéger les lycéens contre les voyous, pour aider les grands-mères et les petits-enfants à traverser les rues en toute sécurité, pour dépister les riches qui fraudent le fisc et encore moins pour punir les patrons qui bafouent le droit du travail et qui licencient les représentants du personnel…
_ Ce gigantesque appareil répressif est chargé de maintenir l’inégalité et l’injustice d’une société où le capital exige de plus en plus des travailleurs qui ont un emploi, tout en rejetant au chômage 4 millions de travailleurs ; il sert préserver l’ordre impérialiste mondial avec des porte-avions ruineux et des troupes françaises en Afghanistan et en Côte d’Ivoire.
_ Voila pourquoi la police intervient contre les lycéens, contre les immigrés sans-papiers, contre les grévistes d’H&M, contre les postiers de Gironde. Voila pourquoi des juges condamnent durement des lycéens.
_ Assez d’implorer du « dialogue social » à la direction de la Poste qui envoie les flics et qui veut licencier et révoquer.
_ Tous les syndicats siègent au conseil d’administration de la Poste, moyennant grasse rétribution. Comme si on pouvait être à la fois du côté des salariés (être un vrai syndicat) et du côté du patron (participer à l’organisme qui dirige l’entreprise).
_ Au lieu d’exiger la levée de toute sanction et l’abandon des procédures disciplinaires à la Poste comme des procédures judiciaires devant la justice pénale, les sommets de SUD et de la CGT, en particulier ceux qui cogèrent La Poste, rampent devant la direction de La Poste et supplient le gouvernement de mieux… appliquer sa politique :
_ Le problème, c’est le dialogue social, les moyens que La Poste veut mettre pour y parvenir, et l’emploi à un moment où le gouvernement déclare appeler à une mobilisation nationale pour l’emploi… La Poste a des responsabilités particulières… (Déclaration des administrateurs CGT et SUD, Conseil d’administration de la Poste, 2 juin)
_ La fédération SUD pleurniche pour « le retour à des relations sociales normales », ce qui revient à condamner la séquestration des cadres par les syndicalistes du centre de tri.
_ La fédération de la CGT n’appelle pas à la grève, dans son tract du 29 juin, mais dépose seulement un préavis ; elle dit « non aux sanctions, oui aux négociations » alors que l’objectif est de faire reculer la Poste et le gouvernement, en obtenant l’abandon de toutes les procédures et la levée de toutes les sanctions.
_ La fédération CFDT est complice par son silence de la direction de la Poste. La fédération FO met sur le même plan le patron qui envoie les flics et les travailleurs qui luttent. Dans un tract titré : « Non à la violence Oui au dialogue ! », elle déclare :
Force Ouvrière considère que la violence d’où qu’elle vienne n’est jamais une solution en soi, la répression policière non plus…
_ Le « dialogue social » de la direction de La Poste, de Chirac et de Sarkozy vise à ce que les appareils syndicaux acceptent de discuter leurs plans pour les faire avaler aux travailleurs.
_ Organisations syndicales, exigez ensemble la levée de toutes les sanctions !
_ Aux PTT comme dans les autres secteurs, en France comme dans les autres pays, tout ce que la classe ouvrière a obtenu, elle l’a arraché par la lutte collective, par le rapport de forces.
_ Quand les salariés défendent leurs emplois, leurs salaires, leurs conditions de travail, quand les travailleurs et la jeunesse se défendent contre la police et la gendarmerie, il ne s’agit pas de banditisme mais de légitime défense contre la précarité généralisée du prolétariat, contre les cadences de plus en plus insupportables, contre la pauvreté…
_ Les organisations syndicales doivent défendre les intérêts des travailleurs et protéger les militants qui sont en première ligne, comme nos camarades de Bègles attaqués par un commando policier et bien d’autres syndicalistes qui sont menacés par la direction de La Poste ou de France Télécom.
_ Pour ne pas subir les plans de La Poste et du gouvernement, il faut rompre avec eux, les faire reculer, réintégrer sans aucune sanction nos camarades de Bègles-Bordeaux et tous ceux qui sont réprimés. Les organisations syndicales, fédérations et confédérations doivent décider, dans l’unité :
– Pas un représentant du personnel au conseil d’administration de la Poste !
– Manifestation nationale au siège de la Poste !
– Grève de toute la Poste jusqu’à la levée de toute sanction et l’abandon de toutes les procédures !

4 juillet 2005
_ Groupe Bolchevik
_ pour la construction du parti ouvrier révolutionnaire, de l’internationale ouvrière révolutionnaire
_ Site internet : www.revolution-socialiste.info