Confédération Nationale de Travail
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Paris, le 2 juin 2005 :
Le mouvement social réprimé et traîné en justice :
le gouvernement perdrait-il le contrôle de lui-même ?

Après quatre mois d’une lutte acharnée, le mouvement lycéen est maintenant traîné en justice. Non content d’être resté sourd à un mouvement légitime, non content d’avoir fait voter une loi à marche forcée, non content d’avoir provoqué des violences policières lors des manifestations et des interpellations à la suite d’occupations, le gouvernement persiste et entend tout broyer sur son passage. Mercredi 1er juin, le verdict contre Samuel Morville, lycéen et membre de la Coordination Lycéenne, annonce 500 euros d’amende et cinq mois de prison avec sursis. Lors de son procès le 25 mai, le Procureur avait requis 200h de Travaux d’Intérêt Général ou 500 euros d’amende contre Samuel Morville, pour des faits que la partie civile a eu le plus grand mal à plaider. Des peines de prison, des amendes de plusieurs milliers d’euros ont déjà été prononcées contre des lycéen-nes interpellé-e-s lors de manifestations ou de blocage d’établissement. D’autres procès sont prévus. Mais d’ores et déjà, l’exercice même de la justice dérape ! Lors du procès de deux lycéens et d’un étudiant mardi 31 mai au Palais de Justice de Paris, une audience publique a été fermée à ce même public, refoulé violemment à l’extérieur du bâtiment. Trois avocats, en tenue, ont eux aussi été expulsés du Palais par les militaires…Le pouvoir perdrait-il tout contrôle de lui-même ?

Ainsi, les conflits se multiplient et la répression aussi ! La semaine dernière, au centre de tri de Bordeaux, des faits graves et similaires surviennent. La Poste annonce la suppression de 48 emplois et le 26 mai, un rassemblement est appelé par les organisations syndicales. Les groupes du GIPN interviennent violemment. Les représentants du personnel (3 CGT et 2 SUD) ont été embarqués et placés en garde à vue ainsi que quatre autres salariés qui participaient à ce rassemblement de protestation. Cinq agents ont été assignés en référés, ainsi que les syndicats CGT, CNT et SUD pour « séquestration de moins de 7 jours, entrave à la circulation des personnes et entrave à la liberté du travail « . La comparution immédiate a eu lieu vendredi 27 mai à 18h00 et La Poste a été déboutée par le juge ! Malgré cela, La Poste les a suspendu sur le champ et ce sont maintenant 14 agents qui sont suspendus de leurs fonctions en attente de leur conseil de discipline. Ces 14 salariés ( syndiqués SUD, CGT et CNT) risquent évidemment de très lourdes sanctions.

Les salariés, tout comme les lycéens, n’ont commis qu’une seule faute : celle d’avoir des convictions syndicales et militantes et de s’opposer à des lois ou des décisions qui invalident l’idée même de service public !
Dans le même temps, une avocate est jetée en prison sous prétexte de lois liberticides dénoncées justement par les syndicats de la Magistrature, des prisons pour mineurs sont construites sur tout le territoire, un militant CGT de l’usine Daewoo à Longwy est lourdement sanctionné lors d’un conflit social pour des faits que la justice n’a jamais pu lui imputer. Des audiences publiques sont interdites. Des mineurs sont passibles d’incarcération.
Le mouvement social doit réagir ! Le gouvernement n’a plus les moyens de contenir les protestations sociales. Partout, des grèves éclatent. Partout, la répression est la réponse unique et criminelle d’un pouvoir que rien ne semble ébranler. S’agit-il de baillonnner la moitié du pays ?

Contre cela, le Centre de Tri de Bordeaux est en grève illimitée depuis dimanche 29 mai. Une grève nationale est d’ores et déjà appelée à partir de jeudi 9 juin par les syndicats CNT, CGT et SUD.
De son côté, le Comité de soutien aux victimes de la répression du mouvement lycéen appelle à un meeting le vendredi 10 juin à la Bourse du Travail à Paris et à une manifestation le samedi 11 juin à Paris 14h, République.

Contre la répression du mouvement social !
Pour l’abandon de toutes les sanctions disciplinaires, de toutes les poursuites judiciaires !
La CNT appelle l’ensemble des salariés et des acteurs du mouvement social à tenir des assemblées générales
et à voter la grève !