La désinformation qui a entouré la tentative de nous faire gober la Constitution Européenne est sans précédent dans l’histoire de la République.

Après coup et pendant que le Parlement letton, une marionnette de « nos » multinationales, approuve le Traité Constitutionnel Européen, les infos nous exposent brièvement les « innovations de l’Europe de l’Est » en matière de réglementation pratique du travail. On commence par nous expliquer que « L’hyper flexibilité y devient la norme ». Rien de moins.

Voir:

où on peut lire notamment:

« Le BIT, le bureau international du travail, vient de se pencher sur les conditions de travail en vigueur dans les dix nouveaux pays membres de l’union européenne.

L’hyper flexibilité y devient la norme. Elle a son coût social mais leur donne d’énormes atouts compétitifs. Les contrats à durée déterminée – 3 mois pas plus – sont de plus en plus fréquents. 1 actif sur 6 en Tchéquie. 1 sur 5 dans la grande distribution en Pologne. (…) Plus fort encore. Un même salarié peut disposer dans la même entreprise de deux contrats différents. Un contrat classique qui respecte les directives européennes. Et un contrat de travailleur indépendant qui permet au contraire de s’en affranchir. Et là, il n’y a plus de règle. Les charges sociales et fiscales sont réduites à la portion congrue. Le travail s’allonge autant que de besoin pour l’entreprise. La notion même d’heures supplémentaires s’estompe. Elles ne sont d’ailleurs que très rarement payées…. (dépêche Europe 1 du 2 juin 2005, ils auraient pu la sortir quinze jours plus tôt, et le BIT avant eux…)

En clair, il n’y a plus de droit du travail dans ces pays. « Nos » Hollande, Lipietz, Lang… ne le savaient-ils donc pas, lorqu’ils nous parlaient des « avancées sociales », etc… ?

Et les gouvernements de ces « pays qui ont choisi la liberté » ne semblent pas aimer, non plus, le droit de grève. Mais l’Union Européenne n’en fait pas un plat au moment de les accueillir.

On admet dans l’Union Européenne des états qui ne ratifient pas le droit de grève

Bien sûr, c’est à chaque pays de se doter des institutions qu’il juge opportunes. Mais on découvre avec étonnement qu’on a admis au sein de l’Union Européenne des pays qui n’ont pas à ce jour ratifié l’article 6.4 de la Charte Sociale Européenne sur le droit de grève et plus globalement d’action collective au travail, voir le point 4 dans:

 » Article 6 – Droit de négociation collective

En vue d’assurer l’exercice effectif du droit de négociation collective, les Parties s’engagent:

1. à favoriser la consultation paritaire entre travailleurs et employeurs;

2. à promouvoir, lorsque cela est nécessaire et utile, l’institution de procédures de négociation volontaire entre les employeurs ou les organisations d’employeurs, d’une part, et les organisations de travailleurs, d’autre part, en vue de régler les conditions d’emploi par des conventions collectives;

3. à favoriser l’institution et l’utilisation de procédures appropriées de conciliation et d’arbitrage volontaire pour le règlement des conflits du travail;

et reconnaissent:

4. le droit des travailleurs et des employeurs à des actions collectives en cas de conflits d’intérêt, y compris le droit de grève, sous réserve des obligations qui pourraient résulter des conventions collectives en vigueur. « 

Et, pour les ratifications, voir par exemple:

(pour la Pologne)

Surprenant, si on pense à Lech Walesa et à Solidarnosc… Et où étaient « nos syndicats européens » au moment de l’entrée de la Pologne dans l’Union Européenne???

A noter que cette Charte relève du Conseil de l’Europe et est censée être signée à ce stade, soit avant l’adhésion à l’UE. Mais, pour « nos élites », il y a plus important que le droit de grève… Encore un critère qui « va de soi ».

Sortir de l’Europe

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