Avec cet appel nous voulons reprendre et approfondir les points cités dans l’appel officiel. Pour nous il est important de ne pas prendre en considération les points de critique justifiés, comme le démantèlement social, la politique d’asile, la militarisation et la répression de façon isolée. Il faut les voir dans le contexte général du développement du
projet capitaliste européen et également le combattre dans ce rapport. Nous organisons notre campagne, les journées d’action et le camp autogéré dans cette optique et c’est dans cet angle d’attaque nous voulons également orienter l’organisation d’un bloc anticapitaliste à la manifestation centrale.

Avec Bruxelles et Strasbourg, le Luxembourg est le troisième siège important d’institutions européennes. Traditionnellement le pays a la réputation d’être un pays européen exemplaire. Conformément à cela, le programme de la présidence est ambitieux: le Luxembourg veut préparer, sur plusieurs plans, l’UE pour les exigences du futur et accessoirement clarifier la politique extérieure et les rapports avec les Etats-Unis. Pourtant, les points centraux sont l’économie et le financement. Ainsi le dit processus de Lisbonne, qui a comme but déclaré de faire de
l’UE l’espace économique le plus compétitif à niveau mondial, est un des thèmes principaux de la présidence.

Car si l’UE représente le projet capitaliste pour l’Europe en général, le Luxembourg représente la modernisation et la communauté des intérêts au sein de l’UE. L’Europe en tant qu’espace économique et politique compétitif et adapté à la concurrence mondiale et aux exigences de l’époque: c’est le thème de la présidence luxembourgeoise et aussi le point de départ pour notre critique. La politique répressive contre les réfugiés, la précarisation et la destruction des acquis sociaux, la militarisation, la répression étatique et la surveillance, le discours réactionnaire sur la formation d’une « nation européenne »… ces développements ne se passent pas de façon indépendante, l’un à côté de l’autre, mais se rejoignent finalement dans un même développement: mettre en forme l’espace Europe, intérieurement, extérieurement, économiquement et le doter d’une légitimation convenable. Notre exigence est donc aussi ambitieuse que celle du gouvernement: thématiser et attaquer le développement de l’Europe dans son ensemble- sûrement pas dans le sens du processus de Lisbonne, mais en partant d’une critique émancipatrice du capitalisme, exigeant l’autodétermination et le bonheur pour tous.

Nous voulons une résistance offensive qui ne s’arrête pas à des luttes défensives isolées. Et nous ne voulons sûrement pas que la contestation contre l’UE retombe dans des revendications régressives comme celle qui exige plus d’état nation. Car l’Europe capitaliste ne souffre sûrement pas d’un manque de nation ou d’état. Le vêtement des états nations traditionnels, devenu trop étroit pour les intérêts capitalistes, est uniquement échangé contre le grand manteau européen. Ils veulent construire une identité européenne positive, en opposition aux autres blocs de pouvoir mondiaux. Plus « humaine et collective » que le capitalisme individuel états-unien, plus « civilisée » que l’Orient fondamentaliste et plus « démocratique » que les héritiers ravagés et corrompus de l’Union soviétique. Cette image européenne, tirée par les cheveux et pourtant criée sur tous les toits, doit assurer une identification individuelle des citoyens avec les intérêts du superpouvoir européen et ainsi établir la légitimité politique de ces derniers. Le Luxembourg avec sa réputation de « nation européenne » joue un rôle d’avant-garde dans ce processus. Face à cela nous voulons relever l’importance d’une politique antinationale qui ne sert ni à l’identité nationale ni à l’identité européenne.

Nous voulons enfin en finir avec cette soap-opéra. Nous ne croyons pas en la farce d’un capitalisme à visage humain, nous ne voulons pas changer les acteurs, nous ne voulons pas non plus un meilleur scénario! Ce que nous voulons, c’est enfin arrêter tout ce programme, auquel nous tous avons déjà participé depuis beaucoup trop longtemps. Pour qu’il fasse noir pour qu’on recommence à penser pour nous même. Pour que nous puissions touTEs jouer le rôle principal dans nos propres vies. Pour l’autodétermination, le bonheur et une vie sans esclavage salarial et sans exploitation.

turn off european reality: Finissons-en avec le capitalisme!
Samedi 18 juin, à 15h à la Gare de Luxembourg-Ville

RISE; www.eurotop.lu; eurotop@gmx.net

Infos Pratiques sur la manif: www.turnoffeurope.tk (site de l’appel officiell)