A la suite de la manif antifasciste convoquée à Athènes par le milieu anarchiste (des groupes d’extrème gauche ont participé aussi) la répression et la violence policières se sont déchainées non seulement sur le cortège des manifestants (les violences débutèrent après la manif) mais un cartier entier du centre-ville réputé « siège », ou « dinseyland » (!) selon les Autorités, des « anarchistes »… Les flics sont entrés dans des squats, dans des endroits fréquentés par la jeunesse, des bars, où ils ont arrété littéralement tout le monde. Ils ont procédé à un énorme usage de « lacrymogènes » et chargé avec énormément de violence. Le mot qu’on entend circuler depuis hier pour tout ce qui s’était déroulé après la manif antifasciste (jugée par ailleurs comme très réussite, sinon impressionnante pour tous ceux qui y ont participé), est bien « pogrom ». La police a pénétré dans des appartements vides (où ils ont tout cassé). Ils ont arrété un nombre monstre des gens supposés « anarchistes » ou « subversifs » (plus de 100 personnes), dont 19 conduits à la justice. Pour les 13 d’entre eux (dont un mineur) les accusations sont assez graves. Les autres 6 ont été remis en liberté jusqu’au vendredi prochain.

Ces derniers temps les bandes fascistes, officiels ou non (notamment le groupe néonazi dit de « l’aube dorée ») ont attaqué plusieurs endroits qui appartiennent au mouvement, des squats notamment, avec intention homicide, mais aussi agressé dans les rues de la ville plusieurs anarchistes et gauchistes, et bien sur terrorisé des immigrés. La semaine dernière par ailleurs (le 10/5) un vigile employé d’un député du parti socialiste (ex-ministre) a transgressé ce qu’on appelle en Grèce « l’asile universitaire » en pénétrant en voiture dans l’école polytechnique (où la police n’a pas le droit d’entrer sinon à titre d’exception, comme en 1995 pour la première fois, quand 504 occupants anarchistes ont été arrétés, certains par la suite incarcérés, par les forces de l’ordre « démocratique »). Aux réactions des tous ceux qui venaient de rentrer d’une manif, le vigile a répondu en tirant avec un pistolet!!! Un camarade a été blessé sur la jambe. La faculté où se trouvaient les députés et autres personnes qui assistaient à la présentation d’un livre, a été occupée jusqu’au petit matin, pour que le nom du vigile soit d’abord connu, le Sénat condamne le fait ou incident (ce qu’ils ont fait avec indignation) et les occupants puissent partir en sécurité. La réaction des occupants anarchistes de l’université a été largement satisfaisante. On dit que la soirée du 19 mai la police et l’Etat ont répondu…