Le 29 mai prochain le référendum sur le traité constitutionnel européen aura lieu dans l’état français.
Emgann-MGI mène en Bretagne campagne sur ses propres bases sans rejoindre les comités pour un non de gauche. Le succès des réunions publiques que nous avons organisées jusqu’à maintenant (Lanester, Nantes, Douarnenez,…), le bon accueil que nous ont réservés les manifestants du prmier mai à Hennebont, Kemper, Nantes, Guingamp où nous avons diffusés plusieurs centaines d’exemplaires de « Combat Breton » nous conforte dans notre analyse et dans la justesse de notre point de vue. Il existe un espace politique en Bretagne permettant aux nationalistes et progressistes de faire entendre leurs voix, sans sombrer dans le camp des tenants du non tricolore ou dans celui des« ouiouistes » béats qui refusent de voir que ce traité est avant tout la victoire des états, camp où s’ébattent des nationalistes égarés et régionalistes Bretons.
Réunies à Pau à l’occasion de la fête internationale des travailleurs des délégations d’ Emgann (Mouvement de la Gauche indépendantiste), Endavant (organisation socialiste de libération nationale des pays catalans), Izquierda Castillana (Gauche Castillane), Ez Ezko Ekimena (initiative pour le non-gauche patriotique Basque), Choubenella Aragonista (Jeunesses Aragonaises) à l’invitation de Anaram Au Patac (Mouvement de la Gauche Révolutionnaire Occitane) ont rappelés leurs opposition au traité constitutionnel européen sur la base de l’argumentaire suivant :

En tant que peuples

1- le traité constitutionnel affirme que les états sont les véritables et seuls sujets de droit, et cela va à l’encontre des peuples et des personnes. Toute constitution n’incorporant pas le droit à l’autodétermination des peuples, condamne les nations sans état à la disparition ou à l’assimilation. Ainsi l’UE nie la diversité des peuples qui la constituent et transforme l’Europe en une prison pour les peuples qui ne disposent pas d’état propre.
2- Le traité constitutionnel en reconnaissant de façon officielle seulement les langues et cultures des états dominants nie la diversité linguistique et culturelle. Le traité viole les droits linguistiques et culturels de millions de citoyens européens

En tant que classe
3- Le traité n’incorpore pas la reconnaissance des droits sociaux de tous les habitants résidant dans leur territoire, qu’ils soient d’origine européenne ou non, puisqu’il n’inclut pas la dernière rénovation de la charte de Torino. De cette façon, de nombreuses conquêtes sociales reconnues dans différentes constitutions actuellement en vigueur seront laissées de côté : les droits à un emploi digne, à la protection sociale, au logement, à la couverture sociale, seront progressivement éliminées en application de toute constitution approuvée. Le traité constitutionnel garantit seulement les droits du capital, des secteurs financiers et de la classe patronale.
4- Le traité défend le modèle d’intégration économique néo-libérale, en favorisant la privatisation des services sociaux fondamentaux, tels que la santé, l’enseignement, l’assistance sociale, l ‘énergie, l’eau. La seule alternative réelle qu ‘elle propose est celle du secteur privé qui renonce à l’universalité des services sociaux.
5- Le traité ne garantit pas la participation des citoyens dans sa gestion et contrôle, et il établit une politique d’immigration qui nie les droits les plus fondamentaux aux personnes immigrant dans l’UE. En réalité, en refusant les droits pour tou(te)s , indépendamment du pays d’origine, le traité établit deux catégories de citoyens résidant dans l’Union.
6- Le traité n’intègre pas non plus la parité de genre ni l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. IL ne prend pas de mesures légales destinées à cette égalité, c’est-à-dire qu’il régularise la discrimination de genre. De plus les membres de la convention ont situé la parité hors des valeurs de la future Union Européenne.
7- Le texte constitutionnel proposé ne garantit ni la défense de l’environnement, ni le droit à un environnement propre et sain pour tous les citoyens, ni le droit des consommateurs, en établissant une politique sans aucun rapport avec le développement soutenable qui pourrait assurer un futur pour l’écosystème des nouvelles générations

En tant que démocrates et anti-impérialistes
8- Le traité répond à une stratégie strictement militaire et de réarmement. Cela implique que les frais militaires augmenteront au détriment des frais sociaux, puisque la mise en marche de la future armée européenne exigera des dépenses milliardaires qui profiteront seulement aux entreprises d’armement. Sa mise en marche intensifiera en plus le nouvel impérialisme européen à travers le monde, puisque les forces armées européennes garantiront les intérêts des multinationales européennes.
9- Le cadre constitutionnel que l’on nous propose établit que les états membres joueront surtout le rôle de garant de la sécurité interne de l’UE. L’espace de sécurité européen entraînera la limitation des libertés fondamentales au nom de la sécurité, de la justice et de la liberté. Les états dominants imposeront la pensée unique et réprimeront toute dissidence interne européenne au détriment de la démocratie et de la liberté d’expression.
10- Il est évident que le traité établit la politique de défense préventive tant dans sa politique de défense internationale comme sa défense interne. Une politique égale à la politique de défense des états-unis, bien que dans ce cas concret, cette politique se mène de la main de la coupole politique et militaire européenne. En ce sens, dans le cadre du traité, l’OTAN se maintiendra comme le centre de coordination de la politique mondiale, bien que l’armée européenne maintienne une certaine autonomie militaire.

Les organisations présentes à Pau ont souhaités rappeler leur volonté de reconnaissance du statut de prisonnier politique à tous les camarades emprisonnés pour leurs idées politiques progressistes et leur lutte quotidienne pour la reconnaissance de leurs droits.

Afin de s’opposer à cette constitution sur les bases du droit à l’autodétermination, sans mêler un tel « non »à celui de la gauche française (LCR, LO, MDC, PCF..) ou à celui de la droite (Villiériste, FN …), nous continuerons à faire campagne dans cette perspective.

Un des temps forts de notre campagne aura lieu le jeudi 26 mai à Rennes (20H30 maison du champ de mars) en présence de délégations internationalistes et de l’ancien député européen de la gauche indépendantiste Basque Koldo Gorrostiaga.

Pour Emgann-MGI Gael Roblin (Coordinateur de la campagne) 5 mai 2005.