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Quelques questions d’organisations prennent forme dans nos rangs (auto-défense offensive, si cet oxymore est toléré).

Les fafs se sont réorganisés, en force. C’est un fait. Couverts par une police visiblement goguenarde.
Fini les skinheads lumpen des 60’s et 80’s vivant essentiellement de ska, de mauvais alcool et de chicanes sur les terrasses de bar. Le temps est loin de la dépouille en Fred Perry à la sortie de skrewdriver. Nous avons pu voir à la manif identitaire, le gabarit des montagnes qui savataient (à plusieurs) au sol, des femmes, des mecs, sans être inquiétés par les flics.
Le rapport de force entre libertaires et néo-nazis vacille ! Les loups sont entraînés, leur rapport à la violence est dangereusement élastique, la limite est insituable : ultra-fascisme en un mot.
Bien plus costauds et armés que nos certes légitimes, mais fragiles slogans. Pour celles et ceux qui ont vu, comme moi, certains fafs lors d’expéditions punitives, se servir de cannes de golfes comme des battes en aluminium, savent de ce dont je parle.
Nous pouvons d’ailleurs nous demander si ce n’est pas sur ces chemises brunes que youtube fait le plus d’effet dans leurs tutos de self-défense (no comment). Ces édifiantes leçons de massacre s’adressent à la bleusaille et aux fafs décomplexés. La cible c’est nous (anarchistes, femmes, queer, lesbiennes ou non, trans, gays, punks dadas, mecs allumés, berbères en lutte, schizophrènes, migrants, toxicos en chute libre, tziganes, immigrés, juifs, mutants). Les cours de self-défense diffusés de plus en plus sur le net ne font réellement jouir que les nostalgiques de la cocarde. La thanatopolitique est en hausse.
La visée ? apprendre, non pas à se défendre mais à attaquer les opposants au système ordo-libéral et au concept de territoire national armé, peut-être même aller plus loin, trop loin… Des tutos de nervis « ivres de l’heure où viendrait à se constituer un putsch militaire » – Pour rappel : comment les ouvriers Bundistes du yiddishland firent-ils cesser les pogroms dans plusieurs shtetls ? en faisant face à leurs agresseurs. C’est à nous maintenant de faire face aux descendants de Charles Maurras (pour ne citer que ce sinistre protoplasme)

Le Covid « soutenu » par l’État (qui trouve là son bénéfice secondaire) nous a arraché de nos lieux d’entraînement, de nos squats (il en reste heureusement). Nul complotisme misérable dans mon propos. Il faut se réorganiser d’urgence : pour ceux qui le souhaitent, bien sûr — la liberté de choix reste un de nos principes — pour les autres qui désirent aller au charbon, trouver un squat suffisamment grand pour associer à nos théories révolutionnaires des pratiques d’auto-défense serait salutaire. Les usages de la violence au « premier degré » en situation d’urgence sont légitimes (façon de parler : nous haïssons la « discipline spartiate » presque autant que la mort), mais savoir mettre une droite (bien vissée) à la pointe du menton, des low-kicks, savoir se sortir d’une clé de cheville, savoir pratiquer un étranglement défensif (non mortel : qui sont les psychopathes ?) ne peut que renforcer nos liens entre anarcho-autonomes et amoureux de la liberté.  Apprendre les techniques de boxe anglaise (essentielles), user de techniques de lutte, de combat, a quelque chose de douteux mais en acquérir l’usage cela me semble inévitable pour défendre un(e) ou plusieurs camarades en détresse.  Au passage, nous mettrons la misère aux thuriféraires de la Swastika.
Les fascismes européens pullulent, donc il y a un truc à faire ici, à Paname pour ne pas laisser s’instaurer l’horreur.
Nous devons en passer par une nouvelle rage ! sans quoi les raclures de génération (nazie) identitaire vont (très vite) tenir le haut du pavé et s’imposer en maître sur les trottoirs où croupissent tant de stiffs.
Nous proposons, mais chacun peut proposer autre chose : tous les deux/trois jours un programme d’entraînement : l’art de l’esquive, la rotative en boxe suivie d’un crochet, le coup de coude en Muay thaï font des dégâts. Nous pouvons en user face aux nostalgique du bras tendu. Bref, rééquilibrer le rapport de force.

Armons-nous « d’outils » légaux, soyons encore astucieus.es.
Fini les ratonnades anti pédés, anti trans, anti femmes, anti anarchistes, anti arabes, anti asiatiques, anti blacks, antisémites, anti vagabonds, anti-fous, anti étrangers au sens le plus large. Et je ne hiérarchise pas les victimes ! je cite…
Le pacifisme nous affaiblit malheureusement, c’est une certitude. Les Panthères Noires l’ont compris très tôt, les Diggers aussi.
Que les choses soient claires : ne pas tendre la joue gauche, cela ne fait pas de nous des mercenaires, des Katangais, des bacqueux en miroir ou des barbares. Nous éxécrons la guerre, et il n’est pas dans notre intention de dresser un drapeau à l’aube, au son d’un clairon de merde. Mais de rendre coup pour coup, de nous défendre avec les mots, ET avec des uppercuts aussi, s’il le faut.

La dialectique est un ravissement pour l’intellect qui écoute, mais la dialectique ne sait pas boxer en reculant, ni placer un front-kick sur un faf de deux mètres. Cela vous semble-t’il cohérent ? il ne s’agit QUE de défendre nos territoires, nos libertés, nos amours, pas d’inventer « l’homme nouveau » !
Il s’agit de préparer une révolution qui ne se fera que selon « l’horizontalité du sillon » (Rancière )

Rappelez-vous : le 14 JUIN 2016 pas un faf n’a montré sa face. « Les chasseurs de tête » ont eu les foies.
Et plus loin dans l’histoire : Puig Antich, Duval, Durrutti, Varlin, Ascaso, Emma Goldmann, Jacob, Faure, Henry, Cafiéro, Makhno, Pouget, la Vierge rouge, Libertad, Rousseng, n’ont pas fait seulement que de parler du Grand Soir, fin des temps où l’État aurait disparu, ils ont aussi donné de leur sang. Reste que le futur est indécidable….
Si le projet vous tente, (bien entendu), parlons-en « entre nous » et méfions-nous des « balances » !
Il est temps de reprendre des forces ! le fascisme toujours avance par reptations et s’écoule comme une liqueur toxique, plus vite, toujours plus vite. Les nuits de cristal sont cycliques en Europe comme au Rwanda (Mittérand, ce Rastignac aux dents longues, il faudra un jour lui faire un sort, assez de légendes dorées).
Au passage, Je mets les staliniens et les identitaires dans le même sac.
J’abhorre la violence profondément, mais plus encore les lynchages de masse. La toute fin de « La nuit du chasseur » (1955) de Laughton, en fournit une image assez approchante. (chef-d’oeuvre) film à voir au ciné club le plus proche.
Défendons nos intégrités, j’ai trop vu de copines et de potes se faire défoncer par le GUD en 1990 rue d’Assas, dans une indifférence complice des passants. C’est pourquoi les mecs (je parle aux anarchistes), on a besoin de vous ! rappliquez, en tourbillon ; toutes les entités sont les bienven.u.es. (sauf les excités de la bastonnade venus défouler leurs pulsions). Notre approche est défensive et réappropriatrice. La rue, clamons-le à nouveau, appartient à ceux qui l’ont endurée.
Comme pour toute chose : L’art de la « castagne » s’apprend, et idéalement, nous devrions être bien plus qu’une dizaines mais plutôt quelques milliers, tant pis, nous ferons avec nos furies.
Au fait, savez vous comment est mort Missak Manoukian et ses « frères d’armes » ? La version « officieuse » ? qui donc les a vendus aux nazis : pour cela, voir d’urgence le court métrage bouleversant de Mosco levi Boucault « Des terroristes à la retraite  » ( en ligne sur le net) Il ne dure que 1H24 minutes. Une claque !

Vivre libre ou mourir

Les moutards de la « Panthère des Batignolles » et du vieux Belleville