En dépit de tous ces dispositifs inhumains infligés par les bottes d’une armée coloniale, le peuple palestinien n’a point cédé, il n’a jamais cessé de nourrir le besoin de se libérer du joug venimeux de l’oppresseur, vivant dans sa survie pour reprendre les rênes de sa liberté.  

Et pendant que règne le silence de la communauté internationale officielle vis-à-vis des arrestations, de l’emprisonnement arbitraire, des attaques sanglantes, de l’injustice, de la spoliation et la destruction des maisons et infrastructures palestiniennes, cette souffrance s’est accrue cette dernière année, avec les mesures préventives contre le coronavirus, et la baisse des activités économiques dans les territoires palestiniens. 

Très engagés en première ligne et d’une patience exemplaire pendant cette situation exceptionnelle, les travailleurs persistent à œuvrer au cœur du conflit. Ils exercent un rôle crucial dans notre société de sorte que les futures générations accèdent à un plus brillant avenir. 

Le nombre total des travailleurs palestiniens est estimé à un million de personnes, dont plus de 663 000 s’activent dans le secteur privé, ils sont les plus touchés par la crise du coronavirus, leurs salaires font vivre une population de quatre millions de Palestiniens (en supposant qu’au moins quatre personnes dépendent de chaque travailleur). Ils sont les premières victimes de cette pandémie, dans les chantiers, les champs, et les usines israéliennes, sans obtenir des droits compensatoires, par la perte de leurs emplois suite à la baisse des activités économiques. 

Le syndicat des travailleurs palestiniens, montre que, parmi les 220.000 travailleurs palestiniens qui exercent une profession dans les usines et les champs israéliens, 75 000 ont stoppé leurs activités depuis plus d’ un an, et sont retournés dans leurs villes respectives en Cisjordanie pour grossir le nombre de chômeurs. Les autres sont sur leurs lieux de travail dans des conditions inhumaines. Ils sont particulièrement vulnérables fce à l’épidémie, avec un risque de contamination très élevé en plus d’être exploités par des discriminations raciales. Leurs employeurs israéliens profitent de ce contexte et refusent de leurs accorder une assurance. Ils sont sous-payés par rapport aux travailleurs israéliens. 

Possédant une protection minimale, les travailleurs palestiniens sont obligés de payer les contributions de la sécurité sociale et les frais d’adhésion au syndicat des travailleurs israéliens, sans y être représentés.   

L’armée de l’occupant israélienne harcèle les travailleurs palestiniens, au passage des checkpoints en les humiliant, les blessant physiquement et les assassinant lâchement, et, quand ils sont infectés, ils sont jetés d’une façon barbare sur la route, dès lors ils doivent attendre des heures avant que les ambulanciers palestiniens viennent les secourir pour les emmener dans des hôpitaux ou des centres médicaux palestiniens.

Les nouveaux demandeurs d’emploi perçoivent une petite indemnisation et une aide symbolique de la part des gouvernements de Ramallah et de Gaza, qui sont touchés par d’énormes difficultés budgétaires. Ces deux gouvernements restent impuissants face à cette situation exceptionnelle dans nos territoires. En plus du chômage et des fermetures d’usines et d’ateliers, toutes les entreprises agricoles, artisanales et industrielles souffrent des mesures atroces de l’occupation israélienne contre l’économie palestinienne.   

La Chambre de commerce et d’industrie de Gaza, a montré que tous les secteurs économiques dans cette région sous blocus israélien ont été paralysés avec une baisse de 70 % du pouvoir d’achat chez les Palestiniens de Gaza. Par conséquent, le nombre de personnes qui dépendent des aides nationales et internationales a augmenté de 25 %. Le taux de chômage dépasse les 43 % en Cisjordanie et les 67 % dans la bande de Gaza, avec plus de 72 % des Palestiniens qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté.  

Malgré tout cela, les travailleurs palestiniens qu’ils soient en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, dans les territoires de 1948, où en l’exil, sont plus que jamais déterminés, ils espèrent des lendemains de changement, de liberté et de justice. 

Le peuple palestinien célèbre cette journée mondiale des travailleurs avec une pensée particulière pour les travailleurs détenus dans les prisons israéliennes. Une pensée particulière aussi pour tous les travailleurs palestiniens assassinés par les colons et les soldats israéliens sur leurs lieux de travail, devant le mur d’apartheid, dans les barrages militaires et dans les manifestations pacifiques contre la confiscation de leurs terres. 

 Un grand hommage à nos travailleurs, à nos syndicats, à tous les ouvriers, artisans, pêcheurs, paysans et fonctionnaires pour leur combat, leur détermination et leur lutte pour la dignité. 

Merci à tous les solidaires, les syndicats et les travailleurs du monde entier qui célèbrent ce premier mai 2021 avec des drapeaux palestiniens et des slogans exigeant la levée du blocus israélien contre la bande de Gaza, la fin de la colonisation et l’application du droit international.

https://europalestine.com/2021/05/01/les-travailleurs-palestiniens-et-le-1er-mai-par-ziad-medoukh/