Comment peut-on annoncer que, après acceptation et publication pendant des années, certains articles ne respectent pas la charte de publication du site ? Dépublier publiquement et politiquement ces textes est une preuve de courage, mais s’appuyer pour cela sur une prétendue « incompatibilité » avec la charte du site nous semble négatif. Tout le monde comprend qu’il s’agit seulement d’une « nouvelle » interprétation de la charte ; de telles finasseries à prétention quasi juridique rappellent certains aspects de la domination culturelle blanche. Cela laisse aussi entendre que, dans le futur, cette charte pourrait être à nouveau réinterprétée dans un tout autre sens et, pourquoi pas, à nouveau dans un sens raciste. Nous ne sommes pas rassurés. Cela pose la question d’assumer publiquement et politiquement, et même moralement nos actes. Il ne peut y avoir aucun obstacle à la lutte contre le racisme. Une charte est par définition un obstacle et ne peut donc pas être un outil ou un allié.

Autre point : il faut regretter la frilosité du collectif MIA qui n’a dépublié que cinq articles. Nous pensons et espérons qu’il ne s’agit que d’une première étape dans leur travail. Une brève recherche nous a permis de trouver une douzaine d’articles racistes, sexistes et transphobes toujours en ligne sur ce site (nous en fournirons la liste à MIA).

Autre point qui pose problème avec l’action du collectif MIA c’est qu’il met à disposition du public des liens valides vers les textes dégueulasses qui viennent d’être dépubliés. Si l’idée de lister les textes et les articles qui ne doivent plus être lisibles sur nos sites part d’une bonne intention, il ne faut surtout pas aider un lecteur à les trouver ailleurs car c’est participer à leur diffusion. Mais citer le simple titre d’un article peut permettre de le trouver facilement avec un moteur de recherche. Ne disposant pas des moyens de pression étatiques qui permettrait le déréférencement sur les moteurs de recherche les plus courant nous sommes désarmés. Cela pose la question de la publication « publique » ou non de telles listes. Nous n’avons pour l’heure pas de réponse.

Il faut tout de même féliciter le collectif MIA pour ce travail mais aussi pour avoir osé revendiquer le mot de « censure ». La censure n’est qu’un outil qui, aux mains des révolutionnaires anticapitalistes et antiracistes, prend un tout autre sens et peut être utile dans la lutte.Tous les outils disponibles doivent être ulisés.

A très bientôt ! Courage !

Des révolutionnaires attentifs

 

EN LIEN LE SITE MIA :

https://mars-infos.org/pourquoi-nous-avons-depublie-les-5589