Plusieurs centaines de personnes se sont donc retrouvées ce 17 avril au matin pour protester contre ce projet destructeur. La préfecture avait autorisé la manifestation. Tout annonçait une belle matinée, sans encombres, familiale. Mais c’est sans compter l’inventivité de défenseurs du projet. Tout d’abord, le maire a pondu un arrêté d’interdiction de la manifestation. Alors que le préfet, qui n’est pas spécialement connu pour son respect des droits et libertés, l’avait autorisé sans l’ombre d’une difficulté. Mais le maire est allé loin : il a demandé à l’association La Tête dans le Sable de lui fournir une liste des manifestant.e.s présent.e.s avec leurs nom prénom et numéro de téléphone. Il a même demandé une attestation de responsabilité civile. Mr le Maire s’est-il trompé de régime ? Est-il resté quelques dizaines en arrière ? Par ailleurs, des habitant.e.s engagés dans la lutte contre Lafarge et GSM ont reçu des menaces anonymes…

La journée du 17 avril s’est tout de même maintenue, même si la déambulation a été courte. Un grand week-end est organisé le 19-20-21 juin contre ce projet sablier tueur, à noter dans nos agendas.

Ces méthodes d’intimidation rappellent beaucoup celles mises en œuvre par des nervis de la FNSEA contre les opposant.e.s au projet du Surf Park. Mais elles renvoient également aux menaces faites à Morgan Large, journaliste pour RKB (Radio Kreizh Breizh), qui enquête sur l’agriculture intensive en Bretagne. Tout commence en novembre, alors qu’elle intervient dans le reportage Bretagne, une terre sacrifiée, d’Aude Rouaux et Marie Garreau de Labarre. Elle y critique l’intensification de l’agriculture. Elle reçoit vite des insultes sur les réseaux sociaux et des coups de fil anonymes. Puis sa chienne est empoisonnée (elle s’en est heureusement sortie). Puis sa clôture est dégradée. Puis un pneu de sa voiture est déboulonné.

Morgan Large dénonce la même chose que La Tête dans le Sable, ou le Collectif Terres Communes : l’agriculture intensive, la sur-production, la destruction de notre environnement. Elle souligne par exemple que la Bretagne nourrit 26 millions d’habitants alors qu’elle n’en compte que 3 millions. Des mairies ont coupé des subventions à des médias locaux qui donnaient la parole à des opposant.e.s à l’agriculture intensive. Pourtant, les groupes agro-alimentaires ont le luxe de se payer des publicités en permanence dans la presse quotidienne régionale.

Les grands groupes capitalistes usent donc de menaces et d’intimidations pour faire plier les luttes qui s’opposent à leurs projets de mort. Mais, comme le soulignait un acteur des Soulèvements de la Terre, « s’ils envoient des lettres anonymes de menaces, c’est qu’ils ont peur !!! ». En tout cas, les dates posées par cette dynamique nationale ne bougent pas d’un pouce. Elles constituent un acte de résistance au désastre en cours, et pourraient bien prendre une ampleur beaucoup plus conséquente que prévu. Les grognements de quelques gros bras mortifères ne sont rien face à la détermination de celles et ceux qui luttent pour un monde juste, équitable et vivant.

Toutes et tous à Saint Colomban les 19, 20 et 21 juin !

https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/saint-colomban

https://www.nantes-revoltee.com/inversion-des-responsabilites-menaces-et-poursuites-contre-des-militants-lhistoire-dun-acharnement/

https://www.telerama.fr/debats-reportages/morgan-large-journaliste-victime-de-malveillance-je-casse-le-roman-agricole-breton-6857474.php