Un monde immonde engendre des actes immondes

Au moment des attentats de 2015 nous écrivions un article ayant comme titre : « Un monde immonde engendre des actes immondes : Ne pas renoncer à penser face à l’horreur[ii] ». Refuser, empêcher ou rendre impossible la réflexion sur les causes est une procédure classique de la gestion des crises des classes dominantes. Ces crises sont toujours en effet un moment de vérité où les voiles idéologiques parvenant habituellement à masquer les causes réelles des faits sociaux sont fragilisés. Cinq ans après le fanatisme religieux continu de tuer atrocement et le besoin de masquer les causes réelles est encore plus prégnant pour les dominants du fait d’une crise de légitimité qui s’est considérablement accrue depuis les drames de 2015. La colère sociale atteint des sommets même si elle n’a pas encore trouvé les moyens d’une expression convergente. Entretemps en effet le mouvement contre la réforme des retraites, celui des Gilets Jaunes et celui contre les violences policières d’une part et la gestion calamiteuse de la pandémie d’autre part sont venus dessiller bien des yeux sur la nature des politiques dominantes et sur leurs conséquences : paupérisation et précarisation massive à un pôle et enrichissement massif à un autre, déclassement généralisé touchant désormais une partie importantes des « classes moyennes », guerres à répétitions pour les ressources énergétiques et les minerais stratégiques, destruction des services publics et en particulier du système de santé, violences policières contre les mouvements sociaux, etc. C’est dans ce contexte qu’il faut, à mon sens, appréhender l’interdit de pensée que l’on tente de nous imposer sur les causes du fanatisme religieux meurtrier. Car de deux choses l’une : ou il est issu de groupes organisés ou il s’origine d’actes individuels. Dans le premier cas l’interrogation sur l’origine de ces groupes et sur les raisons de leur longévité est incontournable. Dans le second celle sur les processus sociaux qui rendent possibles de tels passages à l’actes individuels meurtriers l’est tout autant. Dans les deux cas la responsabilité des politiques dominantes est engagée. On comprend mieux dès lors le refus et l’interdit d’une réflexions sur les causes que l’on tente de nous imposer. […]

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https://bouamamas.wordpress.com/2020/11/11/punition-collective-maccarthysme-et-preparation-de-lopinion-aux-sacrifices/