Les 27 février et 13 mars derniers se déroulaient les élections législatives au Kirghizistan, ancienne république soviétique d’Asie Centrale. Le président Akaev a raflé presque tous les postes de députés. L’opposition a dénoncé l’illégalité des élections notamment du fait de l’exclusion du scrutin de nombreux candidats de l’opposition. Celle-ci réclame de ce fait l’annulation des élections ainsi que la démission des autorités. Suite au premier tour et à ses irrégularités, des dizaines de milliers de manifestants pacifistes sont descendus dans la rue afin d’exprimer leur refus de voir une fois de plus les autorités reconduites au pouvoir. Plusieurs centaines de personnes ont occupé à Och (deuxième ville du pays) mais aussi à Djalalabad, des locaux de l’administration locale afin de demander la démission du président Akaev. La route commerciale reliant Bichkek (la capitale) à la Chine a été bloquée pendant plusieurs jours par quelques milliers d’opposants.
Le gouvernement commençait à craindre une révolution pacifiste tel qu’en Georgie ou encore en Ukraine. Par rapport à cela, le président a déclaré qu’il ne se laisserait pas dépasser par des opposants financés par de grands groupes financiers étrangers. Il a d’ailleurs annoncé que si une révolution devait avoir lieu, elle se ferait sous forme de guerre civile et non d’une révolution de Velours. Cette déclaration montre bien la fermeté du gouvernement à ne pas démissionner.
Ces derniers jours, le climat social s’aggrave… Quelques 300 manifestants se sont faits expulser d’un bâtiment administratif par les forces de l’ordre à Och. Parmi ceux-ci plusieurs morts. A Djalalabad, plusieurs milliers d’opposants se sont armés de cocktails Molotov, de pierres et de bouts de bois pour défoncer les barrages de police bloquant l’entrée du commissariat où étaient enfermés de nombreux manifestants, enfermés pour avoir occupé un bâtiment administratif depuis le 4 mars. Suite à cette action, les manifestants ont décidé de reprendre le bâtiment. De nombreux morts (dans les deux camps) sont à déplorer…
Ca chauffe ! L’administration souhaite discuter avec l’opposition mais n’est pas prête pour autant à baisser les bras.
La presse parle de « deux villes (Och et Djalalabad) aux mains des manifestants ».
Je crois en tout cas que la tension n’est pas prête de redescendre. A suivre de très très prés !!!!

Math