Depuis quatre années à Milan, sur la base des mobilisations capillaires de l’après-Gênes, une journée de mobilisation annuelle des précaires a vu le jour en Italie. La journée du premier mai a été choisie pour mettre en avant et à l’ordre du jour les nouvelles réalités de travail et d’emploi constituées par la floraison de contrats précaires (temps partiel, cdd,
intérim), emplois devenus fonctionnels dans l’économie d’aujourd’hui mais privés de toute protection et de représentation politique ou syndicale significative.

C’est pour répondre à ce vide et construire ses propres
formes politiques que la parade auto-organisée des précaires à Milan s’est créée.

Au fil des années, cette mobilisation a reçu le soutien des syndicats de base et a vu ainsi la jonction entre deux générations de travailleurs : les nouveaux travailleurs précaires des services, de la grande distribution, de la culture… et ceux qui depuis les années 70, en lien déjà avec les premiers collectifs de chômeurs et précaires italiens, ont organisé une
riposte dans les entreprises publiques ou la grande industrie au syndicalisme de concertation.

5000 personnes ont défilé dans les rues de Milan la première année, 50 000 en 2003,

80 000 en 2004

.

À cet élan s’est jointe la récente mobilisation des travailleurs migrants, encore davantage précarisés et discriminés dans leur quotidien par la dernière loi italienne sur l’immigration. Votée en 2002, la loi Bossi-Fini prévoit la subordination du droit de séjour au contrat de travail et le développement de la construction de nouveaux centres de rétention en Italie,
une perspective accompagnée par une politique d’immigration menée au niveau européen.

En 2004, à Barcelone, Helsinki, Dublin, Palerme, toujours plus européenne, la Mayday a réuni les nombreuses réalités désignées par l’initiative
milanaise. À travers la participation des migrants, une jonction supplémentaire s’est créée au sein de la construction d’un premier mai européen entendu comme journée de mobilisation et d’expression des réalités
de tout le précariat européen.

L’idée d’une mobilisation européenne des précaires le jour même du premier mai est de se réapproprier et de recréer le sens de cette journée à forte valeur symbolique et historique, pour en faire une journée d’action, d’information et de mobilisation sur de nouveaux droits sociaux à l’échelle européenne, une journée d’expression et de création qui rende visible nos réalités de vie, de travail et d’emploi.

À partir de divers rendez-vous récents, tel que le FSE à Florence et à Paris, une journée européenne de mobilisation et d’information sur les camps d’étrangers a vu le jour le 31 janvier 2004 dans plusieurs villes d’Europe.

Les contours d’une autre journée européenne de mobilisation pour le droit au séjour et la liberté de circulation ont été décidés à Berlin pour le 2 avril
prochain.

Nous invitons tous les collectifs, réseaux, mouvements sociaux et individus à s’informer et discuter de l’organisation de la Mayday à Paris en lien avec
l’ensemble des initiatives prévus au printemps prochain (marches des chômeurs, journées des migrants du 2 avril).

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Euro MAY DaY ParadE :

autres liens pour s’informer et se mobiliser :

http://www.euromayday.org/

http://www.chainworkers.org/chainw/mayday003/autonomo.htm

http://www.hns-info.net

http://www.globalproject.info

http://www.ac.eu.org

http://www.stop-precarite.org

http://www.cip-idf.org

http://pap.ouvaton.org