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Paris, le 7 mars 2005 :

la CNT appelle les grévistes à s’auto-organiser le 10 mars prochain !

La CNT appelle à la journée de grève et de manifestations le jeudi 10 mars dans les secteurs publics et privés.
Initialement prévue dans le prolongement de la grève du 5 février, contre la réforme des 35h et pour des hausses de salaires, il est bien difficile aujourd’hui de dégager de revendications claires pour cette journée.
Dépôt au Sénat du projet de réforme des 35h, visite à Paris du Comité International Olympique pour les Jeux de 2012, manifestations lycéennes et des professeurs de l’Education Nationale contre le projet de loi Fillon, chercheurs revendiquant plus de crédits, cheminots contre les restrictions d’emploi, gaziers, postiers et électriciens contre la privatisation de GDF, de la Poste et d’EDF…
La liste est longue des réformes libérales ! Et pourtant, bien malin qui pourra dire au soir du 10 mars ce que les manifestants auront gagné !
La CNT s’inquiète des stratégies des centrales syndicales qui semblent vouloir disperser les luttes, sous couvert de les rassembler ! En décrétant des journées d’action très larges, elles démobilisent les secteurs qui tentent de s’auto-organiser ; que dire des fédérations de l’Education Nationale qui appellent le 10 mars, quand les lycéens ont fait savoir dès le 15 février, qu’ils manifesteraient tous les mardis, avec une journée phare le 8 mars ? Que penser des confédérations syndicales qui n’appellent qu’à des « débrayages interprofessionnels », plus d’ un mois après le 5 février ? Que penser de ces mêmes confédérations qui ne s’opposent pas aux JO pourtant au coeur de la logique capitaliste : imposer la paix sociale, décréter le tout sécuritaire et mettre au placard toute revendication ?
La CNT n’attend rien de ce syndicalisme de cogestion ; elle continuera de se mettre au service des Assemblées Générales des secteurs qui seront en grève le 10, afin que des revendications claires et non-négociables soient élaborées, préalables à toute reprise du travail.
Elle appelle les sans-papiers, les chômeurs et les précaires à participer, avec les salarié-e-s du public et du privé et les lycéen-ne-s à la construction de ce rapport de force. La journée du 10 mars ne sera rien sans la perspective de grèves reconductibles ; les injustices délibéremment orchestrées par le gouvernement et le patronat ne seront stoppées que par la détermination des grévistes, auto-organisés au sein d’Assemblées Générales souveraines !