Pour rappel, voici les pires mesures charitablement suspendues par l’état :

– À propos des conditions pour ouvrir des droits : alors que 4 mois de travail sur 28 suffisaient pour toucher ses allocs, il va falloir dès avril avoir cotisé 6 mois sur 24, ce qui est autrement plus compliqué. La mesure n’a d’ailleurs pas réellement été suspendue pendant la pandémie, elle a été « allégée ». En effet il faut actuellement avoir travaillé 4 mois sur 24 pour toucher ses indemnités, ce qui reste déjà défavorable par rapport à l’ancien système. De plus, au début de la pandémie, la réforme était passée, et de nombreuses personnes qui se sont retrouvées au chômage n’ont donc pas pu bénéficier de l’ancien système ni de sa suspension, ce qui les a encore plus mises en galère…

– Le montant de l’indemnisation sera calculé à partir du revenu moyen mensuel, et non plus en se fondant sur les seuls jours travaillés : encore une technique pour amputer les allocs chômage. En clair, il va falloir faire très attention avant d’accepter un contrat court que Pôle emploi voudra nous imposer (on risque d’y perdre tous nos droits) et leur tenir tête malgré leurs menaces de radiation.

Dans sa grande générosité l’Etat accorde donc un « répit » à des milliers de précaires et de demandeurs-euses d’emploi du fait qu’ils et elles sont touchées le plus sévérement par la pandémie et la baisse de l’activité. Cet état de fait permet de se poser plusieurs questions et met encore une fois en lumière le fonctionnement inégalitaire de cette société pourrie. Tout d’abord, l’Etat montre par cette suspension que son projet avait ouvertement pour objectif de nous précariser et donc de nous exploiter encore plus. Cependant, prenant conscience que l’application de la réforme dans ce contexte pouvait être trop « brutale », il préfère lâcher du leste.

Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas de charité ou d’un changement d’avis, il s’agit juste d’éviter qu’une colère légitime ne grandisse trop vite et de ménager une main d’oeuvre corvéable et déjà à bout de nerfs. Ensuite, tout cela montre aussi que devant cette pandémie nous ne sommes clairement pas tou-te-s égaux-lles. En effet, la gestion de la crise actuelle, n’est qu’une gestion de comptable lugubre qui vise à préserver le fonctionnement d’une économie basée sur l’exploitation au profit des bourges et au détriment des exploité-es. On le voit bien, quand c’est la merde, qui va bosser ? Qui fait tourner la machine infernale, fait en sorte qu’elle ne s’écroule pas et par là même continue à produire et à acheminer les besoins de base comme la santé, la nourriture, le chauffage, la lumière ? Ce sont les petites mains de divers secteurs que ce soit dans l’alimentaire, l’énergie, les transports, le médical, prouvant par là l’inutilité sociale fondamentale de certaines activités, bonnes qu’à produire de la thune, dans une économie tertiarisée comme celle de la France (assurances, banques, pubs, management, finances, « tafs de bureau »…).

Qui a été et est toujours ultra solicité pour pouvoir assumer la charge hospitalière ? Ce sont des soignant-es sous- payé-es qui dans bien des endroits ont tenté et tentent toujours de s’auto-organiser dans une situation où l’Hopital est laissé à l’abandon par tous les gouvernements successifs depuis des plombes et qui, surprise, est toujours en « restructuration » en pleine pandémie. De même, qui en chie le plus pendant le confinement ? Le cassos au RSA dans son appart pourrav’, le clodo à la rue, le sans papier en galère, ou le bourge dans sa belle maison de campagne ? Qui subit le plus l’augmentation des loyers, de la bouffe ? Qui va encore payer le prix fort pour que les porcs qui nous dirigent et nous exploitent continuent à s’empiffrer ?

Pour nous, précaires, exploité-es, dépossédé-es, il n’y a aucun avenir dans cette société inégalitaire et autoritaire de merde. En tant que collectif autonome de précaires, nous souhaitons nous organiser pour arriver à une réelle émancipation individuelle et collective. Nous voulons le pouvoir sur nos vies et pas passer notre temps à mendier les miettes et à nous faire niquer pour le profit d’autres êtres humains. Nous ne voulons plus être inséré-e-s dans des processus hiérarchiques aliénants que ce soit au niveau du travail ou de tout autre rapport social et politique.

Alors ne restons pas isolé-e-s, rencontrons-nous et organisons-nous contre cette réforme, contre le travail, contre cette société, contre ce monde qui marche à l’envers ! Dès que possible, informons-nous, occupons les lieux qui nous exploitent et nous contrôlent, multiplions les coups de pression et les actions collectives contre chaque personne et organisme qui tentent de nous prendre encore davantage. Entraidons-nous face aux galères, développons de la solidarité face à notre isolement.

Organisons-nous pour l’autonomie, pour une société égalitaire et libre où nous aurions réellement le pouvoir !

Tout pouvoir à la base, partout, tout le temps !

Collectif autonome des précaires de Brest

contact : gastonlacaf-brest@riseup.net}

lieu de rencontre : réunion tous les lundis à 18H à l’Avenir Place Guérin sur Brest

Pour retrouver le tract en pdf c’est ici