Le mouvement des kibboutz et l’anarchie
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Catégorie : Global
James Horrox
Le mouvement des kibboutz et l’anarchie
Une révolution vivante
Le mouvement des kibboutz prend forme en Palestine sous domination ottomane à partir de 1910, et deviendra l’une des expériences de vie communautaire et de progrès social les plus abouties du XXe siècle. S’il s’inscrit pleinement dans le cadre plus général du sionisme, on sait peu à quel point ses fondements idéologiques et politiques sont ancrés dans la pensée anarchiste, incarnée par des auteurs comme Pierre Kropotkine ou Gustav Landauer. « Était en jeu, alors, rien moins que l’opportunité de transformer la mobilisation juive autour de la Palestine en un projet de libération sociale de tous les peuples, et qui n’aurait pu voir le jour que sous la bannière d’un socialisme sans État », écrit Uri Gordon dans la préface à l’édition anglaise de ce livre de James Horrox qui retrace l’histoire de cette révolution vivante. Et s’il en analyse aussi le déclin à partir des années 1980, il rend compte également des formes multiples de sa renaissance à l’aube du nouveau siècle, qui témoignent de la singulière vitalité des habitants de cette « terre pour deux peuples ».
L’édition originale, parue chez AK Press, Oakland CA en 2009, a été actualisée pour cette édition française et enrichie d’une postface inédite de l’auteur.
Dans son livre « Comment la terre d’Israël fut inventée » Shlomo Sand dénonce les mythes qui ont accompagné la conquête sioniste : celui du travail, celui des kibboutz qui, au-delà de l’idéal égalitaire, étaient avant tout des instruments de conquête de la terre réservés aux seuls Juifs, et celui du syndicat Histadrout, réservé lui aussi aux seuls Juifs. Les kibboutz ont systématiquement été installés dans les zones frontalières pour empêcher le retour des « infiltrés » (= les réfugiés palestiniens).
« Une partie de la société israélienne voudrait vivre dans un pays normal, sans le pseudo messianisme meurtrier, sans l’intégrisme colonial et sans la guerre éternelle comme unique perspective. Elle a la nostalgie des kibboutz ou de la déclaration d’indépendance.
Singulière amnésie : Israël s’est construit sur la base d’un nettoyage ethnique programmé. L’historien sioniste Benny Morris a reconnu les nombreux crimes de la guerre de 1948 en expliquant qu’ils étaient indispensables pour construire un État juif.
Les fondateurs de cet État ont pensé dès le départ le suprématisme et une stricte séparation. Les Palestiniens qui ont échappé à l’expulsion de 1948 ont toujours été des sous-citoyens soumis aux lois militaires et au couvre-feu jusqu’en 1966. Israël n’a jamais été l’État de tous ses citoyens. »
https://www.ujfp.org/spip.php?article7164
Pour comprendre toute l’escroquerie de l’image d’épinal des kibboutzim, voir le parcours d’un juif laïque devenu antisioniste devant la réalité d’Israel :
« J’avais prévu avant mai 68 de repasser l’été au kibboutz. J’y retourne, mais cette fois le goût est plus qu’amer. Je suis dans un kibboutz capitaliste au pied du Golan occupé. Rien n’a le goût ou l’odeur des barricades parisiennes. J’entends des propos militaristes, racistes, colonialistes, réactionnaires. En plus pendant l’été, l’invasion de la Tchécoslovaquie me pousse un peu plus à croire que l’avenir, c’est la révolution partout : à l’Ouest, à l’Est, en Israël et dans les pays arabes. Je vais sur le Golan et un peu en Cisjordanie, toujours incapable de « voir » l’autre : le Palestinien. Jamais je n’avais apprécié la mentalité israélienne : la « chutspah, » ce mélange d’insolence et de sentiment de supériorité. Même mes parents, devenus depuis la guerre des 6 jours de fervents sionistes (surtout mon père qui a donné beaucoup d’argent à Israël) n’ont jamais supporté cette mentalité et ne se sont jamais posé la question d’émigrer. »
Le sionisme m’a quitter
https://www.ujfp.org/spip.php?article6235
à lire, on peut aussi découvrir des kibboutz multireligieux, antimilitaristes, socialistes libertaires communistes trotskistes écologistes féministes, éspérantistes etc …., multinationalités – internationalistes ou anationalistes …
passage en modé à priori
Surpublication, il y a déjà un article sur la lutte palestinienne en colonne globale, trois sur le sujet ont été publiés d’affilée, et on peut pas remplir la colonne globale d’un seul sujet. De plus ce livre remonte déjà à 2018.