DES ACTES PAS DES MOTS

Le 16 février, les femmes qui luttons en défense de nos droits dans la province de Santa Fe, et en particulier dans la ville de Rosario, nous nous sommes senties entendues par les paroles du ministre de la Santé de la province de Santa Fe, Juan Sylvestre Begnis. Dans des déclarations à un journal local, et qu’il a réitére au journal Pagina/12 le dimanche 20, il a affirmé que « cette année est l’année pour débattre de l’avortement », et il a aussi dit que « on ne peut pas nier la réalité de milliers de femmes ».

Les Femmes Autoconvoquées de Rosario (MAR), groupe intégré par des organisations sociales, communautaires, politiques, syndicales et par des femmes indépendantes, qui est né en 2004 pour commémorer le Jour de le Non Violence contre la Femme, nous ne nions pas cette réalité, et encore plus, nous la dénoncons à chaque opportunité qui nous est offerte. Pour cela , nous croyons que ces déclarations du ministre Sylvestre Begnis -non démenties par le gouvernement provincial- nous interpellent directement.

Non seulement nous croyons que doit s’ouvrir le thème de la dépénalisation de l’avortement mais également, comme membre du mouvement des femmes, nous souhaitons, il est urgent, que se prennent des mesures concrètes, dont l’accès de toutes les femmes de manière libre et gratuite à cette pratique. Ce serait la culmination logique de ce débat.

La dépénalisation des femmes est une avancée que doit réaliser la société argentine vers une meilleure égalité de droits pour toutes. Nous rappelons que les statistiques officielles sur les internements dans les hôpitaux publics pour des complications en rapport avec des avortements indiquent une augmentation durant les dix dernières années ainsi qu’une augmentation du nombre de morts de femmes. Et ceci montre que les femmes qui avortent sont de plus en plus jeunes et, bien entendu, de plus en plus pauvres. Santa Fe n’échappe pas à cette réalité. Le ministre de la Santé de la province le reconnaît publiquement, le docteur Gines Gonzales Garcia, ministre de la Santé de la Nation, le fait également depuis son poste.

Le mouvement de femmes en Argentine, dont fait parti le MAR, dénonce cette réalité depuis de nombreuses années, au travers de campagnes, de manifestations, en prenant la parole pour réclamer que le droit à décider de chaque femme doit être respecté. Beaucoup de député(e)s nationaux de différents partis politiques ont présenté divers projets de dépénalisation et de consultation populaire sur ce sujet. La société a exprimé dans plusieurs enquêtes son opinion favorable à un changement du Code Pénal argentin.

Jusqu’à quand des femmes continueront à mourir d’avortements clandestins dans notre province et dans notre pays ?

Femmes Autoconvoquées de Rosario (MAR)
mujeresrosario@tau.org.ar

Voir aussi :

« Argentine : l’Eglise contre l’avortement »
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=32994&id_mot=11

« Argentine : lutte pour le droit à l’avortement » http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=32927

« Argentine : offensive réac de l’eglise »
http://lille.indymedia.org/article.php3?id_article=543