L’annonce était tombée au mois d’avril, relayée par la presse locale : « La République en marche fera sa rentrée politique nationale à Nantes » les 12 et 13 septembre. Ouest-France écrivait : « le bureau exécutif national de LREM a décidé d’organiser son  »Campus des territoires 2020 » à Nantes. C’est le nom donné à cette « université d’été », qui se tiendra au parc des expositions de la Beaujoire». L’annonce n’était pas au conditionnel : le parti de Macron était déterminé à débarquer dans notre ville. La presse soulignait même que « ce campus » devait « marquer la rentrée politique du parti présidentiel et réunir « les militants LREM, les parlementaires et de nombreux ministres. » L’année passée, des milliers de militants En Marche, d’élus et de ministres s’étaient d’ailleurs réunis à Bordeaux. Le parc des expositions, vaste espace situé près du stade de la Beaujoire, utilisé pour les grands événements, était réservé par En Marche.

Face à cette provocation inadmissible, toute une constellation de collectifs, syndicats, autonomes, Gilets Jaunes imaginait une « contre-université » pour assiéger En Marche et ses représentants. Le weekend des 12 et 13 septembre promettait d’être chaud, créatif et offensif, et de donner le coup d’envoi de la rentrée sociale contre un pouvoir discrédité et à bout de souffle.

Mais, discrètement, au creux de l’été, le programme change totalement. Sur le site d’En Marche, un communiqué explique qu’à « l’occasion du Bureau exécutif du 29 juillet 2020, le Délégué général de La République En Marche, Stanislas Guerini, a présenté la liste des 14 sites régionaux qui participeront à « Construire Ensemble, La rentrée des territoires ». 14 sites. Et plus un seul, à Nantes, comme prévu. L’événement est présenté comme le rendez-vous des «marcheurs» pour « des moments d’échanges, des ateliers et formations, ainsi que des plénières interactives». Pour lesquels il faut s’inscrire à l’avance. Rien à voir avec le gros événement gouvernemental annoncé quelques semaines plus tôt.

Plus étonnant encore, Nantes ne figure même plus dans la liste des 14 « campus » retenus. Il y a notamment Aix-en-Provence, Amboise, Amiens, Angers, Carcassonne, Le Havre, Rennes ou encore la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion … Mais pas Nantes, qui devait initialement accueillir l’événement.

Les choses ne sont pas formulées clairement, mais cela ressemble furieusement à une annulation en urgence. En 2016 déjà, le Parti Socialiste mourant avait annoncé la tenue de son université d’été à Nantes, avant de se raviser et d’annuler piteusement. Des festivités avaient quand même eu lieu. Notamment un mémorable « enterrement du Parti Socialiste » et une manifestation de nuit.

En ce qui concerne ce fameux weekend de rentrée, il semble que la ville qui recevra le plus d’élus soit Amiens, où se tiendront les journées parlementaires du groupe LREM les 10 et 11 septembre, puis la « rentrée des territoires », avec la venue des « principales figures du mouvement majoritaire ». Dans l’Ouest, on imagine déjà de possibles chamailleries à Rennes ou Angers. Et à Nantes ? Selon des sources proches du dossier, rien n’indique, pour le moment, que la « contre université » d’En Marche n’aura pas lieu …

Sources : https://www.ouest-france.fr/politique/la-republique-en-marche/la-republique-en-marche-fera-sa-rentree-politique-nationale-nantes-6813748

https://en-marche.fr/articles/actualites/construire-ensemble-la-rentree-des-territoires