Ceci est un appel à nos ami.e.s, à nos compas, affin.e.s ou pas tellement. Une invitation chaleureuse à pratiquer une belle désobéissance et à reprendre nos vies en main. Un appel au conflit contre tout l’existant, ici et maintenant, en assumant les conséquences d’une vie en guerre.

Personne, dans le territoire dominé par l’État argentin, ou presque partout dans le monde, ignore l’existence d’un état d’urgence, face à la situation actuelle. L’apparition et la diffusion du Covid-19 est rapidement devenue un problème mondial et, bien que nous ne voulions pas remettre en question son existence ou sa véracité, nous voulons montrer comment « l’épidémie » démasque le caractère nocif de la société de classe et du capitalisme néolibéral soutenu par les États et les principaux groupes économiques.

Ce virus s’est avéré être l’excuse parfaite pour améliorer et mettre en place des nouveaux mécanismes de contrôle, beaucoup plus efficaces et performants. C’est à dire, une occasion de renforcer les États et leurs appareils coercitifs. Mais aussi pour tester de nouvelles formes de production et de socialisation, où les personnes les plus touchées et celles qui subiront les répercussions de cette crise permanente seront les mêmes que toujours : les opprimé.e.s, les prolétaires, les marginaux.ales et les couches les plus démunies de notre société.

Rien d’étonnant dans les mesures prises par l’État argentin, de l’isolement social obligatoire aux « plans » caritatifs et aux allocations, dont le but n’est rien d’autre que de calmer la population et d’éviter toute éventuelle rupture de la normalité, en médiatisant l’image la plus paternelle et la plus charismatique de l’actuel chef du gouvernement Alberto Fernandez. Ces gestions politiques de la misère sont typiques de la social-démocratie et des soi-disant « États-providence », qui ont réussi à exploiter très bien « le » ou « les » péronisme et ses représentants, afin de préserver les apparences et d’entretenir ce spectacle. Elles ne suivent que la logique du « du pain aujourd’hui, la faim demain » et cachent sous le tapis la précarisation du travail, les vagues de licenciements au hasard, l’accumulation de dettes pour loyers impayés et pour les nécessités de base, parmi les autres conséquences de cette crise du capitalisme mondial déguisée en épidémie.

En plus, la mort de plusieurs prisonnier.e.s qui, face à la menace de la pandémie, se sont mobilisé.e.s et se sont révolté.e.s dans différentes prisons du pays, en luttant contre les conditions misérables d’hygiène, de surpopulation et de confinement. Et aussi, l’enlèvement et le meurtre de plusieurs personnes qui avaient une participation politique et/ou sociale active.

Nous appelons à une solidarité active, à l’entraide entre les opprimé.e.s et à l’abandon de la servilité et du désir de promotion sociale promus par le pouvoir en place et par ses faux critiques. A ne pas obéir à aucun ordre de confinement et d’isolement social, et encore moins à reproduire le rôle de policiers à l’encontre de ceux/celles qui ont le besoin ou l’audace de sortir dans la rue et rencontrer leurs proches. Nous répudions les avant-gardes intellectuelles et la démagogie des chefs dans nos milieux, ainsi que toute autorité.

Nous appelons nos compas et affin.e.s à passer à l’offensive, à s’armer et à embrasser l’action révolutionnaire, par tous les moyens, contre le pouvoir dans toutes ses formes, ici et maintenant.

-Nos principaux ennemis sont l’État, le Capital et toute forme d’autorité.
-A bas toutes les prisons, solidarité avec tou.te.s les prisonnier.e.s de guerre sociale à travers le monde.
-Pour la propagation de la nouvelle guérilla urbaine.

Cellule antagoniste Fanny Kaplan (FAI/FRI)