Le capitalisme nous a déjà montré, tout au long de l’histoire, sa capacité à s’adapter et à se reconfigurer face aux grands événements qui peuvent survenir. Et il est difficile de penser à des événements plus importants que ceux auxquels nous assistons en ce moment : une pandémie planétaire qui a paralysé l’économie mondiale en quelques semaines. Mais le capitalisme n’a pas eu peur, en décidant de faire ce qu’il faisait de mieux pour que tout reste comme avant. Il a décidé d’envoyer crever les pauvres pour que les riches restent riches. Une nouvelle fois, il nous a montré la relation que nous (exploité.e.s) entretenons avec nos chefs (capital), rendant cela plus évident. Et ceci est une relation parasitaire, d’exploitation et de domination, qui nous vole notre temps de vie, quand elle ne nous l’enlève pas au sens littéral, pour les miettes que nous produisons.

Cette relation se concrétise dans les mesures qui ont été prises. Le confinement comporte deux curieuses exceptions: travailler et acheter, c’est-à-dire produire et consommer. Les deux seules actions nécessaires pour que la roue continue de tourner, pour que celles et ceux qui nous exploitent continuent à s’accaparer la richesse. On nous a tou.te.s enfermé.e.s à la maison le premier week-end, et dès lundi, on nous a contraints à retourner travailler. Ils/elles nous ont forcés à s’aglutiner dans le métro, à se contaminer les un.e.s les autres, propageant l’épidémie parmi les pauvres, pendant qu’elles/eux restent à l’abri dans leurs demeures.

Il est vrai que les mesures ont été renforcées depuis lors. Ils/elles ont choisi les activités indispensables pour qu’une fois le virus contenu, tout puisse revenir à la normale le plus rapidement possible. Ainsi, nous n’oublierons pas que notre temps est le leur, et nous ne pouvons pas en disposer à volonté.

Nous mettons notre santé en péril et risquons notre vie en enrichissant d’autres, les patron.ne.s. Nous travaillons dans de mauvaises conditions et pour un salaire ridicule. C’est nous qui soutenons leur monde. Sans nous, ils/elles n’existeraient pas. Luttons contre l’exploitation du travail salarié. Volez votre entreprise, pratiquez l’absentéisme, sabotez, organisez des grèves, prenez soin de vos collègues et niquez vos patron.ne.s. Nous voulons récupérer tout ce qui nous a été volé.

 

[Traduction de l’espagnol de Madrid Cuarentena City #2, mi-avril 2020]